Le Elles festival, c'est une trentaine de rendez-vous du 13 au 22 novembre, publics ou réservés aux professionnels, pour faire le point et valoriser la présence des femmes dans les musiques actuelles. Que ce soit sur scène, où les artistes féminines sont sous-représentées, ou sur le dancefloor, afin que cet espace d'expression et de liberté gagne son titre de "safe place".
"Seuls 20 % des artistes qui se produisent en live sont des femmes, et cette proportion tombe à 14 % dans les grandes salles, de plus de 6 000 personnes", souligne Mélanie Alaitru, directrice du Chabada, qui accueille un grand nombre de rendez-vous et co-organisateur de l'événement avec une quinzaine de partenaires, dont la Ville d'Angers.
Le festival sera donc l'occasion de découvrir des formations féminines ou mixtes, sur la scène du Chabada ou dans d'autres lieux (Joker's pub, galerie David d'Angers, théâtre Le Quai), y compris dans des registres où elles sont très peu représentées, comme le punk ou le rap.
Mais le Elles Festival n'est pas qu'un événement musical. Tables rondes et conférences sont aussi au programme, consacrées aux grandes figures précurseures, comme Debbie Harry et Patti Smith, et aux icônes de la pop, de Madonna à Taylor Swift en passant par Beyoncé. A noter un focus sur la figure de la sorcière, représentée dans l'imaginaire collectif comme négative et inquiétante, reconsidérée aujourd'hui comme un symbole de la quête émancipatrice des femmes.
Dans la volonté d'accompagner les artistes en devenir, des rendez-vous professionnels sont proposés, avec speed meeting de musiciennes et ateliers techniques, sans oublier un cycle de rendez-vous pour apprendre à résister au sexisme dans le monde de la scène. "C'est un sujet majeur, car le sexisme est l'une des principales raisons pour lesquelles les femmes mettent un terme à leur carrière", pointe Mélanie Alaitru.
Côté dancefloor, rendez-vous est donné le 19 novembre dans le forum du théâtre Le Quai pour replonger dans l'histoire de cet espace de liberté, lieu de résistance et d'affirmation de soi face aux discriminations. Avec notamment une exhibition de voguing, esthétique créée dans les années 1920 par les Noirs américains pour affirmer leur culture, et qui a largement influencé le monde de la mode et de la danse. Et comme le dancefloor, c'est avant tout la fête, c'est par une grande soirée électro que se terminera le festival, le 22 novembre au Chabada, pour danser jusqu'au bout de la nuit et clôturer l'événement dans la joie et l'optimisme.