Créé initialement par la Jeune Chambre Économique d'Angers et sa région dans le cadre du projet "Au nom des femmes", cet annuaire numérique invite à découvrir des femmes remarquables d'Anjou. Il a été acquis par la Ville d'Angers en 2021 et s'inscrit dans la feuille de route pour l'égalité et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles 2021-2026. La Ville s'engage à l'enrichir régulièrement et l'utiliser dans le cadre de sa politique de dénomination des lieux (rues, places, parcs et jardins…).

Il s'agit, à travers cet annuaire, de valoriser des femmes (angevines ou ayant un fort lien avec la ville) remarquables par leur parcours, leur talent, leur engagement, souvent reconnues de leur vivant et qui sont tombées dans l'oubli ou que l'Histoire a invisibilisé.

La présence de certaines femmes dans cet annuaire pourrait vous interroger: certaines ont commis des actes répréhensibles, d’autres ont parfois exprimé des opinions qui seraient jugées durement aujourd’hui. La Jeune Chambre Économique 49 (à l'origine du projet) a choisi de les maintenir dans l'annuaire car leur présence leur semblait importante pour mesurer l’évolution de notre société sous le prisme de l’opinion et de l’engagement des femmes à travers les époques. La Ville, en reprenant l'annuaire, a conservé le travail original de la Jeune Chambre Économique.

L'annuaire est amené à être complété régulièrement. Une suggestion? Écrivez à citoyennete(at)ville.angers.fr

Ermengarde d’Anjou

1068-1146
Libre penseuse et princesse d’Anjou

Fille de Foulques IV, comte d’Anjou, elle naît au château d’Angers. Elle est donnée en mariage au duc d’Aquitaine, qui ne s’accommode pas de son caractère et la répudie.

Son père la remarie promptement au duc de Bretagne. Mais on ne donne pas Ermengarde! Elle tente de faire annuler les noces pour rejoindre l’abbaye de Fontevraud mais devra attendre d’être veuve pour s’y installer et favoriser son expansion.

L’abbé Geoffroy de Vendôme dit d’elle: "Par votre pouvoir terrestre, vous êtes utile à beaucoup. Vous sauvez les droits de la justice. Par la noblesse de vos vertus, vous dépassez la noblesse de votre extraction."

Marguerite d'Anjou

1430-1482
Reine d’Angleterre

Fille du roi René Ier d’Anjou et cousine germaine du roi de France Louis XI, Marguerite d’Anjou devient reine d’Angleterre en 1445 par son mariage avec le roi Henri VI.

Elle se distingue en fondant le "Queen’s College" de l’université de Cambridge. Au cours de la Guerre des deux roses elle est faite prisonnière au château de Wallingford avec possibilité de retrouver sa liberté contre une rançon de 50000 écus. C’est alors Louis XI qui accepte de la payer en 1475 à condition que son oncle lui cède ses duchés d’Anjou, de Bar, de Lorraine et que sa cousine renonce à tous ses droits de succession, en échange quand même d’une pension annuelle d’une valeur de 6000 livres.

C’est ainsi que l’Anjou a été rattaché au Royaume de France. Malheureusement, usée par cinquante ans d’une vie frénétique et par la maladie, elle meurt le 22 août 1482. Son corps sera transporté par bateau à Angers, où elle sera inhumée dans le chœur de la cathédrale.
Elle laissera une image de reine tragique et d’épouse désespérée qui inspirera les auteurs romantiques du 19e siècle.

Mathilde d’Anjou

1106-1155
Religieuse

Fille du compte d’Anjou Foulques V, elle est mariée enfant à Guillaume Adelin, fils du roi d’Angleterre. Elle ne deviendra pas reine, son mari décédant tragiquement avant d’hériter du trône.

Veuve, elle retourne vivre auprès de son père jusqu’à son départ en croisade. Elle décide de rentrer dans les ordres et rejoint Fontevraud. À la mort de sa prédécesseure Pétronille de Chemillé, elle devient la deuxième abbesse de Fontevraud en 1142.

Elle fait intervenir le pape en 1154 afin d’empêcher le départ des moines de l’abbaye qui refusaient d’obéir à une femme.

Aliénor d’Aquitaine

1122 – 1204
Reine de France puis d’Angleterre

Mariée au roi de France Louis VII en premières noces, elle est critiquée pour ses tenues et son esprit libre. Les historiens attribuent ces critiques à l’influence qu’elle aurait eu sur le roi. À leur séparation, elle épouse en secondes noces Henri Plantagenêt, comte d’Anjou, de dix ans son cadet.

Deux ans plus tard, ils deviendront roi et reine d’Angleterre. Aliénor suit alors son mari dans ses voyages et le représente quand il ne peut pas se déplacer. Lorsque son fils, futur Richard Coeur de Lion, est proclamé duc d’Aquitaine, elle gouverne le duché en son nom.

Pour avoir comploté contre son mari, elle sera emprisonnée à Chinon et en Angleterre. Son fils Richard la fera libérer quinze ans plus tard à la mort de son père.

Aliénor se retire en 1200 à l’abbaye de Fontevraud où elle est inhumée.

Alénor d’Aquitaine eut un rôle fondamental dans le développement des vins de Bordeaux et de Loire en Angleterre. La cour Plantagenêt est aussi connue pour avoir protéger les artistes, à une époque qui connaît un important essor littéraire.

Yolande d'Aragon

Vers 1379-1442
Duchesse d’Anjou

Mariée à Louis d’Anjou et mère du futur roi René, proche conseillère de Charles VII, elle se révèle une excellente politicienne. Elle protège le dauphin Charles en le gardant dans ses châteaux de la vallée de la Loire. Elle lui donne sa fille pour épouse et l’entoure de ses conseillers de la Maison d’Anjou. Elle apporte son soutien à Jeanne d’Arc et manœuvre pour rompre l’alliance de la Bretagne avec l’Angleterre en favorisant l’essor du connétable Arthur de Richemont, futur duc de Bretagne.

Fanny Ardant

Née en 1949
Artiste

Qui ne connait pas Fanny Ardant? Mais saviez-vous qu’elle était née à Saumur? En tant qu’actrice et comédienne, elle a joué dans 70 films, de nombreux téléfilms et plus d’une trentaine de pièces.

Fanny Ardant a également réalisé quatre films et mis en scène deux pièces de théâtre.

Récompenses: César de la meilleure actrice en 1997 dans Pédale Douce, prix Lumières 1997 pour Ridicule, prix partagé de la meilleure contribution artistique et meilleure actrice en 2002 pour Huit Femmes, prix Stanislavski au Festival international du film de Moscou en 2003, César de la meilleure actrice dans un second rôle en 2020 dans La Belle Époque.

Clarisse Arnou

Née en 1986
Dirigeante d'un label de musique

Clarisse Arnou débute dans l’industrie musicale comme manageuse d’artistes à 21 ans. Agente de Thylacine, elle assure aussi le management du groupe Lojo.

En 2011, elle prend les rênes du label indépendant Yotanka. A 25 ans, elle développe un catalogue éclectique d’artistes français et internationaux allant de la pop à l’électro, en passant par le rap et la chanson.

En 2019, et face au constat que seul 13% de femmes dirigent des labels de disques en France, Clarisse s’engage naturellement sur le sujet de la féminisation de l’industrie musicale. Elle rejoint bénévolement Mewem (premier dispositif de mentorat pour femmes dans la musique) et commence à mentorer des entrepreneuses. Ce qu’elle poursuivra pendant trois ans avant de rejoindre le conseil d’administration de Mewem, où elle continue activement de sensibiliser aux enjeux d’égalité de genres et à la nécessité de féminiser les instances dirigeantes et sphères d’influence de la filière.

En 2022, elle devient la première femme présidente de l'Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants (UPFI), trente ans après la création de cette instance.

Distinguée parmi les 100 Femmes de Culture, elle reçoit aussi en 2022 le "Keychange Inspiration Award", récompense européenne qui honore et célèbre les femmes et les minorités de genre qui contribuent à faire bouger les lignes de l’industrie musicale.

Monique Astié

1931-2023
Botaniste

Docteur ès sciences naturelles, elle a été professeure de biologie végétale à l’université d’Angers, directrice de l’UER des sciences techniques de la même université, fondatrice d’un laboratoire de biologie végétale.

Ecologiste convaincue, elle est la première femme présidente de la Société botanique de France et a présidé également la Société d’études scientifiques de l’Anjou et la Fédération des sociétés savantes de Maine-et-Loire.

Ella a coécrit l’ouvrage "Étonnantes plantes sauvages" avec Germaine Debraux.

Distinctions: chevalier (1981), officier (2000) puis commandeur (2010) de la Légion d’honneur.

Adame Ba Konaré

Née en 1947
Femme de lettres

Diplômée de l’École normale supérieure de Bamako, elle y rencontre son futur mari, Alpha Oumar Konaré. Ensemble, ils écrivent "Grandes Dates du Mali" et mènent de nombreuses actions pour rétablir la démocratie du pays, alors que la plupart des activités politiques sont interdites.

À la destitution de Moussa Traoré, son mari est élu président de la République du Mali.

Elle écrit dix livres et s’engage pour la cause des femmes au Mali. À l’initiative de la création du musée de la femme Muso Kunda (traduire "du côté des femmes") à Bamako, elle en assure la présidence. Ce projet fait suite à son livre, "Le Dictionnaire des femmes célèbres du Mali" dans lequel figurent des portraits de femmes tuées lors de la chute du régime dictatorial.

Dans le cadre de la coopération entre Angers et Bamako, nous avons souhaité mettre en avant une femme remarquable malienne.

Roselyne Bachelot

Née en 1946
Femme politique

Scolarisée à Angers, où son père siège au conseil municipal, elle débute sa carrière politique comme conseillère générale de Maine-et-Loire en 1982. Roselyne Bachelot est également militante pour de nombreuses causes comme le droit à la contraception et à l’avortement, la lutte contre le Sida, la parité hommes/femmes ou les droits des homosexuels.

Extraits de son parcours politique: ministre de l’Écologie et du Développement durable, ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, ministre et de la Vie associative, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, ministre de la Culture, députée européenne.

Elle a été distinguée de la Grand-croix de l’ordre pro Merito Melitensi, Chevalier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres.

Amateure d’art lyrique et souvent chroniqueuse ou comédienne, elle est une fervente ambassadrice de l’Anjou et de sa culture.

Delphine Bilien

Née en 1981
Auteure 

Née à Blois, dans le Loir-et-Cher, elle suit des études à l'Université Catholique de l'Ouest et devient formatrice coordinatrice. 

Passionnée de lecture et d'histoire, elle se lance dans l'écriture parallèlement à sa carrière professionnelle et publie son premier ouvrage en 2013, Le Mystère de la rose angevine.

En 2022, elle sort son 12e roman, Meurtre en Anjou, mettant en scène des lieux emblématiques de l’Anjou, comme dans la plupart de ses romans. 

Elle est lauréate des Trophées Joséphine de la Région des Pays de la Loire en 2022 pour son travail d'auteure. Ce prix récompense 42 femmes qui représentent la diversité et le dynamisme des Pays de la Loire. Depuis 2018 elle est la présidente de l’association "Ensemble pour se dire" qui a pour objectif de favoriser les échanges, les rencontres et les découvertes à travers diverses activités culturelles (dessin, peinture, musique, théâtre…).

Marguerite Billot-Thulard

Fin 19e-début 20e siècle
Institutrice

Marguerite Billot-Thulard rejoint l’Union française pour le suffrage des femmes (UFSF) en 1909. Dès 1911 elle fonde l’antenne angevine de l’association et en assure la présidence pendant vingt-cinq ans. En 1913, elle organise un banquet et fait intervenir Ferdinand Buisson, qui était un partisan du droit de vote des femmes. De nombreuses conférences avec de grandes figures nationales sont organisées, qui regroupent parfois jusqu’à 200 personnes. Elle entretient de nombreuses correspondances avec la présidente nationale de l’UFSF, donnant un éclairage sur les actions féministes de l’époque

C’est notamment grâce à l’Union française pour le suffrage des femmes que les femmes obtiennent le droit de vote en 1944.

Charlotte Blouin

1758 – 1829
Militante

Fille d’un maître de grammaire, elle fait "répéter" les élèves sourds-muets de l’abbé Frémond logés chez dans sa famille en 1774. L’abbé Frémond lui conseille alors de suivre une formation de maître à Paris auprès du fondateur des méthodes d’instruction pour les sourds-muets, l’abbé de l’Épée.

Après deux ans de formation, elle revient à Angers et ouvre sa propre école pour sourds-muets qui accueille vingt élèves en 1777. C’est le deuxième établissement de ce genre en France.

Cette école, appelée  "L’Institut des sourds et muets d’Angers", est un vrai atout dans leur intégration dans la société grâce à une formation académique mais aussi professionnelle. Elle contribue ainsi à la transformation de l’image des sourds-muets, qui aboutit à la reconnaissance de leurs droits en 1791.

Refusant de prêter le serment civique, signifiant que l’Etat récupère les biens de l’église et donc l’Institut des sourds et muets, son établissement est fermé en 1792.

Elle le reconstitue en 1799 grâce à de généreux donateurs, Charles X et la duchesse de Barry, qui lui permettent d’acquérir, sur la route de Saumur en 1825, le domaine de Mille-Pieds pour y réunir ses quelques 40 élèves.

En 1844, l’établissement est confié à la congrégation de la Charité de Sainte-Marie et transféré au domaine de la Forêt à Angers, origine du centre Charlotte-Blouin actuel situé rue de l’abbé Frémond.

Jeanne Bohec

1919-2010
Résistante

Jeanne Bohec est née en Bretagne et a passé toute son adolescence à Angers, d'abord au collège Joachim Du Bellay, ensuite au lycée de garçons David d'Angers pour pouvoir étudier les mathématiques. Elle entame ensuite des études scientifiques à l'Université catholique d'Angers. En 1940 elle fuit vers la Grande-Bretagne et rejoint les Forces françaises libres, d'abord comme secrétaire, ensuite comme chimiste en intégrant un laboratoire d'explosifs. Elle suit une formation d'instructeurs au sabotage et sera une des cinq femmes parachutistes de France.

En 1944, elle est ainsi parachutée en France et parcourt à vélo la Bretagne pour instruire des groupes de saboteurs. En parallèle des formations qu’elle anime, elle participe activement à des opérations de sabotage et participe à la libération de Quimper le 8 août 1944. Elle reçoit le surnom de "plastiqueuse à bicyclette" (et publiera plus tard un livre au même intitulé). Après la guerre, elle termine ses études et enseignera les mathématiques à Paris jusqu'en 1980. De 1975 à 1983 elle sera maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris où elle vécut jusqu'à sa mort. 

Distinctions: Légion d'honneur, Croix de guerre et médaille de la Résistance.

Georgette Boulestreau

1903-1986
Sage-femme

Georgette Boulestreau est une sage-femme libérale militante à Angers, présidente du Syndicat des sages-femmes du Maine-et-Loire (USFS).

Elle soutient les mères de famille les plus modestes en ouvrant la Maison des mères, rue de la Pyramide, qui proposait des consultations gratuites des mères et des nourrissons assurées par la docteure Lucie Canonne, une des premières femmes médecins à Angers. Elle proteste également contre l’hypocrisie de la loi contre l’avortement.

En 1931, la Ligue française pour les droits des femmes (LFDF) organise à Angers une réunion publique. Georgette Boulestreau y prend la parole pour revendiquer le droit de vote des femmes. À l’issue de cette réunion, la section angevine de la LFDF est fondée et elle en devient la première présidente.

Pacifiste, elle appartient à la ligue internationale des combattants de la paix. C'est la plus radicale de toutes les associations pacifistes ("Non à toutes les guerres"), indépendante de tout parti politique, groupement philosophique et religieux.

En 1945 on la retrouve candidate aux élections municipales pour la LFDF et la Maison des mères, avec un programme social et pacifiste réclamant de participer avec les hommes au redressement du pays, l'égalité des sexes, à travail égal salaire égal, et de voir régler au-delà des frontières les rapports entre humains par la persuasion et non pas la violence et la haine…

Celle qu'on appelle la "mère Boulestreau" et qu'on choisit parfois comme marraine est connue pour son franc parler et son énergie. Elle n'hésite pas ainsi à "réprimander" les maris lorsque les grossesses s'enchaînent.

Suite à une votation citoyenne organisée en juin 2023, le nom de Georgette Boulestreau a été choisi comme dénomination du jardin de Monplaisir, situé entre le bouelvard Gallieni et le boulevard Lyautey à Angers.

Suzanne Bouvet

1906-1975
Femme politique

Docteure en droit, elle est élue au conseil municipal, adjointe au maire d’Angers chargée des questions sociales, de 1959 à son décès le 4 mars 1975. Elle sera vice-présidente du bureau d'aide sociale (le CCAS actuel). Elle est également élue au Conseil général sur la même période (de 1964 à 1975). Sa double appartenance à la Ville et au Conseil général lui permet de contribuer à resserrer les liens de coopération entre ces deux entités.

Elle est l’initiatrice et la réalisatrice des premiers foyers-logements pour personnes âgées, des foyers-restaurants qu’elle animait régulièrement de causeries sur ses voyages hors de France et d'Europe. A la maison de retraite Saint-Nicolas, elle a mis des années à briser les barrières administratives, pour édifier un ensemble autonome qu'elle avait baptisé "le Clos de l'Abbaye".

Jean Turc, maire d’Angers en 1975, lui rend hommage au conseil municipal du 28 avril: "Aux yeux de beaucoup d'Angevins, plus spécialement de ceux qui souffraient, de ceux qui avaient un problème, elle a apporté l'image d'une municipalité accueillante et compréhensive. Nombreux, chaque mardi, étaient les visiteurs qui venaient lui confier leurs soucis, lui demander aide et réconfort. […] Combien de personnes ayant des difficultés ont vu s’apaiser une angoisse dans le bureau de Mme Bouvet."

Christine Brisset

1898-1993
Militante

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle tient une chronique d’entraide au Courrier de l’Ouest et s’engage dans la Commission Familiale et Ouvrière du Logement (CFOL) d’Angers. Le but: trouver un toit décent à des familles sans-logis.

Elle fonde l’antenne angevine des Castors, une association d’auto-construction coopérative permettant à ses membres de construire leur propre logement. La presse la surnomme la "fée des sans-logis", "la madone" ou "la Jeanne d’Arc des squatteurs".

Titulaire des diplômes d’infirmière, d’assistante sociale et jardinière d’enfants, elle fut à la direction de plusieurs cliniques dont l’Institut de puériculture de Paris.

Amandine Brossier

Née en 1995
Sportive

Athlète licenciée au SCO Angers Athlé. Elle intègre l’équipe de France en 2017.

Spécialisée du sprint court à ses débuts, elle enchaine les sacres dans les championnats européen et français. Passée au 400m, elle remporte deux années de suite, en 2021 et 2022, le titre de championne de France.

Qualifiée pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2020, elle est demi-finaliste du 400m et du 4x400m.

Engagée en matière d’écologie, elle a notamment collaboré avec l’Ademe et s’implique auprès du jeune public pour évoquer son parcours et transmettre les valeurs communes entre le sport et l’écologie.

Marie-Amélie Cambell

1909-1989
Résistante

Dans sa jeunesse, elle lance une des premières unités provinciales de louveteaux à Angers avec les Scouts de France. Elle fait également la promotion du sport féminin, en pratiquant des sports à l’époque plutôt réservés aux hommes: l’aviation et la moto.

Sous l’Occupation, elle rejoint la Résistance et fait de son cabinet dentaire un véritable quartier général clandestin.

Elle recevra la Croix de Guerre et la médaille de la Résistance. Une rue porte son nom à Angers.

Germaine Canonne

1909-2009
Femme politique

Suite à la loi de 1944 par laquelle les femmes deviennent électrices et éligibles, elle se présente aux élections municipales de 1945. Elle devient la première femme élue à la Ville d’Angers et au Département de Maine-et-Loire, chargée des affaires sociales.

Pendant son mandat, elle crée la première crèche de la ville, le premier foyer des "vieux travailleurs" et oeuvre à la suppression des maisons closes.

Sa vision des femmes politiciennes est la suivante: "Je voudrais dissiper l’inquiétude de quelques-uns qui peut-être hésitent encore à placer leur confiance dans une femme. La femme je le sais a des programmes d’action bien définis; elle doit fonder un foyer, élever ses enfants (…). Ce sont des tâches bien absorbantes qui ne lui permettent pas de s’occuper de politique, allez-vous dire. Mes chers amis, je vous répondrai tout de suite: vous ignorez le véritable sens du mot politique. Faire de la politique de nos jours ce n’est pas déserter la vie du foyer, c’est au contraire la protéger par tous les moyens."

Charlotte Charbonnier de la Guesnerie

1731-1785
Femme de lettres

Auteure de romans à succès qu’elle a tous publiés de façon anonyme, elle adopte un style populaire, genre méprisé à cette époque. Dans ses ouvrages, elle insiste sur l’analyse des différences que la société crée entre les femmes et les hommes. Selon elle, la société ne protège pas les femmes, et plus particulièrement les célibataires.

Elle est l’auteure de Mémoires de Milady B, publié en 1760, que l’historien angevin Blordier-Langlois qualifie de livre qui "se fait remarquer par la solidité des raisonnements, la justesse des pensées et la mesure dans les événements". Il dira d’elle: "Rien ne décèle, dans notre romancière angevine, l’embarras, l’hésitation, l’inexpérience; son style, ses portraits, la contexture de ses romans, tout nomme en elle un écrivain qui se serait fortifié par les leçons, l’exemple et le commerce des bons auteurs de la capitale."

On lui doit également Iphis et Aglae en 1768, Mémoires de Milady Varmonti en 1778 et Les ressources de la vertu en 1782.

Après son décès, le journal Les Affiches d’Angers écrit: "La ville a perdu une citoyenne aimable et bienfaisante, et les lettres, un auteur estimable, puisque ses ouvrages n’avaient pour but que d’inspirer l’amour de la vertu. Elle est l’auteur de plusieurs romans que le public a très bien accueillis."

Claude Chauvière

1885-1939
Femme de lettres

Journaliste et romancière dans la période de l’entre-deux guerres, Claude Chauvière fut secrétaire et amie de Colette, sur laquelle elle publiera un essai en 1931. Cet ouvrage restera une référence pour les biographes de cette dernière.

Elle est l’auteure d’une vingtaine de romans et nouvelles ainsi que de nombreux articles. En 1928, "L’ai-je aimé?" est désigné comme l’un des meilleurs romans féminins.

Accueillie dans sa jeunesse dans une maison de la rue du Mail à Beaufort-en-Vallée, elle restera attachée à l’Anjou et l’évoquera à plusieurs reprises dans ses écrits. En 1928, malade, elle entre à l’hôtellerie du cloître de l’Esvière à Angers pour se reposer. Décédée en Provence, elle est inhumée à Beaufort-en-Vallée conformément à son vœu.

Pétronille de Chemillé

Vers 1090-1149
Religieuse

Pétronille de Chemillé est une noble angevine du XIe siècle, remarquée pour son intelligence et sa beauté.

En 1111, après le décès de son second époux, elle accepte la demande de Robert D’Arbrissel de diriger l’abbaye de Fontevraud, et devient ainsi la première abbesse à en prendre la direction. Elle fonde ensuite l’abbaye de Boulaur dans le Gers, d’abord rattachée à Fontevraud.

Madame Claude

1923-2015
Proxénète

Née à Angers sous le nom de Fernande Grudet et issue d’un milieu modeste, elle se prostitue pour subvenir à ses besoins. Elle monte à Paris dans les années 1950 et fonde son entreprise de "prostitution de luxe". Elle invente le concept novateur de call-girl, donnant à "ses filles" les codes d’éducation et les moyens pour fréquenter les dîners mondains.

Poursuivie par le fisc en 1976, elle s’enfuit aux États-Unis et change d’identité. Elle prend le nom de Claude Tolmatcheff et ouvre un restaurant.

Elle retourne en France à la fin de sa vie et est emprisonnée à plusieurs reprises après avoir tenté à nouveau de créer un réseau de prostitution.

Renée Cochin

1938-2007
Enseignante

Après s’être formée pour devenir enseignante en français-langues étrangères, elle devient la directrice du Centre International d'Etudes Françaises (CIDEF) à l'Université catholique de l'Ouest, de 1985 à 1998. 

Très investie dans les partenariats avec des universités américaines et japonaises, elle favorise les échanges entre les étudiants de ces pays dès les années 70-80. Le Japon est devenu, grâce à elle, un partenaire important du CIDEF dans les années 1990.  

Louise Desbordes-Jouas

1848-1926
Artiste

Petite, elle prend des cours de musique et de chant avec son père, organiste de la cathédrale d’Angers. Elle devient dans un premier temps chanteuse lyrique en tant que soliste à l’opéra de Paris. Elle est alors surnommée "la belle angevine".

Elle se tourne ensuite vers la peinture en se formant dans l’atelier d’Alfred Stevens et intègre son école de peinture pour femmes. De 1888 à 1898 elle enchaine les expositions, notamment au Cercle des femmes peintres en Belgique, à l’exposition universelle de Paris et durant l’exposition des femmes artistes dans la galerie Georges Petit.

Deux de ses tableaux sont conservés au musée des Beaux-Arts d’Angers.

Noëlle Dorion

Née en 1948
Ingénieure horticole

Noëlle Dorion est ingénieure horticole et docteure en physiologie végétale. Elle a fait toute sa carrière professionnelle dans l’enseignement supérieur agricole, d’abord  à Versailles comme enseignant-chercheur en physiologie végétale appliquée aux plantes de l’horticulture à l’École nationale supérieure d’horticulture (ENSH), puis à Angers comme professeur d’horticulture ornementale à l’INH puis à Agrocampus Ouest.

Au cours de ses recherches, elle s’est intéressée à la capacité de régénération des cellules végétales isolées et à son application à la multiplication in vitro, à la conservation et à l’amélioration des plantes ornementales.

Retraitée depuis 2009, Noëlle Dorion a été membre du conseil d’administration et du bureau de la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) en charge de Jardins de France (jusqu’en 2021). Elle est encore membre du conseil scientifique de la SNHF. Elle a été présidente de Terre des Sciences, Présidente de la section "plantes ornementales, à parfum, aromatiques et médicinales" (POPAM) du Comité technique permanent de la sélection (CTPS) et membre de l’Observatoire des tendances du jardin (OTJ).  Elle est membre titulaire de l’Académie d’agriculture de France.

Elle est chevalier des palmes académiques et commandeur du mérite agricole.

Émérance Dubas

Née en 1969
Réalisatrice

Réalisatrice et scénariste née à Angers en 1969, Émérance Dubas a suivi une formation en histoire de l’art et débute par des installations audiovisuelles et des portraits d’artistes: Dolo, le dernier Dogon (2002), Poupées de lumière (2008), Retour à la base (2011) ou Buren dans la ville (2014). Formée à l'Atelier documentaire de La Fémis (École nationale supérieure des métiers de l'image et du son) en 2018, elle réalise le film Mauvaises Filles, son premier long métrage sorti au cinéma. Elle recueille les témoignages de cinq femmes qui ont été placées, à l'adolescence, en maison de correction dans les établissements de la congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur. La réalisatrice concentre son attention sur l’histoire de ces filles invisibilisées par une société qui à l’époque était obsédée par la morale.

Initié en 2015, ce film documentaire occupe une place grandissante dans sa vie et marque un tournant dans son travail. Filmer la parole et interroger la place des femmes dans la société sont aujourd’hui au cœur de ses réflexions.

Elle obtient deux prix pour ce film au festival de cinéma de Valenciennes en 2022: le prix des étudiants et le prix du public.

Célestine Forest

1895-1982
Résistante

Célestine Forest fait partie, avec son mari Louis Forest, d’un groupe de jeunes communistes hostiles à l’occupation. Engagés dans la Résistance, ils vont rechercher des armes abandonnées par l’armée française et les mettre à l’abri. Ils volent de la dynamite et la stocke dans leur ferme. En décembre 1942, Louis et Célestine sont dénoncés et déportés. Célestine est déportée à Ravensbrück le 15 avril 1943. À sa libération par la Croix-Rouge le 9 avril 1945, elle est rapatriée à Angers et reviendra seule s’occuper de ses quatre enfants.

Elle devient conseillère municipale de Trélazé de 1945 à 1953, et est décorée de la Croix de guerre en 1968.

En 1973, la ville de Trélazé a baptisé une rue du nom de Louis Forest. Elle ajoutera le nom de Célestine Forest 30 ans plus tard.

Jeanne Fraysse

1902-1996
Femme de lettres

En collaboration avec son mari Camille Fraysse, elle rédige plusieurs ouvrages d’ethnologie sur les fleuves d’Anjou et le métier de marinier.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle partage sa passion des troglodytes avec sa famille, un lieu de vie associé à l’époque à un mode de vie arriéré. Ensemble, ils visitent et répertorient des dizaines de sites aujourd’hui fermés.

Quelques ouvrages rédigés par Jeanne et Camille Fraysse: "Habitat temporaire, souterrains-refuges: contacts avec l’histoire locale, toponymie, épigraphie, sculptures"; "Loire angevine et Maine: mariniers et riverains d’autrefois"; "Les Mariniers de la Loire en Anjou: Le Thoureil"; "Folklore des troglodytes angevins"; "Vie quotidienne au temps de la marine de Loire".

À sa mort, plusieurs expositions lui sont consacrées: l’exposition "Passions et collections de deux folkloristes angevins" en 1999 à Châteauneuf-sur-Loire et "La collection prestigieuse de Jeanne et Camille Fraysse et les mariniers de la Loire" en 2012 à Saint-Clément-des-Levées.

Michèle Giannotti

1930-2017
Avocate

Première femme à être nommée au poste de Premier Président de la Cour d'appel d'Angers en 1984, elle est également vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats la même année.

Très critique du caractère politique des nominations des magistrats, elle réclame une réforme de la magistrature afin de garantir une véritable indépendance de la justice. Elle affirme qu'il est "urgent de couper les liens entre l'exécutif et la justice".

Après une licence de droit, elle prend ses premiers contacts avec la vie judiciaire en janvier 1955 en devenant attachée stagiaire auprès du Parquet du Tribunal de grande instance de Paris. Après son admission au concours de la magistrature, elle est affectée comme juge suppléant dans ce même tribunal avant de devenir substitut du procureur à Fontainebleau en 1959, puis juge des enfants à Melun en 1969 avant de prendre le poste de présidente du Tribunal de grande instance de Fontainebleau (1970) puis de Melun (1976). Deux ans plus tard, elle est nommée vice-présidente du Tribunal de grande instance de Paris. Elle finira sa carrière comme conseillère à la 3e chambre civile de la Cour de cassation de 1988 à 1995.

Convaincue de l'importance des rôles modèles, elle encourage des femmes à penser à leur carrière, les conseille et leur assure que rien n'est interdit. Elle les aide à remplir les formulaires de demande de mutation en avancement et se réjouit de leur nomination.

Distinctions: Officier de l'ordre national du Mérite (1975); Chevalier de la Légion d'honneur (1995).

Augustine Girault-Lesourd

1810-1890
Militante

Augustine Girault-Lesourd étudie la peinture et devient élève au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Devenue artiste peintre, elle est primée en 1838 à une exposition à Angers et au salon des Beaux-Arts de Paris.

En 1858, la famille Girault-Lesourd effectue un voyage en Algérie, durant lequel Augustine consigne ses observations qu'elle publiera en 1860 et 1889 sous le pseudonyme d'A. Gaël. Elle s'engage en participant avec ses amis à plusieurs combats en faveur de la liberté, en participant aux débats concernant l'accès des femmes aux études médicales, en s'investissant dans les questions d'accès à l'instruction pour le plus grand nombre, etc. Militante féministe, républicaine, elle défend l'éducation populaire et celle des filles.

Au décès de son mari en 1882, Augustine Girault-Lesourd consacre une partie de sa fortune à la création à Angers d'un orphelinat laïc pour filles (rue Vauvert). Elle meurt quelques années plus tard à Angers, le 9 juillet 1890.

Ana Guevara

Née en 1977
Sportive

Athlète mexicaine, elle s’installe en 2001 à Angers. C’est le début d’une période où elle domine la discipline du 400 mètres, remportant 28 courses consécutives jusqu’en 2004. Parmi ses nombreux titres, elle fut championne du monde du 400 mètres en 2003 à Paris, médaillée d’argent au 400 mètres aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, médaillée d’or aux Jeux panaméricains de 2007 à Rio de Janeiro. Elle prend sa retraite sportive en 2008.

Après sa carrière sportive, elle s’engage en politique dans son pays natal, le Mexique, où elle est élue sénatrice pour le Parti du travail.

Son agression en 2016 par quatre hommes, aux abords de Mexico City, marquera le début de son combat contre les violences de genre.

Virginie Guyot

Née en 1976
Pilote

Née à Angers, elle effectue son baptême de l’air à 12 ans. Suite à une formation militaire et scientifique, elle devient pilote de chasse dans l’armée de l’air française. Elle sera en 2008 la première femme à intégrer la prestigieuse Patrouille de France, la patrouille acrobatique officielle de l’armée de l’air française. C’est également la première femme à en assurer la direction.

En 2015, après dix-huit ans au service de la France, elle quitte ses fonctions. Elle est désormais conférencière.

Parmi de nombreuses distinctions, elle a notamment été sacrée Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre national du mérite, décorée de la Croix de la Valeur militaire.

Jeanne Héon-Canonne

Fille d'une famille nombreuse catholique, elle fait des études de médecine, à une époque où les femmes sont encore rares sur les bancs de ces facultés. Faisant le constat des grossesses à répétition subies par les femmes, elle consacre sa carrière au soin des femmes et de leurs enfants et publie une thèse en gynécologie en 1936. Elle devient le premier médecin à prescrire la pilule contraceptive.

Elle dédie sa vie aux autres jusqu’à la fin de sa vie. Elle a travaillé dans le milieu de la petite enfance et en tant qu’en assesseure au tribunal pour enfants.

Pendant la guerre, elle et son mari entrent en résistance tout en exerçant leur activité médicale. Ils organisent des filières d'évasion et, comme médecins, ils empêchent les départs de jeunes gens vers le travail obligatoire en Allemagne (STO) en réalisant de faux certificats.

A la suite d'une dénonciation, ils sont arrêtés tous les deux à leur domicile le 20 juin 1944, puis emprisonnés au Pré-Pigeon. Après un mois d'interrogatoires et de tortures, Michel quitte Angers pour la déportation dans la nuit du 20 au 21 juillet 1944. Quant à Jeanne, ayant subi elle-même la torture et les privations, elle quitte Angers le 6 août par le dernier convoi de déportés, alors que les armées américaines sont aux portes de la ville.

Après de nombreuses péripéties, Jeanne parvient à s'évader lors d'un arrêt du train en gare de La Ville-aux-Dames, près de Tours. Par la suite, Jeanne relatera cette période dans un récit émouvant, présenté sous forme de journal. Dans ce livre intitulé Devant la mort (puis réimprimé sous le titre Les hommes blessés à mort crient), elle décrit son calvaire depuis son arrestation, son évasion et son retour vers Angers. Plus de 100 km parcourus, le plus souvent à pied, sans manger, à travers les troupes ennemies en déroute, jusqu'au moment où elle retrouve enfin ses trois enfants Danielle, François et Annette, sains et saufs.

Elle retrouvera sa maison vide et dévastée et recommencera tout de suite à travailler pour subvenir aux besoins de ses trois enfants.
 

Jessica Houara-d'Hommeaux

Née en 1987
Sportive

Jessica Houara réalise ses débuts en football à Angers au club de la Croix Blanche, puis joue au Celtic de Marseille et à l'AS Saint-Étienne.
Elle évolue ensuite au PSG pendant sept ans. Avec le club parisien, elle remporte un Challenge de France en 2010, et se classe à cinq reprises deuxième du championnat. Le 1er juillet 2016, elle s'engage en faveur de l'Olympique lyonnais. Elle reçoit sa première sélection en équipe de France face au Maroc en 2008. Elle participe avec l'équipe de France au championnat d'Europe 2013 qui se déroule en Suède puis en 2015 pour la coupe du Canada.

En 2016, en parallèle de sa carrière dans le football, elle devient consultante pour France Bleu puis Europe 1. Suite à une blessure au genou, elle est recrutée par Canal+ pour réaliser les interviews sur le bord du terrain lors de la Coupe du monde féminine de football en 2019. Elle poursuit sa carrière de consultante sur Canal+ et commente les matchs de foot dans d’autres médias.

Jessica Houara s’engage également dans des associations caritatives. Elle est une des marraines de l'Unicef et de l'association ELA. Elle a également défilé pour le "Handishow" et l'association "Sauvez le cœur des femmes".

Marie-Françoise Huet-Poisson

1914-1987
Femme politique

En 1964, alors que le souvenir de la guerre est encore frais, celle que tout le monde appelait Francette a le courage de travailler au rapprochement franco-allemand, donnant naissance au jumelage entre Angers et Osnabrück.

Elle établit également un premier contact avec le Mali et est à l’impulsion de la coopération entre Angers et Bamako en 1974.

Conseillère municipale de la Ville d’Angers sous la mandature de Jean Turc, elle suivit les traces de l’action de son père qui avait lancé les Semaines sociales de France.

Dans le domaine associatif, elle fonde en 1946 l’Association pour la promotion des femmes et, en 1987, l’association Europe Anjou Femmes, mouvement de soutien aux prisonniers.

Une rue à son nom est inaugurée en 2014 dans le quartier des Hauts-de-Saint-Aubin à Angers.

Anne Jallot

1665 - 1729
Religieuse

Après le décès de ses parents, sa marraine, Anne Le Pelletier, la fait venir à Angers en 1684.

Dix ans plus tard, elle commence ses actions charitables en allant visiter et soigner les pauvres à leur domicile. Quelques filles pieuses l'aident à confectionner des remèdes.

En 1714, elle fonde la paroisse Saint-Maurille, une maison et école de charité. Le but est de former des jeunes filles pour les envoyer soigner les malades et instruire les enfants dans les campagnes. Elle achète pour cela un vaste logis à l'angle de la rue de la Chartre-Saint-Maurille et de la rue Haute-du-Figuier, soit à proximité immédiate de l'actuelle place du Ralliement.

En 1843, l’évêque d’Angers, Mgr Angebault, donne une impulsion nouvelle à cet institut religieux en le transformant en congrégation religieuse, qui prend le nom de Saint-Charles. L’essor est spectaculaire, les actions se multiplient dans le Maine-et-Loire et les départements voisins: postes de soins, maisons de santé, maisons d’enseignement, écoles de fabrique, crèches… La congrégation Saint-Charles d'Angers devient la principale congrégation enseignante angevine. En Maine-et-Loire, un écolier sur cinq y est scolarisé au 19 e siècle.

Yolaine de Kepper

1925-2007
Militante

Fondatrice angevine du Téléthon, Yolaine de Kepper est née à Angers le 22 août 1925. Mère de sept enfants dont quatre garçons atteints de myopathie de Duchenne, elle est la co-fondatrice de l'Association Française contre les Myopathies en 1958. L'association se bat alors pour faire reconnaître des maladies délaissées par les pouvoirs publics et mal connues des médecins et des chercheurs, et améliorer les conditions de prise en charge des patients. 

Grâce à l'action de l'association, les myopathes sont reconnus et pris en charge à 100% par la sécurité sociale en 1969, et un partenariat inédit est mis en place entre malades, médecins et chercheurs en 1981. Elle assure la présidence de l'association jusqu'en 1982. Le dynamisme de l’association a permis la création du Téléthon en 1987 pour disposer de moyens financiers et favoriser la recherche innovante. 

Une résidence pour adultes lourdement dépendants est nommée Yolaine de Kepper à Saint-Georges-sur-Loire en 1980. En 1988, elle écrit sa biographie intitulée "Les Enfants myopathes: un pari sur l'espérance".

Distinctions: Ordre National du Mérite (1975), Chevalier de la Légion d'honneur (1996), Médaille d’honneur de la Ville d’Angers.

Anne Le Fèvre, épouse Dacier

1645 – 1720
Traductrice

Née en Bourgogne, Anne Le Fèvre passe sa jeunesse à Saumur. Elle part à Paris et devient traductrice, où elle se fait connaître en participant à la collection "In usum Delphini", ouvrages grecs et latins destinés à l’instruction du Dauphin, fils de Louis XIV. C’est la seule femme à participer à ce projet et à y rédiger quatre textes.

La fidélité avec laquelle elle traduit le Latin et le Grec, notamment les oeuvres d’Homère, engendre une polémique entre les auteurs célèbres de l’époque. Ces derniers la trouvent trop éloignée des goûts littéraires de l’époque.

Elle épousera en secondes noces l’homme de lettres André Dacier, avec qui elle collaborera sur de nombreux ouvrages.

Après sa mort, Voltaire l’a présentée comme "l’un des prodiges du siècle de Louis XIV". C’est grâce à elle que le mot "traductrice" a été introduit dans la langue française.

Rose-Noëlle Lenain

1943-2003
Artiste

Née à Angers, elle obtient un baccalauréat de philosophie en 1962 et étudie la musique au Conservatoire d’Angers. Elle débute sa carrière en tant que professeur à l’école de musique des Ponts-de-Cé, dont elle devient directrice en 1972, puis le restera jusqu’à sa mort. Cette école porte aujourd’hui son nom.

Passionnée par l’art lyrique, elle perfectionne son chant auprès de célèbres cantatrices, chanteurs d’opéra et metteurs en scène. Elle interprète notamment Leila dans "Les pêcheurs de perles" et Frasquita dans "Carmen".

Elle intègre deux associations: Le Grenier lyrique angevin, qui promeut la culture musicale par la pratique du chant, et les Amis de l’art lyrique d’Angers, dont elle était la fondatrice et la secrétaire générale.

Elle a reçu le diplôme d’honneur de l’Académie internationale d’été de Nice et le prix Ninon Vallin des Voix d’Or.

Camille Lepage

1988-2014
Journaliste et photographe de guerre

Native d’Angers, elle découvre pendant ses études le drame qui se joue dans certaines zones d’Afrique subsaharienne. Elle sera dès lors déterminée à révéler l’ampleur de cette crise, et couvrira plusieurs zones de conflits à travers le continent.

Au gré de son périple, elle est employée par des agences de presse locales, mais aussi par Médecins sans Frontières ou Amnesty International. Des médias prestigieux saluent son travail et son regard intuitif.

Elle dévoile l’horreur de la guerre civile centrafricaine, dont l’absurdité la révolte, en "témoignant par l’image de la réalité de la vie des populations prises en otage". Elle acquiert une notoriété mondiale grâce au succès de ses photos qui seront publiées par Reuters, Associated Press, l’AFP, la BBC, Le Monde, le Wall Street Journal, le Guardian, le Sunday Times, le Washington Post, La Croix.

Le 12 mai 2014, Camille Lepage est tuée par une coalition locale sur son terrain d’investigation en République centrafricaine. De nombreux hommages lui sont rendus, dont le film "Camille", réalisé par Boris Lojkine et sortie en salles en 2019.

Pascaline Lepeltier

Née en 1981
Sommelière

Sommelière au restaurant Racines NY à Manhattan depuis 2018, elle y présente une carte de 3000 vins dont près de 500 références d’Anjou. Elle met notamment à l’honneur les vins biologiques et biodynamique.

Après un DESS et un master en management international de la restauration, elle obtient une mention complémentaire "sommellerie" à l’Esthua, tourisme et culture de l’Université d’Angers.

En 2014, elle obtient le master "sommelier" aux Etats-Unis et enseigne dans de prestigieuses écoles de restauration new-yorkaises.

En 2018, elle devient la première femme lauréate des deux concours nationaux "Meilleur Ouvrier de France - Sommellerie" et "Meilleur sommelier de France". Elle aussi la première femme à recevoir le prix de "Personnalité de l'année" décerné par La Revue du vin de France, en 2019, et reçoit cette même année le titre de Chevalier de l'Ordre national du mérite.

Elle est sélectionnée pour représenter la France en février 2023 aux championnats du monde de sommellerie organisés à Paris.

Ginette Leroux

1942-1987
Femme politique

Née à Angers pendant l’occupation, issue d’un foyer modeste, elle intègre l’Université catholique de l’Ouest à Angers puis l’École normale sociale de l’Ouest, et devient assistante sociale.

Membre de la Jeunesse étudiante chrétienne, de l’Unef puis du Parti socialiste (PS) dès 1974, elle oeuvre pour améliorer les conditions de vie des personnes les plus précaires.

De 1977 à 1987, elle est adjointe aux affaires sociales à Trélazé. En parallèle, en 1986, elle devient la première femme députée du Maine-et-Loire après avoir été première secrétaire du PS du département.

Marie-Sophie Leroyer de Chantepie

1800-1888
Femme de lettres

Aristocrate née à Château-Gontier, elle hérite des terres de ses parents à Angers. Très charitable, elle accueille généreusement les nécessiteux dans sa propriété de La Licorne.

Personnalité angoissée et voyageant peu, elle trouvera de la consolation dans ses correspondances, notamment celles entretenues avec George Sand et, pendant dix-neuf ans, avec Gustave Flaubert. Dans une lettre du 30 mars 1857, elle est qualifiée par Flaubert de "chère confrère", et il la reconnaît comme auteure en écrivant "Nous causerons ensemble comme deux hommes" (extrait du Bulletin des Amis de Flaubert, n° 61, 1982).

Marie-Sophie Leroyer de Chantepie correspond également avec Victor Hugo, Pierre Loti et avec les hommes politiques d’opposition de l’époque: Louis Blanc, Blanqui, Barbès, Proudhon. Célibataire, républicaine, féministe, journaliste, elle prend une part active dans les milieux progressistes angevins qu’elle soutient matériellement.

Elle écrit treize ouvrages dont "Mémoires d’une provinciale" en 1880, "Souvenirs et Impressions littéraires" en 1892 dans lesquels elle consacre un chapitre à George Sand et un autre à Gustave Flaubert.  Elle publie également des articles dans Le Phare de la Loire, quotidien édité à Nantes.

Mariée à un officier russe, elle le suivra dans son pays mais reviendra finir ses jours à Angers.

Dans le quartier des Hauts-de-Saint-Aubin, une esplanade porte son nom de famille réduit: l’esplanade Chantepie.

Simone de Maillé

1587-1646
Religieuse

Fille de Claude de Maillé, seigneur de Brézé, et de Robinette Hamon, dame de Bouvet, elle devient abbesse de l’abbaye du Ronceray. Il s’agit de la seule abbaye composée uniquement de femmes que compte la ville d’Angers.

En 1624, elle achète l’hôtel du Puygaillard qui deviendra plus tard le Carmel d’Angers, servant notamment d’orphelinat et de prison pour femmes à la Révolution française.

Ingeborg Martin-Krumm

Née en 1934
Interprète

Née à Kirchen en Allemagne, elle arrive en France en 1957. Interprète officielle de la Ville d’Angers, elle est une des chevilles ouvrières pour tout ce qui touche aux relations entre Angers et l'Allemagne dans les années 1960 à 1990, à une époque où les relations avec l’Allemagne après la guerre ne sont pas encore bien établies. Dès 1963, elle est actrice de la mise en place du jumelage entre les villes d’Angers, Osnabrück et Haarlem (première charte tripartite européenne).

Elle fonde, en 1972, l'Institut de perfectionnement en langues vivantes (IPLV) à l'Université Catholique de l'Ouest, qui devient très vite l'institut le plus renommé de celle-ci (aujourd'hui intégré à la Faculté des Humanités).  Réputée pour sa grande compétence d’interprète, elle est la directrice de cet institut jusqu'en 1995. La bienveillance et un esprit de convivialité lui étaient chers.

Distinctions: Palmes académiques, Ordre national du mérite.

Marcelle Menet

1929-1982
Militante

Normande d’origine, c’est à Angers que sa famille s’installe durant la Seconde Guerre mondiale. D’abord surveillante de cantine, elle devient militante sociale à la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et présidente de l’Association des locataires du Grand-Pigeon dans les années 50.

Entre 1977 et 1982, elle siège au conseil municipal d’Angers tout en continuant à s’investir pour son quartier du Grand-Pigeon. Elle y obtient la création du "Mille Club", maison pour tous dont elle devient l’ambassadrice.

Dorothée Meriau

Née en 1983

Passionnée de sport depuis l'enfance, elle chute lors d'un entrainement de gymnastique en 2006 et se fracture deux vertèbres. Dorothée devient paraplégique. Très vite, elle intègre une section de hand-fauteuil dans le club familial. Au hasard d'une rencontre, elle découvre le basket-fauteuil et reprend la compétition. Elle est sélectionnée en équipe de France et se qualifie pour les jeux paralympiques de Londres en 2012.

Après dix ans de vie et de pratique en fauteuil, elle crée son entreprise, Handizan, pour sensibiliser et informer sur le handicap. L’idée est de faire partager à des personnes handicapées et valides les mêmes situations en montrant que chaque différence est une richesse et qu’il est possible de mieux vivre ensemble. Avec Handizan, Dorothée intervient dans des entreprises, des écoles, des clubs de sport et dans le domaine de la santé.

Jeanne Moreau

1928-2017
Artiste

Actrice, chanteuse et réalisatrice, elle a joué dans plus de 130 films. Elle est la seule comédienne à avoir présidé deux fois le jury du festival de Cannes, en 1975 et 1995. Prix d’interprétation féminine en 1960 et César de la meilleure actrice en1992, elle reçoit un Oscar d’honneur pour saluer l’intégralité de sa carrière en 1998 et deux César d’honneur en 1995 et 2008.

En 2003, elle devient présidente du festival de cinéma Premiers Plans à Angers. Elle crée ensuite en 2005 les Ateliers d’Angers à destination de jeunes cinéastes.

Jérôme Clément, président du festival, dira d’elle: "Elle avait compris que le moment était venu de transmettre, et Angers était sa terre de prédilection."

Après son décès en 2017, son nom est donné à la rue d’Angers qui accueille le cinéma Les 400 Coups, partenaire du festival Premiers Plans.

Gaby Morlay

1893-1964
Actrice

Née à Angers sous le nom de Blanche Fumoleau, elle commence très jeune sa carrière d’actrice au cinéma et au théâtre. Consacrée par ses prestations dans les pièces d’Henry Bernstein, elle devient dans les années 1930 l’une des vedettes les plus populaires du cinéma parlant.

Symbole de la femme libre des années folles, elle est l’une des premières femmes à obtenir son brevet de pilote de dirigeable.

À la Libération, elle se battra pour innocenter son amant Max Bonnefous, secrétaire d’État dans le gouvernement de Vichy. Il sera acquitté et ils se marieront peu avant la mort de Gaby Morlay.

Louisa Motais, épouse Cointreau

1855-1952
Humaniste

Sans avoir jamais eu de fonction officielle, elle a oeuvré pour le bien-être des employés de la distillerie Cointreau. Épouse d’Édouard Cointreau, inventeur de la célèbre liqueur angevine, elle impulse la semaine de quarante heures et les congés payés avant que la loi ne soit votée. Selon elle, pas de développement sans des travailleurs motivés et heureux d’exercer leur profession.

Membre de L’Union des femmes de France, association féministe qui lutte pour les droits des femmes, elle y occupe les postes de trésorière, de vice-présidente puis de présidente en 1909.

Au début de la Première Guerre mondiale, elle participe à la création d’un hôpital pour les poilus.

Elle a reçu les distinctions de Chevalier et Officier de la Légion d’honneur, et d’Officier des Palmes académiques.

Anne d'Ollone (née Anne de Terves)

1872-1956
Militante

Née à Angers, elle s'engage très tôt dans sa vie dans la SSBM (Société de secours aux blessés militaires). Elle en devient la présidente en 1928 et le reste pendant plus de vingt ans. En 1928, elle est à l’origine de la création d'une école d'infirmières à Angers. Aujourd'hui, l'amphithéâtre de l'Institut de formation en soins infirmiers d'Angers porte son nom.

Fortement engagée pour la protection des enfants, elle se charge des Semaines sociales de l’enfance, fonde des consultations de nourrissons et un jardin d’enfants.

Elle décède à Saint-Jean-de-Mauvrets le 9 avril 1956.

Distinctions: Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-1945, Palmes de Vermeil du Service de Santé Militaire, l'Ordre de la Santé Publique, la médaille d'argent des Epidémies, la grande médaille d'honneur de la Croix-Rouge Française, la médaille d'argent de l'Assistance Publique et la médaille de Vermeil de la SSBM (Société de Secours aux Blessés Militaires).

Marie-Euphrasie Pelletier

1796-1868
Religieuse

Née pendant la Révolution à Noirmoutier, elle devient religieuse à Tours au couvent du Refuge, dans l’ordre religieux de Notre-Dame de Charité. Elle en devient la mère supérieure à l’âge de vingt-neuf ans et donne un nouvel élan à sa communauté.

En 1835, c’est à Angers qu’elle vient fonder sa propre congrégation religieuse autonome, celle de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur. La mission est d’accueillir et d’accompagner les femmes dans le besoin en France et à travers le monde.

Elle deviendra soeur Marie-Euphrasie, et sera canonisée en 1940. En tant que sainte de l’Église catholique romaine, elle est commémorée le 24 avril.

Fresnette Pisani-Ferry

1918-1984
Auteure et historienne

Née à Parnay, elle est issue d’une famille prestigieuse: petite-fille et fille de député et de ministre, elle compte Jules Ferry parmi ses aïeuls. Elle épouse Edgar Pisani, ministre de Charles de Gaulle, en 1950.

Inspirée par son entourage, elle devient auteure et historienne. Elle publiera cinq ouvrages relatant des événements politiques importants: "Jules Ferry et le partage du monde" en 1962, "Le Coup d’état manqué du 16 mai 1877" en 1965, "Le Général Boulanger" en 1969, "Monsieur l’instituteur: l’école primaire a 100 ans" en 1981, "Le Neveu de Jules Ferry: Abel le ministre soldat".

A sa mort, Fresnette Pisani-Ferry lègue au musée de Saint-Dié-des-Vosges les archives familiales. Des papiers, des photographies, des notes, des lettres surtout, permettent de découvrir la vie et les pensées de Jules Ferry.

Eugénie Poilane

1906-2002
Résistante

Née à Saint-Pierre-Montlimard dans le Maine-et-Loire, elle entre dans la Résistance sous le pseudonyme de "Ninette". Elle profite de son métier d’infirmière pour obtenir des laissez-passer. Tout en continuant à soigner les malades, elle recueille des renseignements décisifs sur l’armée allemande.

En 1940, elle diffuse l’appel du général de Gaulle dans la région des Mauges. Engagée comme cheffe de groupe dans le mouvement Libération Nord, elle devient un agent des réseaux d’Estienne d’Orves, "Honneur et Patrie" à Angers, et "Cohors-Asturies" à Nantes. Elle mènera de nombreuses missions pour la Résistance.

Arrêtée en 1944 par la Gestapo, elle est à enfermée à Tours et Angers puis déportée en Allemagne. Elle survivra aux camps de concentration et sera libérée par les Américains.

Elle est titulaire de très nombreuses décorations, en particulier celle de Commandeur de la Légion d’honneur, une distinction donnée à peu de femmes en France.

Françoise Poirier-Coutansais

1926-2007
Archiviste-paléographe

Elle est la première femme à prendre la direction des Archives départementales de Maine-et-Loire, de 1969 à 1990.

Elle rédige le "Domaine des abbayes bénédictines du diocèse de Reims" et participe à la publication du "Guide des archives de Maine-et-Loire", un instrument de travail précieux pour l’époque.

C’est aussi la première femme à présider l’Association des archivistes français, puis l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts d’Angers.

Elle est membre fondatrice de l’Association généalogique de l’Anjou de 1973 jusqu’à son décès.

Distinctions: prix du président Henri de Montégut-Lamorélie, médaille du concours des antiquités de la France de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Marie Reneaume

Fin 19e-début 20e siècle
Cuisinière

Originaire des Deux-Sèvres, elle invente par hasard la recette du crémet d’Anjou en 1890. En charge du repas dans la maison bourgeoise où elle a été placée comme cuisinière, elle se rend compte qu’elle n’a que des restes pour préparer le dessert: de la crème, des œufs, du sucre vanillé. Elle décide de fouetter l’ensemble des ingrédients et de mettre la préparation dans des verres à Porto. Le dessert est un succès auprès des invités et le crémet d’Anjou est né!

Avec l’aide de son mari, elle ouvre une crèmerie dans le centre-ville d’Angers en 1901 et vend les "crémets de Marie". Ceux-ci connaissent un succès tellement retentissant qu’un bataillon de vendeuses est mis en place pour aller livrer le dessert dans tous les coins de la ville, chez les particuliers ou dans les hôtels et brasseries.

Ce dessert, à base de crème et d’œuf, est désormais considéré comme une spécialité régionale. Curnonsky, le "Prince des gastronomes" angevin, le qualifiait de "régal des dieux".

Hélène Revault

1899-2001
Femme de lettres

Angevine habitée par un enthousiasme hors du commun, elle porte un regard lucide et réfléchi sur tout son siècle.

Elle est l’un des premiers auteurs édités à pratiquement 100 ans. Dans son roman “Le Livre d’une pétillante centenaire", elle dévoile des extraits de son oeuvre littéraire.

Elle évoque avec humour son Haut-Anjou natal, et décrypte notamment les courriers de son père, capitaine de vaisseau pendant la Première Guerre mondiale.

Elle est Présidente d’honneur et fondatrice du Comité d’Anjou des écrivains de l’Ouest en 1996.

Geneviève Rivoire

Née en 1937
Enseignante-chercheuse

Enseignante-chercheuse en physique, directrice de laboratoire à l'Université d'Angers en optique non linéaire, elle est à l’origine de la création l'IUT en 1966.

Elle est la première femme devenue présidente de l''université d'Angers de 1982 à 1987. 

En 1968, elle soutient sa thèse de doctorat sur l’optique non linéaire devant Alfred Kastler, prix Nobel de physique deux ans auparavant.

Au milieu des années 80, elle œuvre auprès du président François Mitterrand pour que l’État finance des bâtiments dignes de ce nom à l’Université d’Angers. "La faculté de droit et de lettres était minablement installée dans une vieille cantine, dans des préfabriqués à Belle-Beille. J’ai profité de la visite de François Mitterrand en 1984 pour lui demander de financer de nouveaux bâtiments."

Véronique Rochard

Née en 1963
Ingénieure électronique

En 1984 elle intègre l’école d’ingénieur ISTIA, où les femmes sont sous-représentées dans les promotions:  elles sont seulement deux sur cinquante élèves en 1985.

Toujours associée dans les entreprises où elle a travaillé, elle fonde la société M2X en 2016, au croisement entre l’informatique et l’électronique. Toute l’année, elle sillonne la France à la rencontre de ses clients pour rendre des objets (qui ne l’étaient pas à la base) connectés et faciliter le travail dans les domaines de l’aéronautique, du naval ou encore de l’aérospatial.

Elle rejoint l’association "Femmes cheffes d’entreprise 49" en 2018, pour échanger, se former et se soutenir entre femmes chefs d’entreprise: "Seules nous sommes invisibles, ensemble nous sommes invincibles". Elle en devient la vice-présidente en 2022 et a comme objectif de rendre visibles ces femmes pour que les jeunes filles puissent s’identifier, et leur donner envie à leur tour d’oser occuper des postes à responsabilités.

Marie-Madeleine de Rochechouart de Mortemart

1645-1704
Religieuse

Personnalité influente du XVIIe siècle, Marie-Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart transforma l’abbaye royale de Fontevraud en foyer de rayonnement intellectuel et culturel. On dit qu’elle se distinguait par son esprit et son instruction autant que par sa piété.

Dans son enfance, elle se consacre à l’étude de la philosophie et des langues mortes et vivantes. Plus tard, elle traduit les trois premiers livres de L’Iliade d’Homère et, avec l’aide de Racine, Le Banquet de Platon.

Douée d’une grande justesse d’esprit, elle voit les meilleurs écrivains de l’époque frapper à sa porte pour lui demander avis et conseils.

Nommée supérieure générale de Fontevraud en 1670 par Louis XIV, son autorité sur l’abbaye-mère et la cinquantaine de prieurés qui en dépendaient lui valut le titre de reine des abbesses.

Saint-Simon raconte que "son esprit surpassait celui de ses soeurs, et qu’elle y joignait un savoir fort et étendu".

Marie-Claude Rousseau

1946-2021
Enseignante

Née à Luçon (Vendée), elle s’installe à Angers après le bac. Après des études d'anglais à l'Université catholique de l'Ouest, elle se spécialise dans l'art, notamment dans l'art sacré, et créée la formation "Art, Langues et Patrimoine" qui permet tous les ans aux étudiant(e)s de découvrir le patrimoine angevin, combiné aux langues (français, anglais et/ou espagnol et/ou allemand). 

Marie-Claude Rousseau s'est beaucoup intéressée aux tapisseries de Maurice de la Pintière (1920-2006), vendéen comme elle. Grâce à ses contacts et l’organisation de plusieurs rencontres et colloques, l’artiste a fait don à l’UCO, de son vivant, d’une série de ses tapisseries. Des visites guidées sont proposées au cours de l’année et pendant les journées du patrimoine.

Elle dirige le service culturel de l’UCO et organise très régulièrement des colloques et séminaires ouverts au grand public, en collaboration avec la médiathèque d’Angers et le château d’Angers. 

Elle est très régulièrement invitée à la radio (RCF) où elle donne des interviews et anime ses propres émissions. 

Danielle Sallenave

Née en 1940
Universitaire et romancière

Fille d’instituteurs, ses études la conduisent du lycée Joachim-du-Bellay au lycée Fénelon, puis à l’École normale supérieure de Sèvres. Agrégée en lettres classiques, elle enseigne la littérature et le cinéma à l’Université de Paris X Nanterre jusqu’en 2001.

Auteure d’une trentaine d’ouvrages, elle est élue à l'Académie française au premier tour, le 7 avril 2011, au fauteuil n°30.

Son roman D’Amour (2002) évoque l’Angers d’après-guerre. En 2014 paraît son Dictionnaire amoureux de la Loire, où transparaissent ses liens avec la région.

En 2004, elle crée le festival littéraire annuel "Terres à vins, terres à livres" à Savennières, où ses parents étaient instituteurs.

Convaincue des bienfaits de la lecture, elle co-fonde et anime l’association Silence on lit! qui promeut le quart d'heure de lecture dans les lycées, les collectivités, où tout le monde interrompt en même temps son activité pour sortir son livre.

Multi-casquettes, elle est aussi chroniqueuse sur France Culture jusqu’en 2014 et rédactrice en chef de nombreuses revues.

Elle est membre du jury de plusieurs prix, dont le prix Femina, le prix de la langue française de la ville de Brive et le prix du roman historique des Rendez-vous de l’histoire de Blois.

Prix et distinctions: prix Renaudot pour Les Portes de Gubbio en 1980, Grand prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre en 2005,  officière de l'ordre national du Mérite en 2011.

Annabelle Sergent

Née en 1975
Auteure et comédienne

En parallèle de ses études universitaires théâtrales (DEA sur Didier-Georges Gabily, Eugène Durif…), Annabelle Sergent devient dramaturge, metteure en scène et interprète de ses spectacles. Ses créations, adressées à l'enfance et à la jeunesse comme au tout public sont présentées sur le territoire national, et bénéficient d’une reconnaissance des publics, des professionnels du spectacle vivant et du Ministère de la Culture.

Elle fonde en 2001 la Compagnie LOBA qui, outre jouer ses créations, imagine des projets et invente des rencontres singulières sur les œuvres avec les publics, jeunes ou moins jeunes, les artistes, les chercheurs, … ; ce qu’elle appelle « les territoires artistiques ».

En 2011, elle crée, en partenariat avec la Ville d’Angers, le PAD (Pépinière Artistique Daviers), un lieu de création et espace de débat pour les publics curieux et les artistes en recherche.

Depuis 2021, elle est également membre du Jury ARTCENA des Grands Prix de Littérature Dramatique et Littérature Dramatique Jeunesse et co-directrice pédagogique du LABO à Chevilly-Larue.

Bérangère Soyer

Née en 1990
Entrepreneuse

Passionnée d'entrepreneuriat, d'économie et des nouvelles technologies, Bérangère Soyer crée en 2018 le webmagazine Entrepreneuze, pour que les femmes prennent conscience qu’entreprendre est à leur portée.

Ce web magazine a pour objectif de porter la voix des femmes qui font l’économie et de faire évoluer un modèle entrepreneurial encore largement masculin à travers des reportages, des témoignages, des conseils pratiques.

En 2020, elle s’associe à un organisme de formation angevin (JMS) afin de développer une offre de formation à destination des créatrices d’entreprises (financement, négociation…) pour mieux les armer dans le développement de leur entreprise.

Militante pour l’émancipation économique et l'autonomisation des femmes et des filles via l’association Entrepreneuze, elle organise des conférences et formations, et sensibilise via différents médias. Elle a notamment donné une conférence TedX en 2021, intitulée "Comment l’Histoire a construit le plafond de verre", qui traite de la sous-représentation des femmes dans la sphère économique et entrepreneuriale.

Barbara Stirling-Chatenay

1891-1966
Résistante

D’origine britannique, issue d’une famille militaire, elle s’engage comme ambulancière pendant la Première Guerre mondiale. Elle intègre l’unité Hackett Lowther Ambulance, créée pour donner plus d’opportunités aux femmes de s’engager dans l’armée anglaise.

Elle se marie en 1919 avec le lieutenant douessin et futur maire d’Angers Victor Chatenay, fondateur du réseau résistant "Honneur et Patrie" en 1940. Elle devient un membre actif de ce réseau avec ses cinq enfants.

Suspectés en 1942 par les services de police allemands, ils sont interrogés puis relâchés. Ils quittent l’Anjou mais pas la Résistance. Alors que son mari rejoint l’Intelligence Service à Londres, elle poursuit ses activités clandestines de renseignements.

Arrêtée début 1944 à Paris et déportée à Ravensbrück, elle sera libérée en avril 1945.

Claire Supiot

Née en 1968
Sportive

Née à Angers, elle commence la natation à 5 ans. Championne de France de natation à plusieurs reprises, elle participe aux JO de Séoul.

En 2009, elle est diagnostiquée comme atteinte de la maladie de Charcot-Marie-Tooth, une maladie neurologique génétique qui touche les nerfs contrôlant les muscles des jambes. Grâce à son mental et sa capacité de résilience exceptionnels, elle reprend la natation en handisport. À nouveau avec succès, puisqu’elle est sélectionnée pour les Jeux paralympiques de Tokyo 2021, ce qui fait d’elle la première sportive française à avoir participé à des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques.

Palmarès: neuf fois championne de France entre 1984 et 1988 (un titre sur le 100 mètres papillon et huit sur le 200 mètres papillon), championne d’Europe du 50 mètres nage libre handisport à Dublin en 2018.

Marie Talet

1884-1944
Enseignante et résistante

Elle est directrice du collège de jeunes filles Joachim-du-Bellay alors que les locaux sont réquisitionnés par les troupes d’occupation allemandes. À l’origine d’un groupe de résistantes aidant notamment des réfugiés et des jeunes filles juives, elle est arrêtée en 1943 avec d’autres enseignantes du collège.

Incarcérée à la prison d’Angers puis transférée à Romainville et à Compiègne, elle est déportée à Ravensbrück avec ses collègues du lycée. Leur amitié perdurera et elles réfléchiront à une organisation visant à favoriser après la Libération le travail et la santé des femmes. Elle ne verra pas ce projet aboutir, mais trois de ses camarades survivront et reviendront à Angers.

Martine Thouet

1954-2021
Militante

Martine Thouet est née et a grandi à Angers, où elle a étudié au lycée Chevrollier. 

Entrée au Trésor Public en 1975, elle œuvre à la bonne gestion des fonds publics. Elle se syndique un an plus tard et fait occuper la trésorerie principale d'Angers au plus fort du mouvement contre la réforme du ministère des finances en 2000.

Experte en finances publiques, elle a été mandatée par la Commission européenne en 2001 pour superviser la mise aux normes des finances publiques des pays candidats à l’adhésion européenne. Dans ce cadre-là, elle a sillonné l’Europe de l’Est où elle a formé de nombreux cadres aux finances publiques.

Elle a été de nombreuses années conseillère municipale à Chalonnes-sur-Loire, où elle s’est particulièrement impliquée pour la jeunesse, la petite enfance et la culture, et a beaucoup œuvré pour la collectivité. Elle a notamment mis en place la première crèche dans sa commune, l’une des premières structures pour la petite enfance en milieu rural.

Elle a ouvert un bistrot-musée-concert dans l’île de Chalonnes, le Lénine café. Un lieu atypique de convivialité, de partage, d'échange et de réflexion, un café-museum dédié à la gloire de Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine.

Martine Thouet considérait son association, Les Amis du Lénine Café, comme un kolkhoze, c’est-à-dire une coopérative ouvrière et agricole en Russie où tous les moyens sont mis en commun. Les bénévoles contribuaient aux activités du lieu: préparation des repas et service. Des dizaines de concerts étaient organisés chaque année dans le bistrot chalonnais, qui accueillait plusieurs milliers de curieux tous les ans et des clients renommés comme la petite fille de Karl Marx, l’écrivain Gonzague Saint-Bris ou encore le dessinateur du Canard Enchainé Jacques-Armand Cardon.

Yvonne Trouard-Riolle

1884-1968
Scientifique et auteure

Agrégée de sciences physiques, docteur ès sciences naturelles et auteure d’ouvrages botaniques, elle est directrice de l’Ecole normale supérieure agricole et ménagère de Savennières en 1948.

Elle est l’auteure de "Les Plantes médicinales, comment les reconnaître, comment les récolter et les faire sécher, comment les cultiver, comment les vendre", publié en 1942.

De 1915 à 1964, elle écrit de nombreux ouvrages qui seront publiés, notamment "Les activités féminines en agriculture" en 1935, "Pour habiller petits et grands" en 1949 ou encore "Jardinage et petits élevages au temps des restrictions" en 1941.

Chantal Vigneron

Née en 1943
Avocate

Chantal Vigneron est la première femme avocate du barreau d'Angers à être élue Bâtonnière par ses pairs, pour les années 1986-1987. Elle préside également le Centre Régional de Formation à la Profession d’Avocat (CRFPA) de 1993 à 1994.

Après des études de droit à Rennes, elle obtient son Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat en 1968 et prête serment en décembre de la même année. Elle exerce une grande partie de sa carrière au sein d’un cabinet angevin en se spécialisant dans le droit des personnes.

En 2009, elle démissionne du barreau et se voit conférer l'honorariat le 31 mars 2009. Elle prend par la suite la présidence de l’Association Nationale des Avocats Honoraires.

Colette Yver

1874-1953
Femme de lettres

Née à Segré sous le nom d’Antoinette de Bergevin,