De la Carmen de Bizet au Boléro de Ravel, la péninsule ibérique a été longtemps une mine d’or musicale pour les Français. Mais la musique authentiquement espagnole de cette époque faste est bien celle de l’Andalou Manuel de Falla. Brève et fulgurante, son unique tragédie lyrique, La Vie brève, frappe par une inspiration qui restera tout aussi puissante dans le ballet L’Amour sorcier, composé dix ans plus tard, au retour d’un long séjour à Paris. D’un camp de gitans au quartier de l’Albaicin à Grenade, les personnages appartiennent tous au peuple, et la musique emprunte généreusement à un flamenco transfiguré par les voix et l’orchestre.