Se faire tirer le portrait n'est pas toujours allé de soi. Apparaître seul sur l'image, encore moins... Au Moyen Âge, c'est d'abord le fait des souverains, des religieux et des artistes. Ces derniers introduisent même discrètement leur autoportrait de manière cachée dans leurs œuvres, comme une signature.
C'est ce que l'on appelle des "crypto-portraits", des "portraits-cachés" !
Et très vite, les artistes ne sont pas les seuls à user de ce subterfuge : les nobles se font représenter dans les œuvres d'art en tant qu'acteurs de la scène, incarnant des personnages de l'histoire religieuse. Dans la Tapisserie de l'Apocalypse, on sait par exemple reconnaître depuis longtemps le portrait caché du roi de France Jean II le Bon, le père de Louis Ier d'Anjou, commanditaire de la tapisserie. Et il est certain que d'autres portraits de personnages importants de cette époque y sont cachés.