Commande de théâtre, Le Colonel des zouaves a d’abord été conçu comme un roman avant d’être repensé pour la scène : un domestique, exilé dans son entresol, tente d’atteindre à la perfection dans son service. Tel un Robinson dans son île, il imagine qu’une accumulation de progrès minuscules le conduiront à un "art ménager" complet. Afin de mieux servir ses maîtres, il en viendra à enregistrer leurs conversations, les transcrire, transformer sa cave en salle d’écoute. Mais peu à peu, les propos de table, les commentaires, les fragments de discours et autres bribes de dialogues s’entremêlent jusqu’à dessiner les contours d’un cauchemar. Notre héros n’aura plus que la course à pied pour échapper au caractère obsessionnel de son entreprise et parvenir enfin à retrouver sa propre voix.