Carcaça est comme une bombe à retardement. Une fusion d’énergies en mouvement qui transportent et électrisent. Dix interprètes s’emparent de la scène et la transforment en un rituel des temps modernes, par la grâce d’une gestuelle qui puise ses origines de tous côtés.

Marco da Silva Ferreira entrelace les genres, les références et les corps. Pour sa pièce la plus ambitieuse à ce jour, le chorégraphe portugais autodidacte donne à voir un bouquet d’humanité. Une compagnie inclusive qui déploie de splendides tableaux, entre rage et douceur, espoir et désillusion d’une jeunesse désabusée mais volontaire.

En mêlant les danses hip-hop aux danses traditionnelles interdites par la dictature, il convoque l’histoire en la reliant au présent. La danse, brute mais précise, se détache sur le fond blanc du sol, dessinée par dix corps et portée par deux musiciens live. Les interprètes forment une communauté d’âmes, opérant une délicate combinaison entre individualités et collectif.

L’un des chorégraphes les plus doués de sa génération, déjà invité au CNDC pour présenter son spectacle Brother en janvier 2023, réalise un tour de maître avec cette pièce bouillonnante et explosive.