Davide Carnevali compose un texte fort dans lequel résonnent des interrogations qui touchent au politique et au théâtre : la manipulation du langage et le rapport au pouvoir.
Sur un plateau nu, un homme s’avance, une liasse de papiers dans la main. Il semble mal à l’aise, compulse ses notes, commence à lire, se ravise. Cet homme est un ancien Président de la République. Ce soir, il prononce l’allocution la plus importante de sa vie. Tour à tour confession ou plaidoirie, lue ou improvisée, sa parole poursuit un but sacré : entrer dans l’Histoire comme le premier président à dire toute la vérité sur ses années au pouvoir. Est-il un habile manipulateur ou un repenti sincère ? Il demande au public de l’écouter et de trancher.
Dans Confession, Davide Carnevali, citoyen du monde qui voyage beaucoup, porte un regard qui m’est familier sur nos gouvernants. Il s’inspire, ici, de Carlos Menem qui fut toujours pour moi un exemple des conséquences désastreuses de l’ultra libéralisation des ressources d’un pays. Fernando Solanas l’avait fort bien montré dans son documentaire Mémoire d’un saccage . Ce film décrypte comment un président qui, jouant de son aura et de son physique, vendit petit à petit son pays à des intérêts privés. Ce qui conduisit en 2001 tous les petits épargnants argentins à se retrouver mis à la porte de leurs propres banques.