Rares sont les endroits où l’on peut croiser en même temps un faux magicien, des fantômes alanguis, Phèdre ou une diva ventriloquée. Ces personnages surgissent des grandes heures des cabarets d’avant et d’après guerres, un genre hybride, insolent et minimaliste. C’est sur les ruines encore actives de cet art dit mineur que Loïc Touzé nous invite à le suivre, le doute et l’expérimentation comme fil rouge. Dans un processus collaboratif, chacun des six interprètes-auteurs - Laurent Cebe, Maëlle Gozlan, Helena de Laurens, David Marques, Johann Nöhles, Lina Schlageter - ont composé des numéros sur mesure mêlant absurdité, cruauté, mélancolie et ironie. Fidèle au principe de revue, renouvelé au fil des représentations, Cabaret Brouillon mise délibérément sur une scénographie "pauvre, simple, faible" pour mieux laisser s’incarner ces figures rugueuses et poétiques qui hantent depuis longtemps l’œuvre de Loïc Touzé.