Faire entendre les mots inspirants de Léonora Miano, autrice née au Cameroun, est pour Stanislas Nordey une urgence "dans un aujourd’hui plein de violence". Ce qu’il faut dire résonne comme une invitation à retrouver le chemin de la fraternité, au-delà des assignations et d’un langage cloisonnant.

On connaît Stanislas Nordey au Quai grâce à sa mise en scène de John, de Wajdi Mouawad ou son interprétation de Henri Alleg dans La Question, mis en scène par Laurent Meininger. Ce qu’il faut dire regroupe les chants puissants, poétiques et politiques que donnait Léonora Miano elle-même en récital. Océane Caïraty, Mélody Pini et Ysanis Padonou, trois jeunes et lumineuses comédiennes issues du Groupe 44 de l’École du TNS, Afropéennes – ayant des ascendants africains mais ayant grandi en France – déploient un texte mordant, plein de vitalité et d’humour, et imprégné de slam. Accompagnées en direct par la percussionniste Lucie Delmas, elles font voler en éclats les préjugés, et exhortent joyeusement à la reconquête de toutes les mémoires. Léonora Miano détisse le langage, nous déplace en douceur, pour repenser le monde au-delà de la frontière créée par la couleur de peau, et ainsi retrouver le fil de l’humain.

Mercredi 22 novembre, rencontre avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation.