Expression d’une transe spontanée pour les uns, fièvre chimique pour les autres, les rave party révèlent surtout, pour Gisèle Vienne, des aspirations refoulées au sein de la société. L’artiste invite la fête sur scène et en slow-motion dans une expérience aussi hypnotique que sociologique.

Que cherche-t-on dans une rave party? Fuir le conformisme dans une transe collective? L’érotisme, la mort, la violence? Avec Crowd, Gisèle Vienne transforme le plateau en zone de fête sauvage et distord le temps pour mieux saisir l’essence de ces rituels non-codifiés.
En sweat, k-way, jeans troués ou t-shirt rétros, quinze danseuses et danseurs ondulent au gré des vibrations électro composées par des pointures telles que Jeff Mills ou Peter Rehberg. Empruntant aux techniques cinématographiques, leurs mouvements se décomposent en slow-motion, se rembobinent ou se répètent à la manière de gifs animés. Hypnotisée par une lumière qui sculpte les corps, l’attention s’accroche à chacun des membres de cette micro-société éphémère. Les histoires singulières s’entrechoquent, l’un·e embrassant, rejetant ou soutenant l’autre. Une manière de happer le public dans une expérience quasi hallucinatoire en un seul regard.