Il y a Giselle, et puis Giselle... Trois points de suspension qui font toute la différence entre l’incontournable ballet romantique et ce récit dansé par Samantha van Wissen et un quatuor de musiciennes. Une ponctuation comme un temps de latence, celui de reprendre le souffle que les plus grands interprètes insufflent à leurs personnages féminins.

En voulant composer un rôle pour son amante Carlotta Grisi, Théophile Gautier a écrit le ballet Giselle à la manière d’une déclaration d’amour ; celle, bien sûr, d’un homme à une femme, mais aussi d’un artiste à une autre. C’est la même chose que fait François Gremaud lorsqu’il décide de mettre en scène Giselle..., transposition de l’œuvre phare du ballet en pièce pour une seule interprète. Accompagnée de quatre musiciennes, entre chorégraphies et conférence performée, la danseuse et actrice Samantha van Wissen traduit l’histoire de Giselle, jusque dans ses figures les plus virtuoses, avec humour et simplicité. Une ode à la transmission et à l’incarnation qui questionne la représentation des femmes dans les ballets d’hier et d’aujourd’hui, rend ses lettres de noblesse à une œuvre incontournable et redonne toute sa force, sa joie et sa liberté à son personnage principal.