![Vue générale sur la ville d'Angers © Ville d'Angers - Cliché Stéphanie Vitard.](https://www.angers.fr/fileadmin/_processed_/4/0/csm_patrimoine_0_72280615dd.jpg)
Historique
Angers s’étend sur les bords de la Maine issue de la confluence de la Sarthe, de la Mayenne et du Loir. A l’origine, la ville s’implante sur la rive gauche pour profiter d’un promontoire rocheux et d’un rétrécissement de la rivière qui la positionnent sur un site défensif à l’abri des crues. Capitale du peuple gaulois "les Andes", la ville prend le nom de Juliomagus (marché de Jules) durant l’Antiquité. Pour faire face aux invasions barbares, elle se resserre au IIIe siècle à l’intérieur d’une enceinte encore partiellement visible aujourd’hui : ce périmètre correspond au quartier de la Cité. Sous le règne de Louis IX (saint Louis), l’actuel château et une enceinte urbaine sont bâtis de part et d’autre de la rivière. L’enceinte protège les quartiers de la Doutre, sur la rive droite et ceux de la Cité et de la Ville, sur la rive gauche jusqu’en 1807, date de sa destruction.
Dans la Cité s’installent au Moyen Âge le quartier cathédral et le palais comtal. Elle abrite des maisons de chanoines* et de chapelains placées sous l’autorité du chapitre cathédral jusqu’à la Révolution.
Les récentes fouilles archéologiques ont mis au jour un cairn, tombe monumentale de l’époque néolithique. Les Andes, puis les gallo-romains ont occupé les lieux, comme l’attestent les vestiges de leur rempart dans le château.
Au IXe siècle, le pouvoir comtal s’installe sur le site afin de contrôler la rivière. Au début du XIIIe siècle, l’empire Plantagenêt s’effondre : le roi de France annexe l’Anjou. Louis IX érige la forteresse militaire en schiste et en tuffeau. Cette architecture militaire dispose d’atouts dissuasifs : dix-sept tours massives, fossés, archères… Du château des comtes d’Anjou subsistent une partie de l’aula, salle d’apparat, et la chapelle Saint-Laud.
Aux XIVe et XVe siècles, le château devient la résidence des ducs d’Anjou qui en font le siège de leurs activités administratives et le lieu d’une vie de cour luxueuse. Les ducs de la maison de Valois construisent le logis royal, la chapelle et le châtelet. Ils sont amateurs d’art. Louis I er commande la tenture de l’Apocalypse, tapisserie remarquable qui illustre le contexte politique et historique de la guerre de Cent Ans au travers du texte de saint Jean. À la fin du XVIe siècle, les tours du château sont arasées afin d’aménager des terrasses d’artillerie.
De forteresse militaire, il devient un lieu d’incarcération à partir du XVIIe siècle, puis caserne jusqu’en 1946, date à laquelle l’armée remet la forteresse à l’administration des Monuments historiques. La tenture de l’Apocalypse est exposée dans un complexe muséographique; d’autres tapisseries du Trésor de la cathédrale sont présentées dans le logis royal.
La cathédrale est construite à l’une des extrémités du quartier de la Cité. Des voûtes d’ogives bombées couvrent l’espace de la nef unique conservée de l’église romane.
C’est le premier exemple du gothique de l’Ouest, dit aussi "Plantagenêt". La façade présente un portail à statues-colonnes décoré de personnages de l’Ancien Testament réalisé vers 1150-1155. Sur le tympan, le thème de l’Apocalypse est interprété avec le Christ en gloire dans une mandorle*, entouré des symboles des quatre évangélistes. L’édifice conserve des verrières exceptionnelles dont la plus ancienne, dans la nef, présente l’Enfance du Christ (1165). Le maître-autel à baldaquin, la tribune d’orgues et la chaire monumentale sont les pièces les plus remarquables du mobilier liturgique de l’église. En fonction du calendrier liturgique, des tapisseries du XVe au XVIIIe siècles appartenant au trésor sont exposées.