Un rassemblement d’institutions : hôtel-Dieu et hospices
L’hôpital d’Angers, actuel Centre hospitalier universitaire (CHU), est issu de la réunion de quatre institutions caritatives qui ont façonné l’histoire hospitalière de la ville sous l’Ancien Régime : l’hôtel-Dieu ou hôpital Saint-Jean fondé à la fin du XIIe siècle et trois hospices créés au XVIIe siècle - les Renfermés pour les nécessiteux, les Incurables et les Pénitentes pour les femmes de « mauvaise vie ».
Les trois hospices furent rassemblés administrativement sous la Révolution, mais leur regroupement sur le site actuel ne fut décidé qu’en 1838. Ce nouvel hospice dit de Sainte-Marie prit le nom des soeurs officiant dans les trois structures préexistantes, puis dans le nouvel établissement. Elles seront remplacées par les soeurs de Saint- Vincent-de-Paul en 1865. Les premiers travaux s’étalèrent entre 1849 et 1854, selon les plans d’Édouard Moll, architecte parisien d’origine angevine (pose de la première pierre par Louis- Napoléon Bonaparte). Le transfert de l’hôtel-Dieu sur l’emplacement actuel donna lieu à une nouvelle série de travaux de 1862 à 1865, qui permit de finaliser le programme architectural.
La conception générale est directement inspirée de celle du célèbre hôpital de Charenton, où Édouard Moll commença sa carrière comme inspecteur des travaux : l’édifice est établi à la manière d’une acropole, très en vue sur une pente dominant une rivière (la Maine à Angers, la Marne à Charenton). Le plan des bâtiments, dit « en peigne », s’organise autour de cours identiques et étagées. La cour principale, ponctuée d’une chapelle centrale, domine cette composition « en cascade », selon le parti très monumental de l’hôpital parisien. Les nombreuses extensions bâties au cours du XXe siècle vers la Maine et le quartier de Reculée rendent désormais moins perceptible l’impact de cet ensemble dans le paysage urbain.