La pièce nous immerge dans le quotidien d’Anna et Théo, deux lycéens qui sont confrontés à la maladie psychiatrique d’Anna : les troubles schizophréniques. Leur vie d’adolescents en est donc impactée : l’impossibilité de répondre aux attentes scolaires, les nombreuses absences, mais également, le harcèlement, l’anxiété, la peur de l’autre, l’isolement, le passage à l’acte. Le spectateur est plongé dans les différents univers que traverse la jeune fille : le côté effrayant et envahissant des hallucinations, l’environnement médical qui l’accompagne lors des épisodes graves de la maladie, mais aussi son quotidien de lycéenne sensible et attachante, entourée de ses amis et de sa famille. L’autrice choisi de nous emmener dans cette confusion, de jouer avec la temporalité et de créer une ambiguïté qui nous laisse suspendus au récit.
Cette pièce contient des scènes dialoguées, inspirées de témoignages autobiographiques de personnes atteintes de schizophrénie, ainsi que des passages dansés illustrant la voix du corps et l’abstrait du langage psychotique. Charlotte Mosser et Hugo Latté, tous les deux issus du CRR d’Angers, sont formés à la fois au théâtre et à la danse ce qui leur permet de faire ce lien entre la parole et le mouvement.
Ce spectacle n’est pas une thèse sur la schizophrénie, il n’englobe pas tous les troubles mentaux et sociaux dont peuvent souffrir les gens qui en sont atteints. C’est bien là une histoire et son geste artistique, nés d’une rencontre avec différents témoignages autobiographiques. Comment l’autrice a été traversée par l’immensité, les mystères, l’horreur, le spectaculaire, l’inavouable, l’espoir, l’éparpillé, la contrainte, la force, la lumière, l’insupportable et bien d’autres mots et sensations qui resteront encore trop logiques face au désordre de la psychose.
Par la Compagnie Bleu Théâtre.
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