Environnement

La Ville d’Angers, via la direction Parcs jardins et paysages, valorise en gestion écologique certaines surfaces enherbées publiques, situées au coeur des quartiers, afin de contribuer à ramener de la biodiversité en ville.

La direction des Parcs, jardins et paysages possède un parc animalier dont elle doit assurer la subsistance toute l’année, avec une consommation importante de foin. Via une gestion différenciée, certains espaces urbains se prêtent à un traitement en prairie à fourrage, avec également un intérêt particulier en matière de préservation de la biodiversité. C’est une équipe de tondeurs qui a la charge de cette opération, commencée il y a trois ans.

Comment réussir la récolte de foin ?

Un "bon" foin est avant tout un fourrage qui répond aux besoins alimentaires des animaux afin de les maintenir en bonne santé. Outre la composition botanique, la productivité des prairies et les conditions de conservation du fourrage, ainsi que la maîtrise technique de la récolte, sont déterminantes pour l’obtention d’un foin de qualité.
Faire du foin consiste à laisser sécher de l’herbe fauchée à l’air libre et au soleil pour faire descendre son taux d’humidité de 75% à moins de 20% le plus rapidement possible, avant de la botteler en vue d’une conservation par voie sèche. Le foin est principalement constitué de graminées et/ou légumineuses issues d’une prairie.

Les 4 étapes pour faire du foin
  • Le fauchage consiste à couper l’herbe au moyen d’une barre de coupe attelée au tracteur. La hauteur de coupe devra être réglée en fonction des espèces végétales, des conditions météorologiques et de la pente du terrain.
  • Le fanage consiste à retourner l’herbe fauchée grâce à une faneuse attelée au tracteur. L’objectif est d’accélérer la dessiccation de la matière végétale en augmentant la surface d'échange entre l'air et les végétaux (aération). Plusieurs passages sont souvent nécessaires afin d’accélérer et d’uniformiser le séchage des végétaux.
  • L’andainage, réalisé grâce à une andaineuse attelée au tracteur, sert à rassembler la matière végétale afin de la ranger en tas allongés surélevés, appelés « andains », en vue du bottelage.
  • Le bottelage (ou presse) ramasse l'andain, comprime la matière végétale séchée et lie la botte (ou balle) avec du fil ou du filet. A Angers, des mini-presse à balles sont utilisées, spécialement conçues pour des petites surfaces et le pourtour des arbres, tractées par un petit tracteur. Une botte fait en moyenne 20 à 25 kg. L’utilisation des bottes servira principalement en litière (juillet – août) et non en fourrage pour animaux (mai –juin). Les bottes sont stockées sur une plateforme.

Pour réaliser toutes ces étapes, la Ville d’Angers s’est dotée du matériel adapté à de petites parcelles avec microtracteur, barre de fauche, andaineuse et botteleuse.

Comment le foin va-t-il être utilisé ?

Pour le foin classique (juin - juillet), il est utilisé en fourrage pour les animaux des parcs d’Angers.

  1. Exemple Terrain de l’aventure, quartier de la Roseraie: intervention en juin 2021, 500 bottes réalisées
  2. Parc Balzac: réalisation de 1 264 bottes moyenne densité

Pour les fauches tardives (août -septembre), le foin sera utilisé en litière ou paillage :

  1. Pour les enclos animaliers des parcs d’Angers: exemple site de Proudhon, quartier du Lac de Maine, intervention début septembre 2021, réalisation de 32 bottes
  2. Pour les animaux auprès d’agriculteurs locaux (circuits courts): exemple allée jeanne d’Arc, centre-ville, chantier du 20 au 24 septembre
L’exemple de l’allée jeanne d’Arc, chantier du 20 au 24 septembre 2021

Plutôt que de broyer les végétaux sur place et de les évacuer avec d’autres déchets verts à destination de compost, certains sites d’espaces enherbés sont utilisés en prairies fleuries.
Dans le cadre des projets du Budget participatif, les Angevins ont voté pour l’aménagement de prairies fleuries favorables à la biodiversité dans chaque quartier de la ville d’Angers. Ces prairies s’inspirent des prairies naturelles avec une association de fleurs vivaces et d’annuelles adaptées aux conditions de sol, d’exposition et de milieu. Ces plantes herbacées accueillent de nombreux insectes et sont particulièrement favorables à la biodiversité.

Pour préserver la biodiversité, une prairie fleurie se fauche en coupant l’herbe à la base (hauteur de fauche de 10 cm environ) sans la broyer. La fauche peut se faire tardivement pour garantir le maintien de la banque de graines. L’objectif de la fauche est de favoriser le re-semis des annuelles, de maintenir la densité de vivaces et d’obtenir un aspect paysager intéressant. Ensuite, Il faut laisser l’herbe coupée faner, et s’assécher sur place avant de la retirer. Les insectes peuvent ainsi quitter le foin et les graines se déposent sur le sol pour un re-semis naturel.

Enfin, il faut exporter les produits de coupe (c’est-à-dire le foin) si on veut éviter l’envahissement par des graminées et des espèces nitrophiles (qui poussent sur un sol azoté) telles que l’ortie ou le chardon.  En exportant le foin, on évite ainsi sa décomposition sur place et donc la restitution au sol de l’azote et du phosphore stockés dans les végétaux.

Ce sont ainsi au total 20 sites de prairies fleuries qui contribuent à une gestion écologique de la faune et de la flore en milieu urbain.