Sécurité // Prévention

C’est un fait national qui n’échappe pas au paysage angevin : les incivilités sont en hausse dans l’espace public. Le sujet était à l'ordre du jour du conseil municipal du 25 novembre, avec l'adoption de deux nouvelles mesures.

Qu’entend-on par incivilités ? Tout ce qui perturbe la tranquillité des habitants, la salubrité de la ville et qui ne respecte pas les règles élémentaires du vivre ensemble. Tags, urine sur les murs et les trottoirs, insultes, dépôts sauvages d’ordures, dégradations, pratiques festives excessives, tapages, rodéos, stationnement gênant..., autant de comportements qui minent le quotidien des Angevins et portent atteinte à la qualité et au cadre de vie.

Face à l'augmentation de ces incivilités, le conseil municipal du 25 novembre a adopté deux nouvelles mesures. La première : facturer les frais d'enlèvement des tags, affiches sauvages et autocollants, en plus de l'amende encourue. La seconde : faire payer le nettoyage des mictions dans l’espace public. Le responsable devra régler l'amende de 135 € et un forfait de 80 €.

Ces deux décisions prolongent celle adoptée l'an passé consistant à faire payer la prise en charge d’une personne interpellée en état d'ivresse publique et manifeste. Pour rappel, la vente d'alcool après 20 h est interdite en dehors des bars ainsi que sa consommation dans l’espace public. La police municipale veille au respect de ces arrêtés. Des manquements répétés ont, par exemple, entraîné la fermeture administrative d'épiceries du centre-ville pour plusieurs mois. Quant aux situations de tapage sur la voie publique ou dans les logements (+29 % cette année), elles font également l’objet de sanctions financières et de rappel à l’ordre en lien avec la Justice.

Recul du stationnement gênant

Le stationnement gênant et abusif, s'il constitue le premier motif d'intervention de la police municipale, a lui connu une baisse de 15 % des interventions. Ce chiffre s'explique notamment par la mise en place de la vidéoverbalisation. Généralisée en décembre 2023, elle permet de sanctionner certaines incivilités liées au stationnement mais aussi des infractions au code de la route : non-port du casque pour les deux-roues motorisés, usage de voies réservées à d’autres catégories de véhicule, circulation à contre-sens, arrêt au stop ou au feu non respecté…

À quoi sert la vidéoprotection ?

Depuis 2014, pour protéger les Angevins, la majorité municipale a fait le choix de déployer un réseau de caméras de vidéoprotection. Leur implantation s'est organisée pour couvrir les espaces sensibles, les voies de grand passage et les lieux de rassemblement. À ce jour, 251 caméras sont installées, à raison de 25 à 30 nouvelles chaque année en moyenne. Toutes sont reliées au centre de supervision urbain où sont visionnées les images par des agents municipaux assermentés.

Les caméras permettent de mieux déployer et de sécuriser les moyens humains déployés sur le terrain, en fournissant une connaissance de la situation et de l'environnement. Elles servent également à élucider certains faits en identifiant les auteurs en flagrant délit ou à l'occasion de procédure, à la suite d'un dépôt de plainte. Les images sont conservées 30 jours afin de laisser la possibilité à la police nationale, la gendarmerie et les douanes de les extraire dans le cadre d'enquêtes et de procédures judiciaires. Elles sont ensuite définitivement supprimées. Depuis 2023, l'ensemble des caméras de la Ville permet aussi la vidéoverbalisation de certaines incivilités liées au stationnement ou encore des infractions au code de la route.

À noter : le dispositif est strictement réglementé afin de préserver les libertés publiques. Un comité d’éthique, formé dès 2015 et renouvelé en 2021, veille au bon usage de l’outil. Il se base pour cela sur une charte de déontologie disponible en ligne, Ouvre une nouvelle fenêtre.

En chiffres

68

Le nombre d'agents de police municipale (+30 % en dix ans), répartis en équipe "contact et proximité", équipe "surveillance générale", équipe cynophile et équipe équestre, auxquelles s'ajoutent deux équipes de nuit.

10 034

Les interventions menées par les policiers municipaux en un an. Un chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2023.

30

Le nombre d'établissements recevant du public contrôlés depuis le 1er janvier, donnant lieu à 23 procédures pour infraction ou manquement à la réglementation.

4 000

Les infractions dressées en 2024 pour des faits d'incivilité : consommation d'alcool, ivresse, tapage, miction, stationnement gênant ou abusif.