Inventaire général du patrimoine culturel | |||||
|
|
||||
Angers, Centre-ville (quartier)
Type de dossier : collectif | Date de l'enquête : 1979 |
DésignationDénomination : manoirs ; hôtels ; presbytères ; maisons ; immeublesDécompte des oeuvres recensées : 1955 bâti INSEE ; 1724 repérées ; 226 étudiées
Compléments de localisationAire : Angers intra-muros
HistoriqueCommentaire historique : Mille sept cent vingt-quatre demeures ont été repérées dans la ville intra-muros, dont deux cent vingt-six étudiées sous une forme monographique. Les maisons constituent le plus gros corpus (995), tandis que les hôtels particuliers (337) et les immeubles de rapport (392) représentent des groupes moindres, de taille équivalente. Les deux premiers groupes s'étendent sur de longues périodes, entre Moyen Age et 20e siècle ; le troisième est au contraire bien défini dans le temps car étroitement lié à l'urbanisation du 19e siècle.Sept demeures présentent des vestiges du 12e siècle. Cinq autres conservent des remplois des 13e ou 14e siècle. Six pour cent des demeures repérées datent du 15e siècle. Dix sept pour cent sont du 16e siècle. Six pour cent relèvent du 17e siècle.Treize pour cent appartiennent au 18e siècle. Plus de cinquante deux pour cent datent du 19e siècle, dont quatorze pour cent antérieurs à 1850. Six pour cent datent de la 1ère moitié du 20e siècle. Dates portées principalement sur les façades : 1535, 1550, 1554, 1557, 1570, 1572, 1573 (2 fois), 1575, 1579, 1582, 1586, 1588, 1589, 158., 1596, 1602, 1606, 1620, 1623, 1637, 1642, 1651, 1652, 1663, 1679, 1680, 1682, 1683, 1693, 1699, 1704, 1708 (2 fois), 1714, 1722, 1727, 1732, 1746, 1753, 1757, 1759, 1763, 1764, 1765, 1772, 1773, 1774, 1780, 1782, 1786, 1793, 1809, 1839, 1840, 1855, 1862 (2 fois), 1864, 1868, 1869 (2 fois), 1870, 1871, 1872, 1876, 1877, 1880, 1881 (2 fois), 1882 (3 fois), 1884 (2 fois), 1886 (3 fois), 1887, 1889 (2 fois), 1892, 1893, 1897, 1899, 1900, 1901, 1902, 1903 (3 fois), 1904, 1905 (2 fois), 1906 (2 fois), 1909 (2 fois), 1911, 1913, 1914 (2 fois), 1919, 1923, 1927, 1928, 1931, 1932, 1940. Datation(s) principale(s) : 15e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle
DescriptionTypologie : Hôtel à cour antérieure ; hôtel à cour intérieure ; hôtel sans cour d'entrée ; hôtel en forme de maison ; maison de notable ; maison marchande, façade étroite en pan de bois ; maison marchande, façade étroite en pierre ; maison marchande, façade large en pierre ; maison non marchande de l'Ancien Régime ; maison non marchande de l'ère industrielle ; maison d'entrepreneur ; maison Art Déco ; immeuble étroit sans entresol ; immeuble étroit à pseudo entresol ; immeuble large sans entresol ; immeuble large à pseudo entresol ; immeuble à entresol : étroit ; immeuble à entresol : large.Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit ; enduit partiel ; tuffeau ; calcaire ; pierre de taille ; bois ; pan de bois ; torchis ; brique ; enduit partiel ; appareil mixte ; béton armé Matériau(x) de couverture : ardoise
|
|
LES CONDITIONS DE L'ENQUETE Cette enquête sur l'habitat, menée sur une longue période, fut commencée en 1978 et s'est effectuée de façon discontinue, en partie pour des raisons d'ordre logistique, les chercheurs ne disposant pas alors d'une méthode d'approche suffisamment raisonnée sur l'architecture vernaculaire en milieu urbain, ni d'outils informatiques appropriés pour exploiter les données recueillies sur le terrain. A. L'AIRE D'ETUDE 1. Qualification historique et géographique L'enquête s'est effectuée dans la première des deux aires d'études de la ville d'Angers : la ville médiévale et classique délimitée par l'enceinte urbaine du XIIIè siècle, bâtie en complément du château pour Louis IX qui fit d'Angers une citadelle de frontière contre la Bretagne. Détruite au début du XIXè siècle, cette enceinte est encore bien dessinée par la ceinture des boulevards qui isole le centre historique des secteurs fortement urbanisés dans la deuxième moitié du XIXè siècle puis au XXè (secteurs constituant la seconde aire d'étude jusqu'aux limites de la commune). L'enquête ne prend donc pas en compte l'habitat ancien des faubourgs, de faible extension avant le XVIIIè et aujourd'hui dans un état de conservation très médiocre. Elle exclut également l'habitat des boulevards lié chronologiquement à la seconde aire d'étude. La première aire, qui nous intéresse, adopte la forme massée d'un vaste écusson de quatre kilomètres de pourtour, enveloppant environ quatre-vingt cinq hectares et coupée au milieu par la rivière de la Maine. On y distingue trois secteurs : - sur la rive gauche (est), le noyau primitif de la Cité bâti sur le promontoire naturel domine la rivière, entre château et cathédrale, domaine du chapitre Saint-Maurice protégé par ses murs gallo-romains et ses portes fermées le soir (cf. le chroniqueur Péan de la Tuillerie). - à l'est et au nord de la Cité s'étend la Ville (ainsi que la nomme le même chroniqueur en 1778) sur toute la forte pente du versant. Elle peut se diviser historiquement en deux grands secteurs : le centre médiéval, extrêmement dense, implanté sur les axes antiques (rues Baudrière, Saint-Aubin, Saint-Laud...), enveloppant l'actuelle place du Ralliement; et au nord le centre moderne, constitué à partir du XVIè siècle autour de l'hôtel de ville et du présidial sur la place des Halles (actuelle place Louis Imbach). - La rive droite (ouest) en pente plus douce, est occupée par le grand quartier de la Doutre, formé à partir du XIè siècle autour de l'abbaye bénédictine du Ronceray et de l'église paroissiale de la Trinité. Relié à la Cité et à la "Ville" principalement par le pont du Centre (ou pont de Verdun), il se partage entre un secteur qui fut très dense au sud-est du Ronceray, entre la rue Saint-Nicolas et la rivière, et un secteur plus aéré dans la partie nord et nord ouest en raison des établissement conventuels et des cimetières. Dans cet écusson, on remarquera sur les cartes de repérage l'importance des zones sans habitat, largement expliquée par les enclos religieux subsistants : les abbayes Toussaint et Saint-Aubin dans la Ville, le couvent des Jacobins dans la Cité, l'abbaye du Ronceray avec l'Ecole des Arts-et Métiers, l'Hôtel-Dieu Saint-Jean et les couvent du Calvaire et du Carmel dans la Doutre. D'autres espaces non occupés correspondent aux quartiers détruits, Saint-Nicolas et République, mentionnés ci-dessous. 2. Terminus a quo et ad quem du repérage Initialement prévu de façon exhaustive du Bas Moyen Age jusqu'en 1840, date du second plan cadastral (un premier plan de 1810 ayant disparu), le repérage de l'habitat s'est ensuite élargi de façon systématique jusqu'à la Seconde guerre mondiale. La construction ayant peu affecté cette aire après 1900, c'est la seconde moitié du XIXè siècle qui a lourdement augmenté le corpus repéré (662 demeures / 1724, 38% du repéré). 3. Etat du bâti Le bâti, fortement soumis au parcellaire étroit qui atteste les XVè-XVIè siècles ou une période peut-être plus ancienne, est souvent hétérogène, fortement remanié par les alignements du XIXè siècle, mais aussi durant les siècles antérieurs. On ne pouvait pas considérer les demeures comme dénaturées, mais simplement riches de reprises successives, à identifier par une visite partielle (parties communes) ou parfois complète du bâtiment (de la cave au grenier) pour préciser la datation principale. Le repérage s'est aidé d'un état des lieux précieux fourni par le plan d'alignement de 1844, fournissant une description sommaire de la façade : matériaux, étages, état de conservation. La reconnaissance des "strates" s'est opérée parfois facilement lorsque, selon un cas fréquent, se cachait - derrière une façade du XVIIIè ou du XIXè siècle - un escalier en vis du XVIè ( maisons 51 rue Beaurepaire, 4 rue Lenepveu), ou plus difficilement lorsque des ensembles concertés de façades maquillaient habilement sur la rue des bâtiments fossiles (immeuble 41-43 rue Beaurepaire), ou même des habitations quasi intactes (maison 24, rue Beaurepaire, étudiée). 4. La prise en compte des édifices détruits (14% des repérés) Au début de l'enquête, le quartier très dense enveloppant la rue Saint-Nicolas dans la Doutre avait déjà disparu, détruit dans les années 1970 (pl. I). Un autre quartier dans la partie basse de la ville, celui de la République, était en cours de démolition (pl. I). Cet habitat a été partiellement pris en compte lorsqu'il pouvait être restitué par la documentation iconographique. Celle-ci était suffisamment riche pour que le repérage soit étendu à d'autres édifices détruits dans le centre-ville par les travaux d'urbanisme de la seconde moitié du XIXè siècle : les informations fournies par l'association de l'image de façade et de la parcelle cadastrale ont été essentielles dans la connaissance de familles décimées, comme l'architecture commerçante en pan-de-bois ou l'habitat modeste en pierre de secteurs plus excentrés, dans la Doutre notamment. Elles ont de plus rendu possible la restitution cartographique d'artères fortes comme la rue Saint-Laud largement alignée au siècle dernier, la rue Baudrière aujourd'hui détruite aux trois-quarts, ou la rue Saint-Nicolas dont il ne subsiste qu'une maison (n°17-17bis). B. LES OBJECTIFS DU REPERAGE 1. Difficulté à "nommer" les édifices Le repérage s'est d'emblée heurté à des problèmes de vocabulaire : hôtels, maisons, immeubles, termes traditionnellement établis par l'usage, dont les définitions courantes ont paru insuffisantes pour identifier les édifices. La difficulté à "nommer" les édifices s'est manifestée lors des fortes périodes de construction : au XVIè siècle, la diversité des formes a rendu parfois difficile la distinction entre hôtels et maisons (8% du bâti) ; au XIXè siècle surtout, une identification intuitive était exclue pour 30% de l'ensemble du bâti, les travaux d'urbanisme ayant engendré, notamment dans la basse ville de part et d'autre de la rivière, une architecture peu caractérisée, tenant à la fois de la maison et de l'immeuble, que n'éclaire aucun règlement urbanistique à la différence des immeubles haussmanniens plus tardifs, aux alentours de la place du Ralliement dans la ville haute. Ainsi, 70% des immeubles de rapport désignés comme tels après traitement du repérage posaient initialement, à des degrés divers, des difficultés d'identification. Les travaux historiques ou dictionnaires confirment le caractère flou du vocabulaire. D'après Hautecoeur, la qualification d'hôtel est réservée aux demeures nobles et s'affiche comme telle à Paris au XVIIè siècle; l'auteur relate une anecdote extraite des Mémoires de Saint-Simon : Mme de Nesmond, née en 1645, fut la première femme de son état qui ait fait écrire sur sa porte "hôtel de Nesmond" (Hist. Arch. Classique, règne de Louis XIV, t. 2*, p. 180-181). Le mot est évidemment plus ancien. A Angers, il est employé en 1540 dans une déclaration concernant l'hôtel Pincé (32bis rue Lenepveu, étudié). Le Vocabulaire de l'architecture (Inv. Général, principes d'analyse scientifique) caractérise l'hôtel comme un logis accompagné de communs et de dépendances. Sa définition de la maison est vague, "demeure sans qualification secondaire connue". Quant à l'immeuble, il désigne une "demeure divisée à la construction en appartements pour plusieurs particuliers", l'appartement étant "l'ensemble des pièces de réception et d'habitation et éventuellement de quelques pièces de service, qui forment le logement d'une famille ou d'une personne". L'immeuble ne se confondrait pas avec la maison de rapport, "construite ou acquise pour être louée". Dans les sources iconographiques du XIXè siècle et du début du XXè siècle - plans de construction essentiellement - l'appellation moderne d'immeuble est exceptionnelle (partie de 1909 du 75-75bis rue Plantagenêt, étudié). Les édifices, de tailles très variables, divisés en appartements parfois très vastes (immeuble Clétiez 2 rue de l'Aiguillerie, 1880, immeuble 10 rue d'Alsace, 1913), parfois très modestes (40-42 rue Pocquet de Livonnières, 1913) sont appelés maisons, plus rarement maison de rapport (32-34 rue Boisnet, 1914). Selon ces mêmes sources, le décompte des édifices varie : l'immeuble jumelé du 3-5 rue Chaussée Saint-Pierre, 1877, est une seule maison, tandis que l'immeuble triple du 43-45bis rue Parcheminerie, 1866 est pour son auteur l'addition de trois maisons. Une identification des édifices, d'après les parties constituantes pour les hôtels, d'après la division en appartements pour les immeubles, était exclue de par l'état du bâti (disparition des communs, remaniements intérieurs), de par le type d'enquête limitée aux parties communes et l'insuffisance des sources documentaires pour renseigner tous les édifices quant à leur fonction originelle. Abondante dès le XIXè siècle, la documentation elle-même laisse perplexe sur les définitions modernes et livre des dispositions intérieures qui semblent assez contradictoires avec l'image traditionnelle que nous nous faisons de l'aspect extérieur de la maison et de l'immeuble. Ainsi, la petite demeure, 16 boulevard Arago, à un seul étage et trois travées sur rue pourrait faire songer à une maison unifamiliale, alors qu'elle présente, d'après les relevés du permis de construire en 1908, deux petits appartements par niveaux, de part et d'autre de l'escalier centré, réduits à une chambre et une cuisine (doc. 1-3). Avec son passage couvert, sa cour de communs et ses trois niveaux d'habitation habituels dans l'architecture d'hôtel tardive, le 15 rue du Commerce bâti vers 1910 s'identifierait aisément ainsi, ce que confirme l'organisation du rez-de-chaussée destiné à la réception et du premier étage réservé à l'habitation ; mais le deuxième étage s'avère un appartement indépendant, avec salle à manger et cuisine, pour la location (doc. 4-7). Assimilable à une architecture d'hôtel particulier, avec son ample soubassement à bossages, la façade de petit palais projeté (et non réalisé) 8 rue Montauban, serait plutôt un immeuble de rapport, abritant au moins deux appartements indépendants, peut-être trois, mais le dernier étage n'est pas informé (doc. 8-10). 2. Pour une typo-chronologie des formes L'objectif principal du repérage était de bâtir une typologie de l'habitat, c'est-à-dire construire des groupes fondés sur des combinaisons discrimantes de caractères formels récurrents, ces derniers facilement appréhendables de la rue et par une visite des parties communes. Cette typologie, qui a permis d'asseoir plus rationnellement les dénominations usuelles, a mis en évidence les édifices de transition entre principales familles (l'hôtel qui ressemble à une grosse maison, la maison de notable du XVIè siècle qui conserve certains éléments suggestifs de l'hôtel) et tente de suivre l'évolution de chacun des groupes dans le temps. Quelques demeures (4% des repérés) n'ont pu s'insérer dans les familles parce que dénaturées, insuffisamment restituées (cas de la maison, 59 rue Saint-Laud dont la façade datée de 1906 ne peut être mise en relation avec les vestiges du XVIè siècle de la distribution intérieure), ou bien marginalisées par des dispositions particulières dans cette aire d'étude : maisons en rez-de-chaussée (comme au 7 rue de l'Hommeau, 14 rue Boisnet), édifices offrant des particularités liées à la topographie (maison 37 rue Jules Guitton ou presbytère à la même adresse), immeubles du début du XXè siècle singularisés par de nouvelles organisations de façade (32-34 rue Boisnet, 5 rue Chaperonnière). Ces édifices atypiques présentent parfois un aspect exceptionnel et constituent des unicums : hôtel Sabart 11-17 place de la Laiterie, hôtel Demarie 39-49 rue Jules Guitton, immeuble moderniste 72 rue Baudrière... Précisons cependant que d'autres unicums n'apparaissent pas comme tels dans les tableaux de repérage joints à ce dossier, dans la mesure où ils se sont parfaitement insérés dans les groupes : maison d'Adam 1 place Sainte-Croix de type marchand, Logis Barrault 10 rue du Musée, ou hôtel Pincé 32bis rue Lenepveu pour les hôtels à cour antérieure, immeuble dit la Maison bleue pour les grands immeubles à entresol. Trop peu nombreuses et sans lien avec l'habitat traditionnel, quatorze maisons du XXè siècle rassemblées sous l'étiquette "Art Déco" n'ont pas fait l'objet d'une réflexion particulière; elles seront en revanche évoquées dans la seconde aire d'étude. Un autre groupe plus important de soixante-huit édifices des XIXè-XXè siècles, baptisé "maisons d'entrepreneur" s'est isolé de lui-même par l'association de parties habitables et artisanales échappant à la grille d'analyse commune. C. METHODE DU REPERAGE 1. Les paramètres de repérage Deux grilles de repérage distinctes ont été établies. L'une, pour l'habitat d'Ancien Régime, s'attache à décrire l'organisation des espaces libres et bâtis, les caractères principaux de la façade (largeur, matériaux, nombre d'étages et de baies, présence ou non de travées, position et taille de la porte d'entrée) ainsi que le système de distribution intérieure (couloir, petite entrée, vestibule...). La manière dont s'effectue le parcours de l'espace public jusqu'à l'escalier, le traitement de cet escalier ont été retenus comme déterminants. La seconde grille conçue pour les demeures des XIXè et début XXè siècles ne s'attache qu'aux paramètres de parcellaire et d'élévation, l'organisation intérieure des parties communes étant apparue d'une grande banalité (schéma répétitif du couloir desservant un escalier en bois). Ce constat, ainsi que la fréquente dichotomie entre volume extérieur et organisation intérieure (cf. infra), nous a suggéré que l'extérieur, la relation à la rue, primaient fortement sur l'intérieur (à la différence de la demeure d'Ancien Régime). 2. Unité distributive et unité architecturale La délimitation des édifices (et leur comptabilisation) a été rendue plus difficile dans le cas d'architecture dite en série, ou architecture de lotissement, qui se développe considérablement au XIXè siècle. Ce mode de bâtir rassemble derrière une même façade (doc. 11) plusieurs unités d'habitation avec leur système d'accès, leurs escaliers et leurs espaces libres propres, généralement signalées par la division parcellaire. Le parti adopté a été de privilégier, dans l'analyse finale, l'entité architecturale, volumétrique, sur la découpe distributive. Celle-ci prime seulement dans le cas des habitations formant série à l'échelle de la rue. Les exemples sont peu nombreux sous l'Ancien Régime et dépassent rarement l'association de deux unités, se cachant derrière un large pignon sur rue comme au 9 rue des Poëliers, au 61-63 rue Beaurepaire (XVIè) ou un bien derrière un mur gouttereau, cas de la maison 25-25 bis rue des Poëliers (XVIIIè., fig. 1). 3. Echantillonnage et extrapolation Assistée de moyens statistiques pour faciliter l'analyse des données (tris croisés, analyse factorielle des correspondances), l'enquête s'est effectuée en plusieurs étapes : établissement d'une grille descriptive détaillée appliquée seulement à un échantillon de l'habitat et traitement des données aboutissant à la définition des familles. Le repérage est ensuite étendu à l'ensemble du bâti, dans une seconde phase plus rapide qui permet de tester la typologie, les édifice n'étant plus décrits, mais simplement datés et affectés à un groupe. Les tableaux de repérage succints joints dans ce dossier font évidemment la distinction entre demeures actives dans la construction typologique car relevant de l'échantillon et demeures rattachées par extrapolation. L'échantillonnage a été constitué de manière empirique. Il s'est appuyé sur la connaissance d'un bâti déjà repéré pour la datation et l'état de conservation. L'échantillonnage et les traitements ont été fragmentés par périodes (XVè-XVIè siècles, XVIIè-XVIIIè, puis XIXè-début XXè) pour des raisons d'efficacité, afin de raisonner sur des corpus les plus homogènes possibles et mettre en évidence les éventuels chaînages d'une famille à l'autre. Il a été vérifié à postériori qu'un traitement simultané des données pour les périodes XVè-XVIIIè siècles ne permettait pas de distinguer clairement des familles marginales telles que les maisons de notable. Un traitement statistique encore plus général incluant l'habitat des XIXè-XXè siècles n'aurait permis d'entrevoir et d'opposer que les grandes catégories déjà connues - le grand hôtel sur cour, la petite maison commerçante en pan-de-bois, l'immeuble haussmannien... - sans éclairer les regroupements intermédiaires. Cet échantillon est assez représentatif pour l'Ancien Régime du fait de sa lourdeur (54% pour les XVè-XVIè siècles, 45% pour les XVIIè-XVIIIè). La sélection est plus vive pour le XIXè siècle (21%), mais elle a été conduite avec un effort de représentation spatiale en même temps que chronologique. Constitué selon des critères de lisibilité des bâtiments et aussi de possibilités d'accès pour les demeures de l'Ancien Régime, de diversité des façades pour le XIXè siècle, l'échantillon ne pouvait cependant être considéré comme significatif géographiquement. Aussi toute présentation cartographique des résultats s'est elle effectuée avec l'ensemble du corpus (édifices de l'échantillon et édifices rattachés par extrapolation). 4. Traitement et sélection pour étude (monographies) La sélection obéit prioritairement à des critères de qualité, d'état de conservation et de connaissance documentaire. Mais les conclusions du repérage ont amené à sélectionner aussi certains édifices d'aspect banal particulièrement représentatifs (maisons : 18 rue du Calvaire, 14 rue Guittet, immeubles : 17 rue Parcheminerie - 2,4 rue Valdemaine, 43-45bis rue Parcheminerie). Certains édifices remarquables du XIXè siècle n'ont pas été systématiquement étudiés individuellement lorsqu'ils étaient parties constituantes d'un dossier d'ensemble (cf. Place du Ralliement, Rue du Mail, Place pour les édifices orientés sur le carrefour Rameau, Ensemble d'édifices derrière façade dans la rue des Lices, rue Voltaire...). Les deux chapitres qui suivent (Historique et Description) présentent les résultats de l'enquête en établissant constamment la distinction entre grandes catégories architecturales : hôtels, maisons, immeubles. Cette partition n'a été évidemment établie qu'une fois bâtie la typologie exposée dans le troisième chapitre, après ventilation des "individus" dans les différentes familles. Au risque de lourdeurs et de redondances avec le chapitre III (Typologie), des observations spécifiques aux hôtels ont été insérées en seconde partie du chapitre II (Description), pour les compléments utiles qu'il apporte sur cette architecture majeure. Remerciements : Nous remercions vivement de leur soutien nos collègues de l'Inventaire, Georges Coste et Gérard Baptiste pour l'exploitation statistique et cartographique des données du repérage, ainsi que Monique Chatenet et Bernard Toulier pour leurs conseils dans l'organisation de l'information. II Caractères architecturaux de l'habitat III Typologie des hôtels, maisons et immeubles de rapport Pour consultation de ces chapitres, s'adresser aux responsables de la recherche, l'ensemble de ce dossier d'étude n'ayant pas été conçu sous forme électronique. |
LETELLIER, Dominique ; BIGUET, Olivier. Evocation de l'habitat patricien à Angers au XIIe siècle. Bulletin monumental, 2002, tome 160-I, T.160-I, p. 47-69.
BONNAMY, Christophe. L'habitat social à Angers 1850-1950. Mém. maîtrise d'histoire de l'art : Tours, 2 vol., 207 p. et 162 p. ; ill. (bibl. 10326 (1).
LETELLIER, Dominique ; BIGUET, Olivier. Les hôtels particuliers de la Seconde Renaissance à Angers et le rôle de Jean Delespine. Archives d'Anjou. Mélanges d'histoire et d'archéologie angevines, 1999, n° 3,, p. 55-90.
BOUDON, Françoise. [Chronique]. Architecture de la Renaissance à Angers. Bulletin monumental, 2001, tome 159-IV.
LACHESE, Paul. Confection de boiseries, de tapisseries et de peintures, destinées à orner deux églises d'Angers. Mém. Soc. Agric. Sci. Arts Angers, 1868, 3e s., 11, p. 256.
MENIERE, Charles. Privilège du droit de banvin accordé à l'Hôtel-Dieu d'Angers. Mém. Soc. Acad. Maine-et-Loire, 1882, 37, p. 202.
DELAVAL, Alain. Logis, manoirs, hôtels et hebergements. 303. Arts, Recherches et Créations, 1er trim 1998, n° 56, p. 83-95.
RABAULT, René. Angers naguère 1850-1938, Paris : Editions Payot, 1980, p. 63.
Angers, Centre-ville (quartier), L'habitat communal |