Désignation
Dénomination : hôtel Appellation et titre : Hôtel Bernard de la Frégeolière, puis Bossoreille de Ribou, dit aussi maison de Bardoul Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; puits ; communs
Compléments de localisation
Référence(s) cadastrale(s) : 1840 H2 752 ; 1980 BV 149 ; 1999 BV 149 Numéro INSEE de la commune : 49007 Aire : Angers intra-muros Canton : Angers Centre Milieu d'implantation : en ville
Historique
Commentaire historique : Le corps sur rue et l´aile gauche sont bâtis dans le milieu du 18e siècle : l´escalier, les balcons sur rue, quelques vantaux de porte sont de cette époque. L´hôtel appartenait alors à la famille Bernard de la Frégeolière, branche de la grande famille Bernard, attestée dans les lieux dès le milieu du 17e siècle (un Jacques Bernard du Breil est mentionné en 1653).
En 1766, René-Jean Bernard de la Frégeolière, écuyer, capitaine d'invalides, vend la demeure à Pierre-Martin Bossoreille de Ribou, conseiller du roi, juge en la sénéchaussée d'Anjou et siège présidial d'Angers. C´est lui - ou ses fils Pierre-Philippe et René-Marie vivant en indivision - qui fait édifier le corps principal en fond de cour, peut-être sur une partie ancienne de l'hôtel. Cette extension s´accompagne d'un remaniement de l'aile gauche dont le niveau de lucarnes est remplacé par un étage d'attique, en continuité avec la nouvelle construction. Le portail du mur de clôture, à décor de bucranes et trophées de guerre, appartient à cette campagne de travaux.
Au vu de la qualité architecturale, l'édifice est attribué au plus renommé des maîtres d´oeuvre angevins du moment, l'architecte Michel Bardoul de la Bigotière qui, de retour de Paris vers 1774-1776, aurait fait édifier cette demeure pour lui-même. Cependant, cet hôtel n'est jamais cité dans la liste des oeuvres qui lui sont attribuées par les historiens du 19e siècle. Quant à sa destination, elle relève manifestement d'une confusion de localisation, car l'architecte habitait en location un logis mitoyen de l'hôtel Bossoreille, au sein de la commanderie Saint-Blaise (sur l´actuel square de Contades, 30 rue David d'Angers). Il est également séduisant d´attribuer le décor porté à Pierre-Louis David dit David Père, collaborateur de Bardoul, notamment à l'hôtel de Lantivy tout proche, et résidant lui aussi dans cette même rue. Le sculpteur s'établissant à Angers vers 1777, l'hôtel Bossoreille pourrait ainsi être daté dans la douzaine d'années précédant la Révolution.
L'hôtel est saisi à la Révolution, mais il est rapidement restitué à la famille dès la fin du siècle. Dans la 2e moitié du 19e siècle, l'édifice appartient à la famille de Soland : historiographe réputé de l'Anjou, fondateur du Bulletin historique et monumental de l'Anjou, Aimé de Soland y vécut de 1872 à sa mort en 1910. Au milieu du 20e siècle, la propriété fut réduite (à droite du portail), entraînant la destruction du corps de commun ; le départ de l'escalier a été repris ultérieurement, avec l'évidement du mur de cage. Datation(s) principale(s) : milieu 18e siècle ; 4e quart 18e siècle Datation(s) secondaire(s) : 1ère moitié 19e siècle Auteur(s) : Bardoul de la Bigotière Michel (architecte) ; David Pierre-Louis (sculpteur) Justification de l'attribution : attribution par travaux historiques Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Bernard de la Frégeolière (commanditaire) ; Bossoreille de Ribou (commanditaire) ; Soland Aimé de (habitant célèbre)
Description
Commentaire descriptif : Hôtel à trois corps de logis en U autour d´une cour antérieure, l'une des ailes et le portail monumental en front de rue. Le gros-oeuvre est en schiste enduit, à l´exception du mur-pignon droit du corps principal qui est mixte, schiste et tuffeau. Les élévations à travées sont à un étage carré et comble à surcroît pour le corps sur rue, à un étage carré et étage-attique pour les deux autres corps. Les couvertures sont à longs pans et à appentis (pour le corps médian), à pignons côté mitoyen, et à croupes. L´escalier est dans-oeuvre, à la jonction de deux corps, à mur-noyau. Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte ; bossage Matériau(x) de couverture : ardoise Parti de plan : plan régulier Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 2 étages carrés ; comble à surcroît Parti d'élévation extérieure : élévation à travées Type de la couverture : toit à longs pans ; appentis ; pignon couvert ; croupe ; noue Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie Technique du décor : sculpture ; décor stuqué ; ferronnerie ; menuiserie Représentation : carquois, bouclier, sabre, casque, bucrane, ove ; guirlande, feuillage, rosace ; pilastre, palme, rinceau, acanthe ; arabesque, volute ; étoile Précision sur la représentation : Le portail sur rue présente un fin décor sculpté : une frise de triglyphes et de métopes ornée de carquois, boucliers, sabres, casques et bucranes, constitue le décor de l´entablement ; une frise d´oves orne le chambranle du portail dont les vantaux sont ornés de guirlandes végétales, rosaces et motifs géométriques. Un fin et riche décor sculpté orne la porte d´entrée de la principale élévation sur cour : les chapiteaux doriques des pilastres sont garnis d´une frise d´oves de même que l´arc en plein-cintre de la porte ; les écoinçons sont ornés de palmes et l´entablement de rinceaux. Des clés à acanthes ponctuent cette porte ainsi que les cinq fenêtres du premier étage de cette aile principale. Les balcons en ferronnerie sont ornés d´arabesques et de volutes. Un motif en étoile inséré dans un cercle ornait le parquet de la grande chambre du premier étage (déposé). Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).
Intérêt de l'oeuvre
Intérêt de l'oeuvre : à signaler Elément(s) remarquable(s) : portail ; élévation Observations : Cet hôtel édifié en deux phases rapprochées occupe une place à part en raison de son second maître d´œuvre (si l´attribution est bonne), Michel Bardoul de la Bigotière, seul architecte de renom localement pour l´architecture classique, auquel on peut attribuer un corpus homogène. Au-delà de la qualité de l´édifice, une des belles et rares manifestations du néo-classicisme angevin (l'une des deux seules apparitions de l´étage-attique au 18e siècle), c´est donc également une représentation de la profession d´architecte qui est fournie par cette élégante demeure.
Situation juridique
Statut de la propriété : propriété privée
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Vue de situation. |
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