Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), David-d'Angers (rue) 32

Hôtel Bernard de la Frégeolière, puis Bossoreille de Ribou, dit aussi maison de Bardoul, puis maison d'Aimé de Soland

Type de dossier : individuel Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 1982

Désignation

Dénomination : hôtel
Appellation et titre : Hôtel Bernard de la Frégeolière, puis Bossoreille de Ribou, dit aussi maison de Bardoul
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; puits ; communs

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 H2 752 ; 1980 BV 149 ; 1999 BV 149
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Centre
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Le corps sur rue et l´aile gauche sont bâtis dans le milieu du 18e siècle : l´escalier, les balcons sur rue, quelques vantaux de porte sont de cette époque. L´hôtel appartenait alors à la famille Bernard de la Frégeolière, branche de la grande famille Bernard, attestée dans les lieux dès le milieu du 17e siècle (un Jacques Bernard du Breil est mentionné en 1653).

En 1766, René-Jean Bernard de la Frégeolière, écuyer, capitaine d'invalides, vend la demeure à Pierre-Martin Bossoreille de Ribou, conseiller du roi, juge en la sénéchaussée d'Anjou et siège présidial d'Angers. C´est lui - ou ses fils Pierre-Philippe et René-Marie vivant en indivision - qui fait édifier le corps principal en fond de cour, peut-être sur une partie ancienne de l'hôtel. Cette extension s´accompagne d'un remaniement de l'aile gauche dont le niveau de lucarnes est remplacé par un étage d'attique, en continuité avec la nouvelle construction. Le portail du mur de clôture, à décor de bucranes et trophées de guerre, appartient à cette campagne de travaux.

Au vu de la qualité architecturale, l'édifice est attribué au plus renommé des maîtres d´oeuvre angevins du moment, l'architecte Michel Bardoul de la Bigotière qui, de retour de Paris vers 1774-1776, aurait fait édifier cette demeure pour lui-même. Cependant, cet hôtel n'est jamais cité dans la liste des oeuvres qui lui sont attribuées par les historiens du 19e siècle. Quant à sa destination, elle relève manifestement d'une confusion de localisation, car l'architecte habitait en location un logis mitoyen de l'hôtel Bossoreille, au sein de la commanderie Saint-Blaise (sur l´actuel square de Contades, 30 rue David d'Angers). Il est également séduisant d´attribuer le décor porté à Pierre-Louis David dit David Père, collaborateur de Bardoul, notamment à l'hôtel de Lantivy tout proche, et résidant lui aussi dans cette même rue. Le sculpteur s'établissant à Angers vers 1777, l'hôtel Bossoreille pourrait ainsi être daté dans la douzaine d'années précédant la Révolution.

L'hôtel est saisi à la Révolution, mais il est rapidement restitué à la famille dès la fin du siècle. Dans la 2e moitié du 19e siècle, l'édifice appartient à la famille de Soland : historiographe réputé de l'Anjou, fondateur du Bulletin historique et monumental de l'Anjou, Aimé de Soland y vécut de 1872 à sa mort en 1910. Au milieu du 20e siècle, la propriété fut réduite (à droite du portail), entraînant la destruction du corps de commun ; le départ de l'escalier a été repris ultérieurement, avec l'évidement du mur de cage.
Datation(s) principale(s) : milieu 18e siècle ; 4e quart 18e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 1ère moitié 19e siècle
Auteur(s) : Bardoul de la Bigotière Michel (architecte) ; David Pierre-Louis (sculpteur)
Justification de l'attribution : attribution par travaux historiques
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Bernard de la Frégeolière (commanditaire) ; Bossoreille de Ribou (commanditaire) ; Soland Aimé de (habitant célèbre)

Description

Commentaire descriptif : Hôtel à trois corps de logis en U autour d´une cour antérieure, l'une des ailes et le portail monumental en front de rue. Le gros-oeuvre est en schiste enduit, à l´exception du mur-pignon droit du corps principal qui est mixte, schiste et tuffeau. Les élévations à travées sont à un étage carré et comble à surcroît pour le corps sur rue, à un étage carré et étage-attique pour les deux autres corps. Les couvertures sont à longs pans et à appentis (pour le corps médian), à pignons côté mitoyen, et à croupes. L´escalier est dans-oeuvre, à la jonction de deux corps, à mur-noyau.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte ; bossage
Matériau(x) de couverture : ardoise
Parti de plan : plan régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 2 étages carrés ; comble à surcroît
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; appentis ; pignon couvert ; croupe ; noue
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Technique du décor : sculpture ; décor stuqué ; ferronnerie ; menuiserie
Représentation : carquois, bouclier, sabre, casque, bucrane, ove ; guirlande, feuillage, rosace ; pilastre, palme, rinceau, acanthe ; arabesque, volute ; étoile
Précision sur la représentation : Le portail sur rue présente un fin décor sculpté : une frise de triglyphes et de métopes ornée de carquois, boucliers, sabres, casques et bucranes, constitue le décor de l´entablement ; une frise d´oves orne le chambranle du portail dont les vantaux sont ornés de guirlandes végétales, rosaces et motifs géométriques. Un fin et riche décor sculpté orne la porte d´entrée de la principale élévation sur cour : les chapiteaux doriques des pilastres sont garnis d´une frise d´oves de même que l´arc en plein-cintre de la porte ; les écoinçons sont ornés de palmes et l´entablement de rinceaux. Des clés à acanthes ponctuent cette porte ainsi que les cinq fenêtres du premier étage de cette aile principale. Les balcons en ferronnerie sont ornés d´arabesques et de volutes. Un motif en étoile inséré dans un cercle ornait le parquet de la grande chambre du premier étage (déposé).
Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).

Intérêt de l'oeuvre

Intérêt de l'oeuvre : à signaler
Elément(s) remarquable(s) : portail ; élévation
Observations : Cet hôtel édifié en deux phases rapprochées occupe une place à part en raison de son second maître d´œuvre (si l´attribution est bonne), Michel Bardoul de la Bigotière, seul architecte de renom localement pour l´architecture classique, auquel on peut attribuer un corpus homogène. Au-delà de la qualité de l´édifice, une des belles et rares manifestations du néo-classicisme angevin (l'une des deux seules apparitions de l´étage-attique au 18e siècle), c´est donc également une représentation de la profession d´architecte qui est fournie par cette élégante demeure.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée

Vue de situation.


Illustrations

Fig. 1
Vue de situation.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1980, section BV, parcelle 149, éch. 1 : 500, agrandi.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section H2, parcelle 752, éch. 1 : 1 000.
Fig. 4
Plan schématique de couverture.
Fig. 5
Plan schématique du rez-de chaussée.
Fig. 6
Plan schématique du premier étage.
Fig. 7
Front sud de la rue : n° 36 à 32, vue depuis le croisement avec la rue Grandet, photogr., [v. 1960].
Fig. 8
Vue générale des trois corps de logis, depuis le 12 rue des Ursules.
Fig. 9
Portail et corps sur rue.
Fig. 10
Portail, face antérieure.
Fig. 11
Mur de clôture : portail, face antérieure.
Fig. 12
Mur de clôture : portail, détail du couronnement.
Fig. 13
Corps sur rue, façade sur rue : balcon de droite.
Fig. 14
Aile gauche, façade antérieure.
Fig. 15
Corps sur rue, façade sur cour, travée droite.
Fig. 16
Corps sur cour, façade antérieure.
Fig. 17
Elévation antérieure de l'hôtel : la porte et les fenêtres voisines.
Fig. 18
Corps sur cour, porte d'entrée, couronnement.
Fig. 19
Corps sur cour, porte d'entrée : détail sur le couronnement.
Fig. 20
Corps sur cour, façade antérieure, première travée, deuxième niveau : agrafe de plate-bande.
Fig. 21
Corps principal sur cour, façade antérieure, deuxième travée, deuxième niveau : agrafe de plate-bande.
Fig. 22
Corps principal sur cour, façade antérieure, travée centrale, deuxième niveau : agrafe de plate-bande.
Fig. 23
Aile gauche : vestibule et escalier.
Fig. 24
Cage d'escalier, première volée : niche.
Fig. 25
Rez-de-chaussée, salon.
Fig. 26
Rez-de-chaussée, salon : rosace du plafond.
Fig. 27
Etage de comble : élément de parquet provenant de la grande chambre du premier étage (aile gauche).
Fig. 28
Premier étage : porte en fond de couloir.
Fig. 29
Corps principal sur cour, premier étage, pièce gauche, mur gauche : hotte de la cheminée, panneau sculpté.
Fig. 30
Aile gauche, pièce du premier étage, mur postérieur : hotte de la cheminée.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, Centre-ville (quartier), Demeures du centre historique (intra-muros)
Angers, Centre-ville (quartier), L'habitat communal

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)