Territoire

Menées en amont de la construction du parking de l'Académie, les fouilles archéologiques entamées en novembre touchent à leur fin. Elles contribueront à la connaissance du site, dont l'occupation remonte à l'Antiquité.

De la cité gallo-romaine de Juliomagus à l'Académie d'équitation et d'escrime, construite au XVIIe siècle, le sous-sol du futur parking, à proximité du château, recèle des témoignages de toute l'histoire d'Angers. Le site a fait l'objet d'une fouille archéologique préventive, de novembre dernier à ce début de mois de février. "Le parking sera construit sur pieux, donc préservera largement le sous-sol", précise Sandrine Lalain, chargée du développement culturel et de la communication à l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), l'organisme en charge des fouilles. "Ainsi, alors que le parking aura une emprise de 4000 m2, nos recherches se concentrent sur un total de 500 m2, qui correspondent à l'emplacement des futures voies d'accès."

Les fouilles préventives, un dispositif unique au monde

Fouiller avant d'abîmer ces sous-sols chargés d'histoire : on pourrait se désoler d'une atteinte au patrimoine historique ; Martin Pithon, archéologue en charge des recherches, préfère y voir une opportunité. “Ce sont grâce à ces fouilles préventives que nous connaissons aussi bien l'histoire de la ville. Depuis leur création en 1968, ces 'fouilles de sauvegarde', comme on les appelait à l'époque, ont permis de mener 300 chantiers archéologiques à Angers. C'est un dispositif unique au monde, et dont l'utilité pour la connaissance historique est incontestable.”

Par ailleurs, ces fouilles permettent de prélever, et donc préserver, les éléments mobiliers de valeur. Le chantier du futur parking n'en est pas exempt : en témoigne les tessons d'une ancienne poterie antique, finement décorée. "En étudiant les motifs de décoration, les spécialistes sont capables de dater cet objet à cinq ans près, alors qu'il est vieux de près de deux millénaires", explique Martin Pithon. 

De tels témoignages sont bien sûr précieux pour mieux comprendre l'occupation du site à travers les âges. Et se nichent parfois dans les détails les plus abscons : “Nous avons isolé une fosse d'anciennes latrines médiévales, poursuit l'archéologue. L'analyse des sédiments sera riche d'enseignements sur les habitudes alimentaires des Angevins de l'époque. Nous pourrons aussi y trouver des pollens, qui nous renseigneront sur leur environnement végétal.”

La construction du parking démarrera dans la foulée du chantier de fouilles, et se terminera fin 2025, en même temps que la livraison de la place Kennedy rénovée.

Mise à jour du 13 février 2025
Suite à la découverte in extremis de sépultures datant de l'antiquité tardive ou du haut moyen-âge (IIIe au Xe siècle), les fouilles ont été prolongées d'une semaine pour permettre de prélever les ossements et restes de cercueils. Cette prolongation du chantier de fouilles n'aura pas d'impact sur le calendrier des travaux du futur parking.