Environnement

Angers remporte pour la première fois le titre de Meilleure grande ville pour la biodiversité. Parmi les projets remarqués dans sa candidature: la forêt urbaine du Grésillé, l'inventaire participatif des arbres remarquables ou encore la gestion du parc Balzac.

Avec 1 000 ha d’espaces naturels, 550 ha d’espaces plus urbains végétalisés et un savoir-faire reconnu en matière d’horticulture et de paysage, Angers avait déjà plusieurs atouts en main pour se distinguer au concours Capitale française de la biodiversité. Mais c’est bien sa capacité à faire constamment évoluer ses pratiques au regard des enjeux de biodiversité qui a été remarquée par le jury qui l’a nommée Meilleure ville de plus de 100 000 habitants pour la biodiversité 2022. « À Angers, nous croyons aux solutions fondées sur la nature: une vision qui considère que la nature est pourvoyeuse de solutions face aux nombreux défis climatiques, de maintien et de développement de la biodiversité que nous devons relever. Notre travail, au quotidien, est de donner corps à cette conviction. C’est pour cette raison que je me félicite de l’obtention de ce nouveau prix qui vient récompenser nos efforts », souligne Jean-Marc Verchère, maire d’Angers.
Cette démarche vers toujours plus de nature a été structurée en 2020 par le Schéma directeur des paysages angevins qui fixe le cap en la matière, à l’échelle du territoire. À sa suite, le plan Nature en ville 2021-2025 programme un certain nombre d'actions qui affirment la biodiversité comme étant au cœur des politiques angevines, afin d'y contribuer, la maintenir et la développer.

Parmi les actions valorisées dans la candidature d’Angers, voici trois projets phare qui ont permis à la ville de se démarquer sur le thème défini cette année "Paysage et biodiversité".

La forêt urbaine du Grésillé

Planté en 2019 et 2020, le boisement du Grésillé s'étend sur 3 ha dans le quartier du Lac-de-Maine. C'est le premier site d'un vaste programme de déploiement de boisements urbains qui ont vocation à devenir des espaces favorables à la biodiversité ordinaire et remarquable. Le site accueille aujourd'hui 120 000 arbres et arbustes d'essences locales et résistantes au changement climatique. Ces essences ont été choisies et implantées sur la base d'un diagnostic préalable. L'objectif étant de privilégier un entretien minimum, voire quasi inexistant les quinze premières années grâce à des plantations denses d’essences adaptées au site. Cette approche scientifique et technique rare en la matière a été particulièrement remarquée par le jury.

L'inventaire participatif des arbres remarquables

Afin de compléter la connaissance des arbres remarquables du territoire, un inventaire a été réalisé en 2019. Ces arbres, du fait de leur taille, leur âge, leur essence rare ou encore leur localisation, enrichissent le paysage et sont de véritables repères visuels valorisant le cadre de vie. Les arbres ainsi listés dans le Plan local d'urbanisme intercommunautaire (PLUi) font l'objet d'une protection spécifique.

Afin de conduire ce recensement, la Ville a fait appel à la contribution des habitants, créant ainsi une dynamique citoyenne autour de la préservation du patrimoine arboré. C'est l'originalité de cette démarche tout autant que l'objectif de valorisation et de préservation du patrimoine arboré de la ville qui a été remarquée par le jury. Les dix conseils de quartier ont ainsi contribué à cet inventaire ainsi que des associations volontaires, en particulier les associations naturalistes avec qui les critères définissant les arbres remarquables ont été établis. Pour les participants de terrain, une application smartphone a été créée pour faciliter le recueil des données de recensement.

Grâce à cette contribution de citoyens répartis sur l'ensemble du territoire, 403 arbres remarquables sont aujourd'hui inscrits au PLUi sur le territoire d'Angers, contre 88 auparavant. Un inventaire participatif des arbres remarquables est toujours en cours , Ouvre une nouvelle fenêtresur le territoire d'Angers Loire Métropole afin d'alimenter la base de données à l'échelle de la communauté urbaine.

La gestion naturaliste du parc Balzac

Parmi les espaces naturels de la ville, le parc Balzac a particulièrement attiré l'œil du jury, par son paysage de marais et de bord de rivière typique de l'Anjou où les rivages sont colonisés par des massifs d'arbres où dominent le frêne et l'aulne. Alors que la vocation initiale de ce parc de 50 ha en bordure de la Maine était avant tout paysagère et tournée autour du débordement de la Maine, l'entretien déployé par la Ville évolue vers une gestion plus naturaliste, dans laquelle la prise en compte de la biodiversité occupe une place prépondérante. Les variétés horticoles sont progressivement remplacées par des plantes labellisées végétal local, tout en déployant un vaste plan de lutte contre les espèces invasives.

Dans le cadre de l'entretien des arbres, on revient à la taille traditionnelle des arbres en têtard, caractéristiques de nos paysages. Les têtes ainsi entretenues constituent un abri pour de nombreux insectes, mammifères et oiseaux. Cette taille permet également de favoriser les prairies humides et d'accueillir la biodiversité associée à ces milieux. Cette approche naturaliste s'accompagne d'un plan de lutte contre les espèces invasives et fait également partie du plan d’action. Près de 500 espèces ont été recensées au parc Balzac, qualifié refuge "Formule excellence" par la LPO depuis plus de 15 ans.