Intervenant : Mustapha El Hanani, maître de conférences en géographie à l’université d’Angers
Les paysages peuvent être en effet perçus comme les témoins locaux révélateurs de changements environnementaux globaux (perte de la biodiversité, réchauffement climatique, déforestation, désertification, montée des eaux…), et par là même apparaître comme des facteurs éco-anxiogènes, impliquant, particulièrement pour les plus jeunes, une difficulté à se projeter dans l’avenir. Voir les paysages auxquels on est attaché altérés peut aussi générer ou intensifier, cette fois-ci de manière rétrospective, une nostalgie des paysages ou solastalgie. Mais les paysages peuvent aussi apparaître comme des refuges potentiels, vecteurs de santé et de bien-être, permettant de se reconnecter avec la nature et de soulager cette angoisse. Ils peuvent en outre être les leviers d’une éducation et d’une sensibilisation du public à l'importance des enjeux environnementaux, aidant ainsi à se préserver de l'éco-anxiété par des projections concrètes. Agir de manière engagée contre la crise environnementale, que ce soit via les voies professionnelles, associatives ou/et militantes dans le champ de l’aménagement et du ménagement des paysages, peut aussi inspirer une attitude proactive montrant que des actions sont possibles, et impacter significativement l’éco-anxiété.