Territoire

C'est dans la nuit du 9 au 10 décembre que la passerelle du parc Hébert-de-la-Rousselière a été posée, au-dessus de la voie ferrée dans le quartier de Monplaisir. Une opération exceptionnelle, qui a nécessité de mettre hors tension le réseau SNCF entre Nantes et Angers.

Sa silhouette noire se distingue à peine dans le ciel nocturne, seulement éclairée par la lumière blanche des projecteurs. Suspendue par une grue monumentale, la passerelle de 33 m de long pour 45 tonnes se déplace lentement vers sa position finale, au-dessus de la voie ferrée qui sépare le stade de Monplaisir du parc Hébert-de-la-Rousselière. "L'opération devait impérativement avoir lieu de nuit, explique Thomas Fortin, directeur du chantier pour le compte de l'entreprise de travaux publics NGE. Il fallait intervenir sans qu'il y ait de trafic sur la voie SNCF, pour pouvoir couper le courant et éviter de créer un arc électrique entre les pièces métalliques de la passerelle et les lignes à haute tension, d'une puissance de 20 000 volts."

Car même si la passerelle est essentiellement en bois, constituée de douglas des Vosges recouvert d'un bardage en chêne, des ferrures en métal ont été utilisées pour l'assemblage. Après la pose, elles seront connectées à un câble relié à la terre pour éviter tout risque électrique. Mais pour l'heure, le blackout est indispensable pour la sécurité de l'opération : "La SNCF nous a confirmé la coupure du courant à minuit et quart, sur toute la portion entre Nantes et Angers. On a quelques heures pour finaliser l'opération avant la reprise de l'exploitation."

D'où la nécessité d'une opération soigneusement préparée. "On a réalisé des tests de levage cet après-midi", indique Yohann Lebrun, chef de projet chez Simonin, l'entreprise qui a construit la passerelle. Restait toutefois un impondérable majeur : la météo. "Le seul moyen de garantir l'orientation de la passerelle pour la positionner avec exactitude, c'est de la guider depuis le sol avec des cordages", poursuit Yohann Lebrun. Et avec la prise au vent offerte par la passerelle, des bourrasques de 30 km/h auraient suffi à la rendre incontrôlable. "On a de la chance, les conditions sont parfaites."

Après une demi-heure de manœuvres minutieuses, la passerelle est en place : aux quatre coins de son tablier, les supports métalliques sont parfaitement posés dans les encoches ferrées prévues pour les accueillir, de part et d'autre de la voie. Le timing a été respecté, tout sera prêt avant la remise en service de la ligne. Toutefois il faudra encore un peu de patience pour que les habitants du quartier puissent profiter de l'ouvrage : quelques mois seront nécessaires pour le finaliser, aménager les abords et les cheminements. Réservée aux piétons et cyclistes, la passerelle permettra alors de relier le parc Hébert-de-la-Rousselière au cœur du quartier de Monplaisir. Porté par Angers Loire Métropole, le coût de l’opération s’établit à 1,43 millions d'euros.