La mairie

Le maire d'Angers, Christophe Béchu, a présenté ses vœux aux Angevins lors d'une cérémonie au centre de congrès Jean-Monnier, lundi 6 janvier 2025.

Après avoir énuméré les temps forts et les réalisations de 2024, Christophe Béchu a évoqué les grandes lignes de l'action municipale et communautaire pour l'année à venir. Trois domaines seront au cœur des priorités : les mobilités avec une priorité donnée aux déplacements à vélo, la sécurité des Angevins par, entre autres, le renforcement de la police municipale et enfin un accent particulier sur la proximité et la citoyenneté.

Discours des vœux

Mesdames et Messieurs. 

Je voudrais en cet instant vous saluer tous et toutes. 

Je salue les autorités qui sont présentes à nos côtés, en premier lieu, vous, monsieur le Préfet, en vous remerciant pour votre présence. 

Je remercie les parlementaires qui sont présents nombreux ce soir, les sénateurs, les députés. 

Je salue les deux présidentes de nos exécutifs locaux, la présidente de la Région, Christelle Morançais, et la présidente du département Florence Dabin, que je salue avec amitié. 

Je salue les conseillers régionaux, les conseillers départementaux.

Je salue mesdames et messieurs les maires de la communauté urbaine, les adjoints municipaux d'Angers et des communes d'Angers Loire Métropole. 

Je salue les chefs de juridiction, le directeur de la Sécurité publique et tous ceux qui assurent notre sécurité. 

Je salue le général commandant l'école du génie, le colonel commandant le 6e régiment et, à travers eux, les officiers et sous-officiers, les sapeurs.

Je salue la rectrice qui nous fait l'honneur de sa présence ce soir, la directrice académique, et à travers vous mesdames l'ensemble des équipes pédagogiques. 

Je salue les présidentes et présidents des chambres consulaires. 

Je salue l'évêque Mgr Delmas ainsi que les représentants des cultes. 

Je salue les présidents d'associations, de clubs, d'associations culturelles ou sportives, de solidarité. 

Et enfin je vous salue toutes et tous chères Angevines, chers Angevins. 

J'ai beaucoup de joie à me retrouver devant vous ce soir dans le contexte que je vais m'attacher à vous décrire et en dressant quelques perspectives. 

Mais avant toute chose, tout le monde comprendra que mes premiers mots soient pour celui qui était à ma place, il y a un an. Il a présidé pendant deux ans aux destinées de la Ville d'Angers et de la communauté urbaine : Jean-Marc Verchère. 

[Pause. Applaudissements de l'assistance]

Il y a des mots magiques. Il suffit de dire Jean-Marc Verchère, et tout le monde applaudit. Je l'applaudis avec mes mots en cet instant, en votre nom à tous et à toutes, parce qu'il a "fait le job" comme on dit. Il a tenu les rênes de ces deux collectivités. Et il a décidé, après un demi-siècle d'engagement au service de ce territoire, de s'en aller un peu plus loin avec une élégance et dans un esprit de service qui le caractérise et que je voulais évidemment saluer en lui disant à quel point je suis heureux de sa présence ce soir à nos côtés et, de manière plus générale, dans beaucoup d'événements de la vie angevine.

Mesdames et messieurs, cette année, nous aurions toutes les raisons de la regarder avec pessimisme, inquiétude, morosité. Quand on voit la situation du monde et qu'on s'aperçoit à quel point le fracas des armes ne s'estompe ni en Ukraine ni au Proche-Orient. Quand on salue la chute d'un dictateur, mais que l'on s'interroge sur la transition en Syrie et ses répercussions dans le Proche-Orient. Quand on sait que nous sommes à quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, avec une vision qui – disons-le clairement – ne considère pas l'Europe comme étant la pierre angulaire de ses décisions ni de ses intérêts. Quand plus près de nous, les images de Mayotte dévastée par le cyclone Chido viennent nous hanter. On a des raisons de s'inquiéter. 

2024, c'est l'année record de consommation de charbon sur cette planète. Nous n'avons toujours pas atteint le pic des émissions de gaz à effet de serre, malgré les baisses européennes qui sont maintenant continues et qui se sont plutôt accélérées au cours des dernières années. On voit bien que le spectre de franchir l'accord de Paris est déjà là. La perspective de se retrouver avec une France à 4 degrés nécessite de regarder en face ces défis. La COP 16 sur la biodiversité, en Colombie il y a quelques semaines, n'a pas permis d'arriver à un accord sur le plan du financement. Les négociations pour essayer d'avoir un traité international pour lutter contre le plastique à usage unique, qui se déroulaient à Busan, se sont elles aussi soldées par un échec. Alors qu'au rythme où vont les choses, il y aura plus de plastique que de poisson dans les océans à partir de 2060.

Dans le même temps, quand on regarde notre pays, on constate une situation de crise politique provoquée par la dissolution. L'année commence sans cap et sans budget. Le poids des extrêmes n'a jamais été aussi élevé dans les urnes ou dans l'hémicycle, sans que cela ne se traduise pour le moment par le moindre sursaut de responsabilité ou la volonté de faire en sorte de construire des coalitions et des compromis - comme c'est le cas dans les pays qui nous entourent - entre ceux qui pensent pouvoir avoir une responsabilité ou se définir comme des partis de gouvernement et ceux qui préfèrent rester à la remorque de partis qui cherchent le chaos. On connaît des tensions budgétaires avec une dette publique qui atteint des records, alors même que nous sommes l'un des pays où les impôts et les taxes sont déjà parmi les plus élevés au monde. Ce double attentisme, politique et budgétaire, a d'ores et déjà des conséquences. Les acteurs économiques suspendent leur décision, gèlent les projets et attendent de savoir ce que seront les caps fiscaux et politiques qui sont devant nous pour agir. Provoquant d'ores et déjà des conséquences qui sont directement liées à la censure et au blocage que nous avons pu connaître. 

Face à tout cela, notre responsabilité d'élus locaux, d'élus d'agglomération, n'en est que plus grande. Et même si les moyens sont évidemment limités, ma conviction est que nous devons nous efforcer de préserver et de protéger les Angevins, de poursuivre les transitions nécessaires et de renforcer nos liens de proximité et de solidarité, dans les moments que nous sommes en train de traverser. 

Pour faire cela, nous avons des atouts. Les premiers, ce sont évidemment les femmes et les hommes de ce territoire. Pas seulement parce qu'il n'y a de richesse que d'hommes mais parce que nous sommes de plus en plus nombreux. Dans un contexte où ce n'est pas le cas partout en France, la progression de notre population, continue, maîtrisée, est un atout. En dix ans, c'est 10 000 habitants de plus pour la ville. 20 000 à l'échelle de l'agglomération. Quand la ville gagne un habitant, le reste de l'agglomération en gagne un aussi. Nous commençons cette année en étant près de 310 000 à l'échelle d'Angers Loire Métropole. Presque 158 000 à l'échelle de la ville d'Angers. 

Cela tranche évidemment avec une situation par le passé où l'agglomération progressait, mais pas la ville. Cela tranche aussi parce que ce développement continu et équilibré se fait dans un contexte où, quand on regarde les dix ans qui se sont écoulés, nous sommes le territoire de notre taille qui a créé le plus d'emplois privés, soit plus de 20%. Que les choses soient très claires, je rends cet hommage à tous ceux qui dans cette salle ont créé 1 ou 25 emplois. Les élus créent le cadre dans lequel cela arrive. Ce ne sont pas les élus qui créent les emplois. Et je voulais évidemment le souligner parce que davantage d'habitants et d'entreprise, cela veut dire aussi davantage de marges de manœuvre, même si cela nous place face à un défi. 

Comment rester une ville à taille humaine ? Nous pourrions faire plus de croissance. Il y a ceux qui pensent que l'urgence serait de construire sans se préoccuper ni de notre cadre de vie ni de nos équilibres, ni des conséquences sur les services publics. Je veux dire que je suis déterminé à faire en sorte que notre ville reste précisément une ville à taille humaine dans une agglomération à taille humaine. 

Deuxième atout, au-delà des femmes et des hommes, c'est la solidité de nos fondamentaux budgétaires. Nous aurons l'occasion de présenter les orientations budgétaires de la ville et de l'agglomération à la fin de ce mois. Nous voterons, comme tous les ans en mars, les budgets de nos deux collectivités. Nous avons massivement investi depuis dix ans sans augmenter les impôts. En 2025, à nouveau, il n'y aura aucune augmentation de taux pour la 11e année consécutive, à l'échelle de la ville et de l'agglomération. Nos deux budgets seront évidemment marqués par le sérieux budgétaire. Dans les deux cas, il y aura une capacité de désendettement qui, non seulement est loin des seuils prudentiels mais surtout en amélioration, aussi bien à la ville qu'à l'agglomération, par rapport à nos budgets 2024. Le ralentissement de l'inflation, le retour à des prix de l'énergie plus maîtrisés et les arbitrages budgétaires que nous avons conduits me permettent d'ores et déjà de l'annoncer avant même que ces présentations aient lieu devant les enceintes respectives de ces collectivités. 

Je parlais d'arbitrage. Il y a eu, comme chaque année, 15 jours d'arbitrage budgétaire ligne à ligne, à l'automne dernier. Nous bénéficions à plein, en parallèle, de cette augmentation de population, d'emplois et de cette création de richesse économique qui nous permet d'avoir davantage de ressources. 

Le contexte nous invite évidemment à la prudence. Nos marges sont réduites, compte tenu de la conjoncture. Maîtriser nos dépenses, savoir les baisser ne nous a jamais fait peur. Je rappelle à chacun que les dépenses de fonctionnement de la Ville d'Angers en 2020 étaient inférieures aux dépenses de fonctionnement de la Ville d'Angers en 2014. En matière d'arbitrage, nous avons fait ce qu'il fallait quand les choses étaient nécessaires. Il faut incontestablement du courage pour baisser les dépenses publiques. Parce que la facilité, c'est de dire oui. Pour autant, toutes les baisses ne se valent pas. Et si je ne critiquerai jamais le principe d'une baisse de subvention, je pense que la méthode a son importance. 

À cet égard, nous serons amenés à examiner la situation financière des structures, notamment culturelles, touchées par des baisses de subventions. Et même s'il nous sera impossible de compenser les coupes, nous apporterons un soutien à celles qui en auront le plus besoin, à travers les budgets que je ferai voter dans quelques semaines. 

Le budget n'est pas une fin en soi. C'est le moyen de faire. Chacun ici le sait. En 2025, ce qui m'importe, c'est surtout que nous puissions poursuivre la transformation de nos territoires avec la livraison des chantiers engagés, avec des moments de commémoration, avec des anniversaires à célébrer, ou avec le démarrage des opérations qui correspondent à des engagements pris en 2020 vis-à-vis des Angevines et des Angevins. 

En 2024, nous avons communié au passage de la Flamme olympique, vibré avec les championnats de France Elite à la fin du mois de juin, inauguré une station de BioGnV à Saint-Léger-de-Linières et une ferme photovoltaïque à la station de la Baumette, fêté les 20 ans de Vélocité, inauguré le parc Demazis qui a été repensé et revégétalisé au Lac-de-Maine, accueilli un site de recyclage de biodéchets (Moulinot) sur le site de Biopole. Nous avons eu en 2024 notre lot d'anniversaires emblématiques : les 100 ans de la foire d'Angers, les 80 ans du Courrier de l'Ouest, les 80 ans de la libération de notre ville, les 130 ans du 6e régiment du génie, les 40 ans de la maison de quartier du Lac-de-Maine, les 50 ans de notre jumelage avec Bamako. Et plus modestement les cinq ans de la rénovation du centre de congrès dans lequel nous nous trouvons ce soir, dans cette partie qui a fait l'objet de la rénovation et de l'agrandissement. Et qui nous a permis, Mme la présidente Dabin, il y a quelques semaines, d'accueillir les assises de tous les départements de France, pour notre plus grande satisfaction. Je n'oublie pas aussi qu'en 2024 nous avons inauguré des opérations emblématiques du programme Imagine Angers (Arborescence et Quintessence), nous avons posé la première pierre de logements étudiants avec le Crous sur le site de Belle-Beille. La première pierre également du site de supercalculateurs Atos, toujours dans ce quartier de Belle-Beille. Nous avons inauguré la voie blanche, ce symbole du fait qu'Angers se souvient de la déportation et de la Shoah. Dans le contexte de montée de l'antisémitisme dans notre pays, cette inauguration avait une valeur et un sens particulièrement importants. 

En 2025, nous allons célébrer les 550 ans de la création de la municipalité d'Angers. Cela fait 550 ans qu'il y a des maires et des échevins. Nous allons inaugurer le relais-mairie de la Roseraie. Nous fêterons, à Monplaisir sur la place de l'Europe, à la fois la livraison du plot nord et la pose de la première pierre du plot sud. Nous retrouverons la Maison d'Adam et la Maison bleue. Nous fêterons le printemps avec l'inauguration de la promenade de Reculée. Nous aurons la livraison de Métamorphose. Nous aménagerons une bibliothèque provisoire place Saint-Éloi, puisque ce sera l'année du déclenchement des travaux de la médiathèque Toussaint. Il y aura les premiers bains à la piscine de Belle-Beille qui deviendra le deuxième bassin nordique de notre territoire, au début de l'été. Nous accueillerons la troisième étape du tour de France féminin, là aussi en liaison avec le Département. Le roi René fera son retour à Angers. Ce sera une cérémonie festive. Il sera surtout, pour la première fois, offert aux piétons et aux promeneurs puisqu'il retrouvera une place sur la place Kennedy piétonnisée, dans la continuité de ce que nous avons fait sur la promenade du Bout-du-Monde. On livrera la parcelle nord de Monplaisir. On commencera les travaux à la pyramide du lac de Maine, avec la perspective d'un belvédère sur le lac. Nous aurons la 25e édition des Accroche-cœurs. 25 ans déjà. Au début du mois de septembre prochain, nous inaugurerons un multi-accueil à Monplaisir, à Voltaire. Nous fêterons les 150 ans de la Catho. Le Crédit Mutuel retrouvera son bâtiment emblématique, du côté de la place Molière. Nous aurons la livraison du parking du château, complément indispensable à la piétonnisation de la place Kennedy. Cela nous permettra d'accélérer sur le fait de mettre en silo des places en surface, pour mettre à disposition de la place pour les vélos et les piétons. Et enfin, la plus importante commande de l'État en matière d'art contemporain nous conduira à admirer la galerie contemporaine signée par Kengo Kuma sur la place Monseigneur-Chappoulie. Tout cela pour faire en sorte que, plus que jamais, cette année 2025 soit pour les Angevins l'année de la ville de tous les instants.

[Pause. Diffusion du film des vœux 2025 de la ville d'Angers]

Être et rester la ville de tous les instants va nous conduire cette année à décliner trois priorités. Au-delà des exemples que j'ai pu vous donner de ce qui va changer dans notre ville, nous allons mettre très clairement l'accent, pour cette année 2025, d'une part bien sûr sur la transition écologique avec une accélération sans précédent de nos efforts pour les mobilités douces, en particulier pour les vélos. Et d'autre part, nous allons nous concentrer sur les sujets de sécurité. Surtout après le drame avec lequel cette année 2025 a commencé. Enfin, nous allons faire en sorte que la proximité et la solidarité soient davantage au rendez-vous. 

Elle est belle, notre ville. Elle est belle, notre communauté urbaine ! Quand on voit ces images, quand on mesure aussi bien le dévouement de ces agents municipaux et la courtoisie avec laquelle ici nous sommes encore capables de cultiver une partie des rapports et des relations humaines. Préserver cela, ce n'est pas le contempler dans le rétroviseur. C'est se demander comment là où ailleurs les choses se sont dégradées, on a trop attendu pour poser des bornes, pour accompagner des acteurs, pour faire de la prévention, pour assumer de la répression et accélérer sur les changements de comportement qui sont souhaitables. 

Mesdames et Messieurs, dans cette année 2025, sur les questions de transition écologique, nous allons particulièrement accélérer. Ça va être le cas sur les réseaux de chaleur. Au cours de ces dix dernières années, nous avons investi dans deux nouveaux réseaux de chaleur à Belle-Beille et à Monplaisir, avec une logique assez simple. Les investissements dans l'écologie qui participent à lutter contre la fin du monde permettent de faciliter la vie de ceux qui ont des problèmes de fin de mois. Nous avons donc priorisé les quartiers qui avaient les taux de logements sociaux les plus importants, les habitants les plus fragiles, pour y amener des prix et une visibilité sur ces tarifs qui soit la meilleure possible. Maintenant que nous avons fait cela, le sujet est de se doter d'un schéma directeur, d'une interconnexion de ces chaufferies entre elles et de miser sur d'autres modes que la biomasse pour les alimenter. Par exemple, la récupération de la chaleur des eaux usées, en allant sur l'injection sur le réseau de la chaleur fatale des serveurs d'Atos sur le site de Belle-Beille. 

Ça, c'est la première brique. La deuxième, ce sera la poursuite de la végétalisation de la ville. De très loin, nous sommes la ville la plus verte de France en nombre d'espaces verts par habitant et nous continuons d'augmenter ce patrimoine. Mais ça ne veut pas dire que nous n'avons pas encore des efforts à faire. Dans cela, il y a l'engagement que l'on a pris de végétaliser, d'ici 2026, toutes les cours d'école. Le Covid et le démarrage du mandat font que cet engagement sera finalisé en 2027. Il est en voie de l'être. Nous avons déjà, sur les 72 cours concernées, 28 qui sont terminées. Nous en avons une petite dizaine qui est en travaux. Une vingtaine qui est en étude de pré-travaux et c'est ce cycle que nous allons poursuivre pour faire en sorte qu'il y ait dans toutes ces écoles, en cas de multiplication de canicules, des lieux qui permettent de trouver de l'ombre. Enfin, sans être exhaustif, on va poursuivre à Papillote et Compagnie, la cuisine qui assure la livraison des repas pour une grande partie des scolaires. Et j'ai une pensée aussi pour les entreprises privées qui assurent cette mission auprès des écoles privées ou dans d'autres domaines, je pense notamment à Restoria. Pour la cuisine publique qui nous occupe, nous avons significativement dépassé les taux d'approvisionnement local et les 30 % de bio, avec une multiplication par cinq ou six des chiffres depuis dix ans. Nous allons poursuivre l'enracinement et la volonté de soutenir nos agriculteurs de proximité, dans le contexte que nous connaissons. 

C'est sur le volet des mobilités que cette année 2025 sera surtout marquée par une accélération et un changement de braquet, c'est le bon mot. Après avoir massivement investi dans nos lignes B et C du tram, après avoir augmenté de 10 % l'offre de bus, c'est autour des circulations douces, singulièrement des circulations à vélo, que nous mettrons l'accent cette année. En moyenne, depuis cinq ans, depuis le vote de notre plan vélo, c'est 3 millions d'euros par an qui sont consacrés au soutien des itinéraires cyclables ou des politiques en direction du vélo sur notre territoire. Ce chiffre, nous allons le doubler pour les deux années qui arrivent. Il va passer de 3 à 6 millions d'euros, dans un contexte évidemment soumis à des arbitrages. Ce ne sont pas tous les budgets qui connaîtront cela. Si je parle de priorisation, cela veut dire que, par ailleurs, on fera moins sur les autres circulations. 

Pour être clair, notre objectif est de réaliser à l'échelle de toute l'agglomération un maillage de voies hors site bidirectionnelles permettant de rejoindre tous les points cardinaux de l'agglomération. Dans notre schéma, il y en a plus que quatre. Ce n'est pas très orthodoxe, mais l'idée c'est que les communes autour d'Angers soient autant de lieux de destination. Dès 2025, nous relierons Ecouflant, évidemment Avrillé, Montreuil-Juigné jusqu'à Longuenée-en-Anjou, Beaucouzé, Saint-Léger-de-Linières, Sainte-Gemmes-sur-Loire, Les Ponts-de-Cé et Saint-Barthélemy-d'Anjou. Cette étoile est connectée à la fois à la Loire à Vélo, la vélo Francette, la vallée du Loir à vélo. Elle sera surtout le point de départ de la poursuite de l'étoffement de ce réseau, puisqu'à partir de ces différents lieux, on rejoindra notamment Trélazé, Loire-Authion, le Plessis-Grammoire, dans le courant de l'année qui suit. 

La philosophie est simple. Sept communes reliées par ces voies hors site avec, au printemps, le lancement d'une marque de territoire sur ces déplacements cyclables avec des totems qui permettront de voir les durées en minutes par rapport à un certain nombre de lieux. L'idée c'est d’inciter les Angevins à mesurer à quel point beaucoup de choses sont à la fois proches, faciles et encore plus accessibles quand elles sont sécurisées. L'idée est aussi de rappeler les bienfaits individuels ou collectifs de la pratique du vélo. C'est également d'accélérer le report modal qui peut exister dans la continuité des près de 25 % d'augmentation de pistes cyclables depuis cinq ans. Ceci dans la continuité de notre politique de soutien à l'acquisition de vélos et de vélos à assistance électrique qui a déjà concerné près de 14 000 foyers. On fera évidemment, autour de l'ensemble de ces chantiers, les concertations qui s'imposent. Elles ont déjà eu lieu pour la plupart avec les associations directement concernées dans le courant de l'année précédente. 

Nous développerons un volet pour rappeler aux automobilistes comment se comporter vis-à-vis des cyclistes, mais il y aura aussi un volet pour rappeler aux cyclistes comment ils doivent se comporter vis-à-vis des piétons, en particulier. L'augmentation du trafic s'accompagne de nouvelles difficultés. Il ne faudrait pas que l'on remplace ce qui est parfois vécu comme une violence des automobiles par rapport aux vélos par ce qui serait vécu comme des violences des vélos par rapport aux piétons. La règle est extrêmement simple. On protège toujours le plus fragile. Ce sera la priorité sur laquelle nous allons aller à l'échelle communautaire. 

À l'échelle de la ville, c'est sur la sécurité que je souhaite que nous mettions l'accent cette année. On va être très clair. Quand on se compare, on peut se dire que nous restons dans les profondeurs des classements des villes les plus exposées à la délinquance ou la criminalité. Mais ça n'est pas l'ambiance, la sensation et la réalité d'une partie de ce que nous vivons. 

D'abord, parce que moins d'actes, mais des actes plus dangereux, ce n'est pas plus de sécurité. Ensuite, ça n'est pas parce que nous avons un mouvement général dans lequel il y a plus de violence ou des narcotrafiquants qui prennent leurs aises que l'on devrait se résigner ou considérer qu'après tout, ce n'est pas notre job, que ce n'est qu'à l'État de le faire ou à d'autres institutions de s'en mêler. Nous avons des moyens et des leviers. La police municipale est capable de faire un accompagnement et d'épauler les forces de l'ordre, en particulier avec nos deux équipes de nuit qui nous permettent d'être plus présents. Parfois pour absorber des événements qui pourraient détourner la police nationale de ses urgences ou de ses moyens. Dans d'autres cas, elle est également capable de faire face à des situations dans lesquelles nous ne pouvons pas laisser une forme d'insécurité s'implanter ici. Le fait qu'une grande ville voisine fasse régulièrement l'objet de publicité pour les actes violents qui s'y déroulent, sans doute parce que, pendant longtemps, une forme de déni sur l'intérêt qu'il y aurait à mettre des caméras de vidéoprotection et à développer une police municipale a remplacé une réflexion et un regard objectifs. Ce n'est pas la pente que je souhaite que nous suivions. 

Je vous annonce que nous allons donc cette année augmenter les effectifs de la police municipale de manière forte. Nous allons poursuivre le déploiement de caméras de vidéoprotection. Nous allons effectivement acquérir l'ancien siège de la Banque de France à Angers, sur le boulevard de la Résistance-et-de-la-Déportation, pour y implanter les équipes de la police municipale, le centre de supervision urbain et les équipes du territoire intelligent. De manière à ce que le pilotage global puisse se faire à la fois dans des locaux qui soient sécurisés, visibles et qui puissent améliorer aussi les délais d'intervention. 

Enfin, comme j'ai eu l'occasion de le dire il y a quelques semaines, je souhaite que, de manière apaisée, objective, transparente et sereine, nous ayons un débat et une décision sur le fait d'armer la police municipale ou non. Est-ce que c'est tout le monde ? Est-ce que c'est une partie ? Est-ce que ce sont les équipes de nuit ? Est-ce que c'est personne parce que le statu quo est souhaitable ? Ce n'est pas ce soir que je ferai le débat. Ce débat aura lieu au conseil municipal, et avec les organisations syndicales. Je ne doute pas qu'à l'occasion des réunions de quartier que j'aurai l'occasion de tenir, cela fasse partie des sujets sur lesquels je serai interpellé. Encore une fois, je ne me satisfais pas de considérer que la situation est moins pire qu'ailleurs. Mon sujet est : est-ce qu'on est bien ? Dans quelle mesure la situation ne s'est pas détériorée ? 

C'est vrai en matière de sécurité mais aussi d'incivilités, où la multiplication des tags dans de nombreux quartiers sont autant de preuves, une espèce d'atteinte à notre capacité à vivre ensemble. Un tag sur un mur c'est comme crachat au visage. Surtout quand, la plupart du temps, on en profite pour suggérer qu'un bon flic c'est un flic mort. Ou pour avoir des propos qui, en discréditant ceux qui les écrivent finissent aussi par discréditer les causes qu'ils prétendent défendre. Nous serons là-dessus intraitables. Nous utiliserons nos caméras de vidéoprotection. On sait bien qu'on n'aura pas tout le monde. Si nous pouvons en avoir quelques-uns, nous en ferons des exemples. Nous appliquerons une nouvelle grille qui consistera à leur faire payer à l'euro près ce que cela a coûté à la ville de mobiliser des moyens. Parce que pendant que des agents nettoient des murs, ils ne sont pas disponibles pour d'autres missions sociales, culturelles, sportives au service des Angevins. Il n'est pas question que la petite minorité qui nous pourrit la vie puisse penser que c'est elle qui va continuer à faire la loi. 

Enfin, Mesdames et Messieurs, premièrement transition écologique et mobilité cyclable, ensuite sécurité, avec le volet humain, le volet bâtimentaire et la question de l'armement, enfin, les enjeux et les sujets qui sont des sujets de proximité. 

C'est peu dire que je suis heureux d'être là ce soir. Retrouver ici des visages des femmes et des hommes avec lesquels il m'est arrivé de vivre des années de compagnonnage, parfois le temps d'une soirée, une émotion culturelle, associative, sportive. Un vin chaud au square des Mortiers, une galette des rois avec l'association René-Gasnier, les souvenirs d'un moment d'impro, une fête dans une maison de quartier, un temps de convivialité avec Sourires d'automne, un échange avec des bénévoles au Filalinge, et puis, ces heures, ces dizaines, ces centaines, ces milliers d'heures maintenant avec les années, à partager, à croiser, à vibrer avec tant d'entre vous qui êtes là ce soir. La proximité c'est ce qui fait l'âme du métier ou du mandat de maire. C'est ce qui le rend irremplaçable. Parce que nous sommes, en quelque sorte, au travers des compétences qui sont celles de la ville et de l'agglomération, à un moment ou à un autre, dans la vie des familles. Pour le meilleur, quand il s'agit d'aller déclarer une naissance en mairie, de célébrer un mariage, pour le pire quand on est amenés à constater des décès, et parfois à les annoncer, les vivre. Les grands moments collectifs et parfois des temps individuels plus intimes. Ce sont autant de choses avec lesquelles, ensuite au quotidien, on vit et on prend des décisions. 

Pour retrouver ce contact, je vais mettre les bouchées doubles en ce début d'année. Dans les six prochains mois, j'aurai l'occasion de conduire les dix réunions de quartier que je fais habituellement sur un temps plus long pour faire en sorte que d'ici l'été, j'aie pu tenir une réunion publique dans chacun des quartiers, revenir sur ce que je suis en train de présenter et me mettre à la portée de l'interpellation des Angevins, comme je le fais depuis près de dix ans. C'est aussi la reprise des permanences sans rendez-vous. La première a eu lieu un peu avant Noël. 

Dans la continuité, nous allons réorganiser cette année la journée de la citoyenneté. Cette journée citoyenne que nous avions lancée en 2015 et qui a été ralentie par le Covid. Parce que je continue de penser que d'inviter tous ceux qui le peuvent à donner une journée de leur temps pour les autres, non seulement ce n'est pas désuet ou ringard mais ça n'a jamais été aussi nécessaire de se retrouver quelques heures, quelle que soit sa situation professionnelle ou ses convictions, dans une situation où on fait ensemble. Depuis des opérations qui peuvent être des opérations de nettoyage de rivière jusqu'à des améliorations pour des associations caritatives et de solidarité, comme nous le faisions par le passé.

Cette proximité, c'est par là que je souhaite terminer. C'est en fait le prolongement de ce que chacune et chacun d'entre vous, au quotidien, vous faites pour ce territoire. 

En vous saluant, en vous présentant des vœux, je veux remercier le monde économique, dans les bourrasques que nous connaissons, de continuer à y croire et à créer des emplois sur notre territoire. Je remercie les salariés qui sont là pour la création de richesse et les patrons pour la prise de risques. 

Je veux saluer les représentants des cultes. La laïcité, surtout au moment où nous célébrons les dix ans des attentats de Charlie Hebdo, ce n'est pas la négation des religions. C'est le fait que personne ne soit obligé de croire et que ceux qui croient puissent le faire dans un cadre qui soit un cadre privé. J'ai toujours pensé que ceux qui sont animés par une espérance, qui peuvent porter sur leurs voisins ou les autres concitoyens un regard de fraternité, ça peut être une chance si on ne cède pas aux extrémismes, dans la manière de vivre avec les autres. Je sais à quel point à Angers cette réalité anime les différents cultes. 

Je veux saluer les présidents d'association. Je les salue d'autant plus que je sais à quel point, parmi les 2 000 associations domiciliées à Angers, ces dernières années n'ont pas été faciles. Là aussi, on ne va pas se mentir. Le Covid est venu mettre un coup d'arrêt dans beaucoup de dynamiques associatives. Dans beaucoup de cas, les dirigeants d'avant Covid ne sont pas revenus forcément aux responsabilités après. Il a fallu trouver une relève. Il a fallu recontacter et réapprivoiser des femmes et des hommes qui s'engagent pour être aux côtés de tous les Angevins. 

Ces associations, sportives ou culturelles, c'est tout ce qui donne un peu plus de couleurs à la vie : qu'elles soient là pour nous faire vibrer ou porter les couleurs de notre ville, pour nous permettre de nous évader par la danse, la poésie, le spectacle vivant, des associations d'entraide, de soutien aux femmes, à la cause du bien-être animal, des associations de défense du patrimoine. C'est ce qui permet à chacun de pouvoir vivre sa passion, de trouver ou de rencontrer des femmes et des hommes avec lesquels il aura quelque chose à partager, à construire. C'est ça, une ville. C'est comment on est les uns avec les autres et pas seulement les uns à côté des autres. Je veux remercier les agents de la Ville et de la communauté urbaine, ceux des satellites et des bailleurs sociaux. 

Je veux Monsieur le Préfet, à travers vous, avoir des mots de remerciement pour les services de l'État, particulièrement pour nos forces de sécurité. Je pense aux pompiers, aux gendarmes, aux policiers, à tous ceux qui nous défendent, y compris ceux qui ne portent pas l'uniforme. Je veux saluer également en vous saluant, mon général, mon colonel, pas seulement ceux qui sont militaires à Angers mais plus largement ceux qui portent l'uniforme partout dans le monde et qui défendent une certaine conception de l'égalité entre les femmes et les hommes, qui défendent nos valeurs, sans être toujours compris par une partie des populations et qui le font avec courage et honneur. 

Je veux saluer les collectivités avec lesquels nous travaillons, depuis les communautés de communes de notre pôle métropolitain, en passant par toutes les communes du Maine-et-Loire et en me tournant évidemment vers la région des Pays de la Loire, et vers le département de Maine-et-Loire. Sur les questions des mobilités, que ce soit au titre des TER ou des routes, sur la question des lycées ou des collèges, sur la question du développement économique ou sur celle des solidarités du quotidien, nous avons besoin de votre appui, de votre soutien et de la constance de vos engagements. 

Je voudrais enfin remercier mes collègues maires et toutes les assemblées municipales à travers eux. Là aussi, ce n'est pas un mandat comme les autres. C'est un mandat qui, pour beaucoup d'élus, a commencé dans une forme de solitude et dans lequel parfois les réglages n'ont jamais été trouvés. Notre cohésion, notre capacité à faire en sorte de délaisser les petites querelles politiciennes à la porte de notre communauté urbaine font incontestablement partie des forces de notre territoire. 

Tout n'est pas parfait. Il reste tant à faire ! Mais ici, c'est Angers ! Un endroit dans lequel on s'efforce de se tenir les uns près des autres, en conservant une claire idée que la vraie richesse, c'est celle des rencontres, celle de nos humanités, et en ayant la conviction absolue que, si on ne s'occupe pas de notre territoire, personne ne le fera à notre place. Vivre cachés, c'est bien, mais assumer ce que nous sommes, permettre à ce territoire d'avoir ce à quoi il a le droit, c'est encore mieux. On va continuer cela, on va le poursuivre tous ensemble. 

Je vous souhaite une année 2025 sur le plan individuel qui soit à la hauteur de vos espérances. Je vous souhaite des moments de joie. Je vous souhaite des rêves, des émotions qui vous traversent et avec lesquelles vous vous endormez et vous vous réveillerez parfois. Je nous souhaite des moments de célébration et de communion, des moments où, malgré la morosité, les inquiétudes que j'ai évoquées, on se rappelle qu'il n'y a pas de force plus grande que celle de l'optimisme et de l'espérance. Ce sont les mots de cette année. 

Très bonne année à toutes et à tous ! Vive Angers et vive sa communauté urbaine !