Publié le 09-10-2024
Territoire
Publié le 09-10-2024
Territoire
Six ans après avoir remporté le concours Imagine Angers, l’immeuble Arborescence est enfin sorti de terre et a été inauguré ce mercredi 9 octobre, boulevard Ayrault. C’est un bel arbre de 35 mètres de haut, 11 étages, qui ne domine pas le château mais se fond en harmonie dans le paysage environnant.
Sa forme, ses façades végétalisées, sa vue dégagée et saisissante sur Angers et sa rivière, éveillent le sentiment d’être perché dans une cabane, au sommet d’un arbre. De faire partie de la centaine de platanes centenaires qui bordent la Maine. La cabane est, bien sûr, d’un certain standing, composée notamment d’une résidence senior premium, avec quelque 90 logements en location. Les résidents y bénéficient également d’espaces communs pour des moments de convivialité. Ils peuvent ainsi se retrouver au restaurant de l’immeuble, dans le jardin partagé, et même à la piscine… Arborescence abrite en effet un bassin chauffé et une salle de fitness, toutes deux réservées à la résidence senior.
Favoriser le bien-vivre ensemble
Arborescence est un immeuble intergénérationnel où la mixité prime. "Ce qui me frappe depuis le Covid, c’est à quel point nous avons pris nos distances. La ville doit être le lieu où les gens vivent les uns avec les autres et non pas les uns à côté des autres. Il est important de favoriser le bien-vivre ensemble", souligne le maire d’Angers, Christophe Béchu, lors de l’inauguration. Dans cet immeuble, les personnes âgées côtoient les enfants qui rejoindront bientôt la crèche Babilou, à partir du 4 novembre, date de son ouverture. La structure de garde occupe une partie du rez-de-chaussée et bénéficie d’un petit jardin. Pour l’instant, 12 berceaux sur 24 sont réservés. Les actifs et les familles complètent ce tableau.
Les 29 logements proposés à la vente, du studio à l’appartement de 120 m2, ont eux tous trouvé preneur sauf un. Trois gîtes urbains sont également disponibles à la location, pour des séjours de courte durée. D’ici la fin de l’année, les travaux sur le roof top seront terminés. Un espace bien-être s’y installera. Un projet d’une telle envergure a forcément un coût à la hauteur de son standing : environ 2 500 euros par mètre carré de coûts travaux, pour une surface totale de plancher de 8 200 m2.
Prouesse technique
Pour imaginer et réaliser Arborescence, le promoteur, Vinci, ainsi que les architectes et paysagistes ont profité de la carte blanche laissée par la Ville. A l’intérieur du bâtiment, aucune trace d’isolation, aucune poutre, ne vient perturber l’esthétique. Tout a été caché, enfoui, enseveli : 175 pieux reposent à 30 mètres de profondeur. Ce sont les racines de l’immeuble-arbre, indispensables pour le maintenir debout. Les appartements et les terrasses flottent comme des branches portées par le vent. Un logement est même entièrement suspendu dans le vide, à 11 mètres de hauteur, sans rien pour le porter. Les porte-à-faux atteignent l’envergure maximum de 8 mètres. Pour que les terrasses ondulantes, dotées de lourdes jardinières en bout de balcon, puissent voir le jour, les architectes, Crespy et Aumont et WY-TO, ont utilisé des techniques proches de la conception des ponts à hauban.
Faire revenir la nature en ville
Ces extérieurs propres à chaque logement abritent environ 4 000 vivaces : des plantes graphiques, aromatiques, odorantes, tombantes. On dénombre 226 espèces végétales différentes, irriguées par 1 km de tuyaux en goutte-à-goutte. Plantées il y a six mois seulement, elles promettent d’être foisonnantes à l’avenir. Les 1 000 m2 de surface végétalisée ont été imaginées par Moz Paysage et Guillaume Sevin Paysage, en adéquation avec l’ADN angevin. Ces plantations apportent de la biodiversité, de la fraîcheur l’été et un sentiment de bien-être. Les orientations de l’immeuble ont aussi été travaillées de sorte que le soleil réchauffe et anime la structure en hiver et que le vent du nord puisse s’engouffrer au cœur du jardin central et rafraîchir le bâtiment en été. "Angers se transforme et Arborescence en est l’une des illustrations", conclut Christophe Béchu.