La mairie

Dimanche 17 juillet, Angers a commémoré les victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et rendu hommage aux Justes de France. Une plaque commémorative et un projet de mémorial aux déportés du convoi n°8 ont été dévoilés lors de cette journée du souvenir.

Le 20 juillet 1942, le convoi n°8 quittait Angers pour Auschwitz, avec à son bord 872 hommes, femmes et enfants. Comme partout en France 80 ans après la rafle du Vél d'Hiv, Angers s'est souvenue des victimes de crimes racistes et antisémites et a rendu hommage aux Justes de France ce dimanche 17 juillet. La journée de commémoration s'est déroulée en trois temps. Un premier rendez-vous de mémoire a eu lieu dès 9h au centre Saint-Jean, situé rue Barra. En 1942, ce lieu avait servi de centre de détention lors de la grande rafle des juifs. Plusieurs personnes sont intervenues pour raconter, témoigner et rendre hommage aux victimes: Régine Podorowski-Adamec, présidente de l’association FADC8 (Familles et amis du convoi n°8), Jean-Claude Moscovici et Odette Marie-Louise Bergoffen, résistante française nommée Juste parmi les nations en 1994 pour avoir sauvé les vies de Jean-Claude Moscovici, de sa sœur Liliane et de leur mère Louise. "Les larmes et la honte laissent place au souvenir et à l’action: pour ne jamais oublier, ne jamais reproduire, pour essayer, toujours, d’être plus grand que les pages sombres de notre Histoire", déclare Jean-Marc Verchère, premier adjoint au maire.

Un mémorial en projet place Giffard-Langevin

La journée de commémoration s'est poursuivie sur le quai dit du Maroc, rue Brosseau. Une plaque commémorative des déportés du convoi n°8 y a été dévoilée ce dimanche 17 juillet. C'est depuis ce quai que le huitième convoi de déportation de juifs de France a quitté Angers en direction du camp d'extermination d’Auschwitz-Birkenau. Seuls 30 des 872 déportés ont survécu au camp. "Une plaque pour se souvenir et aider les jeunes générations à être des passeurs de cette histoire", explique Karine Engel, adjointe au Maire en charge des Anciens Combattants et du Devoir de Mémoire.
La présentation du projet de construction de mémorial a clôturé la commémoration. Ce monument en hommage aux victimes innocentes du Convoi n°8 verra le jour place Giffard-Langevin. Un totem d'exposition est installé en lieu et place du futur mémorial jusqu'à la fin de l'année 2022. "Lorsqu’il y a un lieu, il y a lieu de se souvenir", ajoute Karine Engel. "Un monument pour ceux qui ne savent pas. Un témoignage pour ceux qui savent. Un lieu officiel et non un lieu confidentiel. Un monument commémoratif qui s’inscrit dans l’espace public et dans le quartier dans lequel il va être implanté ", conclut Karine Engel.