Rénovation urbaine

D’ici à fin août, la barre de l’Europe, emblématique du quartier Monplaisir, aura disparu du paysage. Le 9 juin son grignotage a commencé, donnant le coup d’envoi à l’opération de renouvellement urbain, tant attendue des habitants.

Le bouche-à-oreille a fonctionné. Il est près de 16 heures, ce 9 juin, quand les habitants -toutes générations confondues- commencent à s’attrouper au pied de la barre de l’Europe dans le quartier Monplaisir. Souriant plus que nostalgique, chacun vient, avec son lot d’anecdotes, assister au spectacle qui va profondément changer cadre de vie et environnement. Dans quelques minutes, la démolition de la tour, emblématique de la ZUP construite en 1966, va commencer. Espéré depuis plus d’une décennie, ce rendez-vous avait dû encore être reporté, en raison de la crise sanitaire.

Sur le terrain, tout est prêt: l’immense pelle mécanique et son bras chargé de manger le béton, tout comme la haute bâche déployée pour limiter les projections par l’entreprise chargée du chantier, Occamat. Christophe Béchu, maire d’Angers, ne boude pas son plaisir au moment de donner le "top départ" au grignotage de la superstructure. A ses côtés, Francis Guiteau, nouvel adjoint élu en charge de la rénovation urbaine, étrenne ses nouvelles fonctions. "La rénovation urbaine est une priorité du mandat qui commence, rappelle Christophe Béchu. Le fait qu’il commence ici à Monplaisir prend encore plus de sens."

8700 tonnes de béton

Dans un mois, la barre de l’Europe ne sera plus qu’un souvenir. Sa carcasse écrasante, haute de dix étages et longue d’une centaine de mètres, aura été rayée du paysage. Deux mois seront encore nécessaires pour libérer l’emprise des gravats (8700 tonnes de béton, 500 tonnes de briques...) puis les trier en vue de les orienter vers les filières de valorisation. "Cette démarche RSE (ndlr, responsabilité sociétale des entreprises) a guidé les opérations de désamiantage et de curage entamées en décembre dernier dans cet immeuble", souligne Gonzague Noyelle, le directeur général du bailleur propriétaire du site, Podeliha.

Autre mission délicate que Podeliha a menée ces deux dernières années: le relogement des 62 familles qui vivaient ici, il y a peu encore. "Chaque famille ou locataire a été accompagné individuellement avec succès. Nous nous étions engagés à leur proposer un logement qui corresponde à leurs besoins, dans le quartier de leur choix, et à prendre en charge les frais de déménagement", poursuit Gonzague Noyelle.

Le porche Lyautey sera tranché

La suite des opérations consistera à terrasser le terrain pour y aménager, à terme, un mail piétonnier qui reliera le parc Gallieni au parc Hébert-de-la-Rousselière, situé au-delà de la voie ferrée à côté de la piscine. C’est l’un des axes de la rénovation urbaine de Monplaisir. A l’arrière, la cité scolaire pourra commencer à respirer; et à l’avant, c’est toute la place de l’Europe qui sera reconfigurée, avec des rez-de-chaussée dévolus à l’activité commerciale et à l’étage, des appartements. "Un peu sur le modèle de la place Camille-Claudel que nous trouvons très réussie dans le quartier Grand-Pigeon", précise le maire. "Dans le courant du premier semestre 2021, les commerçants seront relogés dans des modulaires, le temps que les travaux liés à la rénovation urbaine et ceux relatifs à la nouvelle ligne de tramway soient achevés."

Mais avant cela, la rénovation urbaine se sera accélérée. Dès septembre, le gymnase fera l’objet du chantier lié à son extension et à sa modernisation, rue de l’Ecriture. Après la trêve estivale, c’est aussi du côté du porche Lyautey que tous les regards se tourneront. Cet autre immeuble emblématique du quartier et propriété d’Angers Loire Habitat sera, quant à lui, non pas démoli mais tranché pour ouvrir une perspective sur le boulevard Lyautey.