Logement

Le 15 avril, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) était de passage à Angers pour voir en quoi l'opération angevine, encore en cours, avait déjà impacté le paysage urbain.

Conduits par le maire-adjoint en charge de l'urbanisme, Jean-Luc Rotureau, élus et bailleurs ont profité de l'expertise de Pierre Sallenave pour évaluer les premiers résultats de l'opération de rénovation urbaine en cours à Angers depuis 2004. Le jeune directeur de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) participait jeudi 15 avril à une visite des quartiers de La Roseraie et Belle-Beille.

Aux portes de l'école maternelle et primaire Jean-Jacques-Rousseau, à La Roseraie, il a souligné "qu'il n'y a pas de bonne ORU sans projet solide autour des écoles. Les habitants des quartiers concernés sont souvent prêts à des efforts si la rénovation urbaine met le paquet sur le cadre scolaire", a-t-il souligné. "Nous avons aujourd'hui assez de recul sur le plan national pour savoir si la modernisation de ces écoles, en quartier prioritaire, a des retentissements sur la réussite scolaire. Et il semble que cela soit le cas", s'est-il félicité.

À Angers, l'embellie de Jean-Jacques-Rousseau est encore trop fraîche pour parvenir à ce type de conclusion, mais "la Ville va suivre le tableau des effectifs de l'école et l'évolution des inscriptions, au-delà des courbes démographiques, pour voir si la rénovation amène des changements", a souligné Jean-Luc Rotureau.

Jadis boudée, la résidence Rosa-Parks a séduit les acquéreurs

Changer l'image, c'est bien le constat que chacun a pu faire, hier, en parcourant les rues raccordées, de part et d'autre, à la longue avenue Jean-XXIII. Plus particulièrement lors de la visite de la résidence Rosa-Parks.

En quoi cette "résidentialisation" est-elle une première? Le bailleur Angers Habitat a saisi l'opportunité de la rénovation urbaine pour mettre en vente les appartements de cet immeuble, auparavant boudés voire abandonné des locataires. "Le dernier des trente-deux appartements a été vendu hier soir (ndlr, le 14 avril). Cet immeuble a fait l'objet de travaux de modernisation très lourds, les appartements ont été relookés… Tout s'est vendu en cinq mois sans difficulté, à des prix très attractifs. Les locataires désirant se porter acquéreurs étaient prioritaires pendant deux mois, après quoi l'acquisition était ouverte à tous. Et nous avons vu arriver des primo-acquéreurs qui n'auraient pas pu acheter leur logement dans le parc privé classique", a salué Jean-Luc Rotureau. "Nous constatons aussi que presque la moitié des acquéreurs n'est pas issue du quartier, signe qu'il séduit à l'extérieur. La Roseraie est en train de regagner de la confiance."

"Beaucoup d'opérations de rénovation urbaine touchent à leur fin en France et je constate un peu partout que les quartiers oubliés d'hier sont repris d'assaut aujourd'hui. L'exemple de la résidence Rosa-Parks à Angers est un indice indiscutable", a confirmé Pierre Sallenave.

À La Roseraie, l'opération de rénovation urbaine doit encore passer par le centre commercial, vieux de quarante ans mais qui suscite un regain d'intérêt, lié au renouveau du quartier. Les réhabilitations se poursuivent également sur bon nombre d'immeubles et d'équipements culturels, comme le centre Jean-Vilar encore en travaux.

"L'ORU ne réglera pas tous les problèmes d'ordre social ou économique… Mais elle permet d'apporter un cadre, d'ouvrir une porte au bien-être des habitants, des jeunes et des enfants, de ramener aussi de l'activité en rez-de-chaussée de certains immeubles", a conclu Jean-Luc Rotureau. Avant de rappeler qu'à Angers, l'ORU concernerait au total 40% de la population, avec 5500 réhabilitations, 1000 démolitions suivies de 1000 constructions neuves, pour un coût global de 384 millions d'euros.