Culture

La richesse et la beauté du monde vivant sont au cœur de la nouvelle exposition du muséum des sciences naturelles en cette année mondiale de la biodiversité.

Avec ses 2,5 mètres d'envergure, impossible de le rater. L'immense condor survole le visiteur à l'entrée du muséum. "C'est le plus grand rapace du monde", précise Benoît Mellier, le commissaire de l'exposition sur la biodiversité.

Pour confectionner son expo, le muséum des sciences naturelles a pioché dans ses réserves afin de présenter de nombreux spécimens inédits: un fourmilier géant, un ibis rouge, un singe de diane, une tortue radiée… et des insectes incroyables aussi bien en taille, en forme qu'en couleurs. En tout, au moins cent cinquante animaux différents qui permettent d'embrasser le monde du vivant dans toute l'étendue de sa diversité, de sa beauté et de ses mystères.

Entre 10 et 100 millions d'espèces encore non répertoriées

Aujourd'hui, 1,8 million d'espèces sont répertoriées. Une moitié d'insectes, un sixième de plantes, et seulement 0,28 % de mammifères. Et on en connaît qu'une toute petite partie. Il existerait entre 10 et 100 millions d'espèces. Une approximation qui montre combien la biodiversité nous réserve encore d'immenses surprises.

"Les forêts tropicales ou les abysses disposent d'une flore et d'une faune en grande partie méconnue, expose Benoît Mellier. Six nouvelles espèces sont ainsi découvertes tous les jours dont une grande majorité d'insectes. De nouvelles plantes pourront permettre d'élaborer par exemple de nouveaux médicaments."

Autre chiffre surprenant: sur 250 000 variétés végétales comestibles, seules 3% sont exploitées. Des champs entiers de plaisirs gustatifs restent donc encore à explorer.

Un équilibre fragile, et menacé

Ce discours positif ne doit pas cacher les nombreuses menaces qui pèsent sur la biodiversité: déforestation, urbanisation, pollution, chasse ou pêche à outrance…

Les activités humaines mettent de plus en plus d'espèces en danger. Ours blanc, pandas ou tigres en sont les symboles les plus connus. "Mais les amphibiens, grenouilles et autres crapauds, font certainement partie des espèces les plus menacées avec l'assèchement dans le monde entier des zones humide" (1), remarque Benoît Mellier, qui conclut: "Il faut bien avoir conscience que nous sommes tous embarqués sur un même bateau dont l'équilibre est fragile. La survie à long terme des humains dépend bien évidemment de celles des autres êtres vivants. La défense de la biodiversité est donc un enjeu colossal."

(1) Un film sur ce thème, réalisé par des élèves de seconde du lycée Renoir, est présenté lors de l'exposition.

"Biodiversité, le muséum sort de sa réserve", jusqu'au 2 janvier 2011. Muséum des sciences naturelles, 43, rue Jules-Guitton.
Ouvert du mardi au dimanche de 14 à 18 heures. 4 euros, gratuit moins de 26 ans.
Exposition proposée dans le cadre de l'année de la biodiversité

(Photos: Thierry Bonnet/Ville d'Angers)