La mairie

La nouvelle était espérée d'un jour à l'autre. Hier, le ministère de la Justice a inscrit la construction d’une nouvelle maison d’arrêt à Trélazé, dans le cadre de son budget 2015-2017. La municipalité angevine va pouvoir travailler sur son projet de centre d’art contemporain.

"C’est une sage décision, car il était urgent d’agir concrètement pour mettre fin à une situation qui ne pouvait plus durer", commente le maire d’Angers, Christophe Béchu. En surpopulation permanente, la maison d’arrêt d’Angers date du milieu du 19e siècle, ce qui en fait un établissement inadapté voire obsolète. "Les détenus sont accueillis dans des conditions indignes et les surveillants ont de plus en plus de mal à remplir correctement leurs missions; la société n’a rien à y gagner", poursuit le premier magistrat.

"A plusieurs reprises, et avec d’autres, à Paris comme à Angers, j’avais alerté la Garde des sceaux sur l’urgence qu’il y avait à reconstruire un établissement pénitentiaire dans l’agglomération angevine. Je suis donc très heureux que l’appel de tous les élus du territoire ait été entendu."

Pour l'adjoint à la culture aussi, la nouvelle a de quoi le "réjouir": "Au titre de l'ancien bâtonnier des avocats d'Angers, et avec mes confrères, j'ai défendu avec ténacité le transfert de cet établissement hors du temps", rappelle Alain Fouquet. "Cette décision prise par la Garde des sceaux, que je remercie pour son écoute, consacre le progrès de l'humanisme dans le traitement du fait criminel."

Un projet de centre d'art contemporain

Cette nouvelle à double ressort va aussi permettre à la nouvelle équipe municipale de travailler sur un projet d’aménagement urbain global sur ce site du centre-ville. Et notamment sur un projet de centre d’art contemporain, ainsi qu'elle l'avait énoncé.

Quelques jours après son élection, Christophe Béchu expliquait: "La maison d’arrêt se situe à deux pas du centre de congrès que nous allons rénover, du jardin des Plantes et de la future deuxième ligne de tram. Si demain, nous abattions les murs de la prison, qui eux ne sont pas classés, on obtiendrait là tout un espace dédié au rayonnement du territoire, avec de surcroît une forte patte végétale. Ce projet ne tombe pas de nulle part, il existe, ailleurs dans le monde, des exemples de prisons reconverties en centres d’art, à chaque fois, c’est un succès."

Un groupe de travail relatif à ce projet va être constitué autour d’Alain Fouquet, qui entend "mener ce projet visionnaire, pour transformer cet espace mortifère en lieu de création et de sublimation artistique".