Le XIXe siècle est une époque d’intense activité en matière d’architecture religieuse. L’expansion continue de la ville à partir du milieu du siècle, l’essor du catholicisme favorisent la création de nouvelles paroisses comme la fondation de communautés, contemplatives ou à vocation enseignante et hospitalière. L’architecture gothique à voûtes d’ogives bombées dites Plantagenêt constitue la référence et l’identité d’une bonne part de ce patrimoine.
Eglises du XIXe siècle
Pas moins de sept églises paroissiales sont construites ou réédifiées jusqu’en 1914. Au cœur du quartier cossu qui a pris son nom, l’église Saint-Joseph (dont la façade fut ultérieurement remaniée) est la première expérience d’église néo-gothique à Angers, entreprise entre 1845 et 1851 par Jacques-Louis François-Villers, plus connu comme principal représentant du néo-classicisme en Anjou. Viennent ensuite Sainte-Thérèse par Alfred Tessier (autour de 1860), Saint-Laud par Ernest Dainville (1872-1876), la Madeleine par Charles Roques (vers 1875), toutes imprégnées des formes médiévales angevines.
Plus éclectique, Auguste Beignet conçoit les églises Saint-Léonard (vers 1895) et Saint-Antoine (vers 1911), l’une et l’autre restées inachevées, en style roman-byzantin pour la première, en gothique de la France du Nord pour la seconde.
Communautés du XIXe siècle
La plupart des grands noms de l’architecture angevine du XIXe siècle sont appelés pour ces chantiers religieux. Louis Duvêtre s’est fait une spécialité des chapelles de communautés religieuses et hospitalières, les Augustines (1851), Saint-Charles (1856), Saint-Martin-la-Forêt (1866), d’un style néo-gothique appliqué. Ernest Dainville, déjà cité, réalise la chapelle funéraire du cimetière de l’Est (1868) et le couvent des Servantes des Pauvres (vers 1875) dont le dôme emprunte à la Renaissance italienne.
René-Eugène Dussouchay, très proche du milieu ecclésiastique, est l’auteur du couvent de la Visitation (1868), de la chapelle du pensionnat de Bellefontaine (1869), et de l’édifice emblématique qu’est l’Université catholique (1875) ; conçue comme un véritable palais classique, elle occupe une place de choix dans les beaux quartiers du sud-est de la ville. Son fils Eugène Dussouchay prolonge l’œuvre paternelle en édifiant le monumental séminaire de la rue Barra (1912), inspiré aussi du XVIIe siècle, mais d’une austérité toute militaire.
Citons enfin l’église Saint-Thomas des Dominicains par Adrien Dubos (vers 1897), dont la structure intérieure recopie l’une des œuvres-phares du gothique Plantagenêt, l’église abbatiale Toussaint d’Angers qui a perdu ses célèbres voûtes au début du XIXe siècle.
Au XXe siècle
Passé la guerre de 1914, l’architecture religieuse devient marginale et de moindre intérêt. La seule réalisation d’importance, dans l’entre-deux-guerres, est la construction du corps principal de la communauté franciscaine du Liéru, par Henri Boutier (achevé en 1930) : l’avant-corps atteste le renouvellement du style néo-roman dans cette période. Le couvent des Capucins, reconstruit après-guerre (D’Ault, architecte parisien, 1948) constitue l’ultime jalon de ce néo-roman moderne qui clôt un siècle et demi d’architecture religieuse historiciste.
Avec la forte croissance de la ville après 1945, plusieurs églises paroissiales sont édifiées, reflétant le renouveau de l’architecture sacrée : citons principalement Sainte-Marie de Belle-Beille, due à Henri Enguehard (1954), qui traduit le parti de dépouillement spirituel de cette décennie, et Saint-Jean, d’Yves Rolland (1966), dont la monumentalité toute sculpturale et expressive témoigne des nouvelles orientations d'ouverture sur le monde de l’Eglise catholique, au lendemain du concile de Vatican II.
L'architecture religieuse est dispersée sur tout le territoire communal. Plus nombreuse sur la rive est car elle reflète aussi l’importance de la population, elle est néanmoins présente sur la rive ouest de la Doutre, poursuivant l’implantation traditionnelle des communautés religieuses et hospitalières dans ce quartier sous l’Ancien Régime.