Culture

Lancé le 25 mai 2018, le chantier de restauration du portail occidental de la cathédrale Saint-Maurice et de ses polychromies exceptionnelles est terminé. Un projet de galerie pour protéger l’ensemble est à venir.

Remarquables. Uniques. Exceptionnelles. Les adjectifs pour qualifier les sculptures polychromes ornant le portail de la cathédrale démontrent à quel point leur restauration est un événement. Cette dernière a pris fin le 10 juillet. Plus d’un an de travaux a été nécessaire pour redonner son lustre à l’édifice, sous la maitrise d’ouvrage de la direction régionale des Affaires culturelles qui a financé le chantier à hauteur de 480000 euros HT. Une opération complexe et minutieuse qui a exigé le recours à un comité d’experts scientifiques, à cinq entreprises spécialisées dans la restauration du patrimoine et à des techniques de haut vol, comme un laser infrarouge, par exemple. "Le tout premier diagnostic remonte à 1994, rappelle Gabor Mester de Paradj, architecte en chef des Monuments historiques. Mais l’opération de nettoyage menée en 2009 sur le portail de la cathédrale Saint-Maurice a permis de mettre au jour un ensemble de polychromies tout simplement exceptionnel par l’importance de la surface conservée." En effet, 70 % du portail est recouvert de décors. Deux couches principales ont été identifiées datant du 12e siècle (couche originale) et du 17e siècle. Leur état de préservation s’explique par les badigeons à la chaux appliqués aux 18e et 19e siècles mais aussi par la couche de crasse déposée au fil des ans.

Les sculptures fissurées ont été déposées soigneusement pour que soit retiré le goujon métallique oxydé qui les fixe. Ce dernier a été remplacé par une tige en acier inoxydable. Les fragments de sculpture ont alors été remis en place très minutieusement. Quelques éléments sculptés manquants tels que les pattes du taureau, le bec de l’aigle et la tête d’une statue-colonne ont été restitués sur la base d’une documentation photographique.

Et maintenant une galerie

Les travaux achevés, il s’agit maintenant de protéger l’ensemble. "Jusqu’en 1807, nous savons qu’une galerie protégeait le portail de la pluie, du vent et du ruissellement, explique Nicole Phoyu-Yedid, directrice régionale des Affaires culturelles. L’idée est de recréer une telle structure. Pas à l’identique car nous ne disposons pas assez de traces écrites et visuelles convaincantes, mais dans un style et un esprit contemporains. Les grandes intentions de ce projet exceptionnel et révolutionnaire ont été présentées le 4 juillet à la commission nationale supérieure du patrimoine et de l’architecture qui a donné son aval." Un concours d’architecte va être lancé dans les prochains mois.

En attendant, une partie des échafaudages va être retirée mais pas le coffre en bois qui recouvre le portail depuis dix ans. Il n’est en effet pas question de prendre le risque d’abîmer les polychromies. "Je me réjouis que ce trésor unique ait été restauré et du partenariat exemplaire mené lors de cette opération entre la Ville, le ministère et le clergé affectataire de la cathédrale, note Alain Fouquet, adjoint à la Culture. La prochaine étape tient en trois verbes: protéger, conserver et valoriser, pour redonner aux Angevins la joie de contempler ce trésor. Nous savons qu’ils attendent cela avec impatience au regard du succès rencontré par les visites organisées par Angers Patrimoines." Ces dernières, intitulées "Quel chantier, la couleur révélée", se poursuivent tout l’été jusqu’au 4 septembre, les mercredis à 12h30 et 13h15 et les vendredis à 15h et 15h45. Réservations au 02 41 23 50 00 et sur destination-angers.com, Ouvre une nouvelle fenêtre