Culture

La deuxième édition de Food’Angers, vins de Loire et gastronomie, se tient du 2 au 11 février au gré d’une soixantaine de manifestations, avec l’ambition de rayonner à l’année et d’en faire un point d’ancrage pour le tourisme gourmand.

Dans la patrie de Curnonsky, le prince des gastronomes, partenaires privés et publics se sont réunis pour prouver que la gourmandise est un joli défaut, en même temps qu’un réel atout touristique et commercial. C'est l'objectif en tout cas de la deuxième édition de Food'Angers, du 2 au 11 février. L’événement, né en 2017 de la Semaine des vins de Loire, était alors majoritairement axé sur le thème du vin. L’édition 2018 élargit son ambition en proposant une série d’événements allant de la terre à l’assiette, en passant par les arts de la table ou le "do it yourself" (DIY).

Maraîchers, viticulteurs, cuisiniers, organismes de formations, restauration collective, marchés, associations, chambres professionnelles, enseignes commerciales, artisans, blogueurs, institutions, particuliers… la liste est longue des partenaires de Food’Angers, tous convaincus qu’il y a une cohérence à fédérer les acteurs d’une large filière autour d’une même bannière.

Productions et savoir-faire locaux

"Notre participation a Food’Angers est naturelle", relève le directeur du Marché d’intérêt national (MIN), Franck Bourasseau, présent au lancement de l’opération en 2017. "Les grossistes et professionnels que nous fédérons trouvent l’initiative heureuse: c’est un réel vecteur positif auprès du grand public."

Nouveau venu dans le cercle des partenaires, Laurent Morinière, patron des Halles et des Gourmets à la Roseraie, va plus loin: "La région angevine a une vraie culture du produit, de la production à la distribution. L’idée de bien manger est très présente. Et je trouve très intéressant de pouvoir travailler de manière transversale avec les différents professionnels."

Vitrine reconnue de cette dynamique collective, Food’Angers, portée par la Ville d’Angers et Angers Loire Métropole, entend rayonner également tout au long de l’année, au fil d’événements mettant en avant le savoir-faire et les productions locales. Un point d’ancrage idéal pour le tourisme gourmand.

2 au 11 février

Du 2 au 11 février, animations grand public et salons des vins pour les professionnels sont au programme à Angers. Informations et renseignements sur le site foodangers.fr, Ouvre une nouvelle fenêtre

Catherine Goxe

Adjointe au Rayonnement de la Ville, au Tourisme et aux Grands événements

"Mettre à l’honneur de façon visible et officielle tout ce qui fait la fierté de notre territoire en matière de gastronomie et de richesses viticoles devient une évidence.

Soixante-dix acteurs et partenaires passionnés se sont déjà lancés dans cette aventure joyeuse et enthousiasmante, en proposant une soixantaine d’animations à Angers et dans son agglomération."

Céline Viale, de l'atelier burger Ernest'Inn

"Faire connaître nos produits et valoriser nos savoir-faire"

Créer du lien avec les producteurs locaux qui oeuvrent, comme elle, au nom du bon goût: Céline Viale en a fait sa ligne de conduite. C’est aussi la philosophie qui anime son atelier burger, Ernest’inn, situé dans le bas de la rue Saint-Maurille à Angers. Pas étonnant, au fond, que la co-dirigeante des lieux ait souhaité rejoindre l’aventure Food’Angers dès cette deuxième édition. "Cela colle avec l’idée que je me fais de mon métier et avec la manière dont je le pratique, c’est-à-dire au plus près des producteurs et des artisans de chez nous afin de faire connaître nos produits et de valoriser nos savoir-faire auprès des publics angevins ou de passage", explique-t-elle.

Dès ce vendredi 2 février, il sera ainsi possible de commander le Food’Angers, du nom du nouveau burger venu s’ajouter à la carte d’hiver du restaurant pour toute la durée de l'opération. A l’image des autres recettes, celle-ci accorde une très large part aux produits frais, recherchés en proximité. Du pain artisanal livré chaque jour par la Maison du Pain d’Angers, de la viande en direct du boucher et dont les bêtes sont certifiées originaires des Pays de la Loire et, au milieu de tout cela, des mariages de saveurs salées ou sucrées.

"Pour composer le burger spécial Food’Angers, nos cuisiniers ont associé des valeurs sûres qui représentent bien la gastronomie de notre territoire comme les rillauds que nous prépare notre charcutier habituel, l’échalote d’Anjou, un chèvre cendré en provenance de la Ferme du Cabri de Chemillé, des champignons blancs cultivés dans les caves de Longué, du miel de la famille Mary installée dans le Choletais...", témoigne Céline Viale.

Et pour accompagner tout ceci? "Notre sommelière Charlotte apporte des conseils pour accorder mets et vins. Nous sommes notamment fidèles au Domaine Cady qui travaille des vins biologiques dans les coteaux du Layon ou encore au domaine RocheVille, installé sur l’appellation saumur-champigny."

A la carte aussi, des desserts au chocolat fondu de la maison Benoit ou encore des bières brassées à Angers.

Le chenin, cépage roi des vins blancs d'Anjou

Impossible d'évoquer la gastronomie angevine sans faire un détour par les vignes du val de Loire. Et impossible dès lors de ne pas évoquer le chenin, son cépage roi, emblématique du Maine-et-Loire et de la Touraine pour ce qui est des vins blancs. Il représente, sur le Val de Loire, plus de 9000 hectares, soit les 9/10e de ses surfaces françaises. Et même s’il est davantage présent en Afrique du Sud qu’en France, son paradis se trouve bien sur les coteaux de la Loire dès lors que l’on parle de finesse, d’élégance et de très grands vins. D’où la réputation mondiale qui est la sienne. Un pays comme les Etats-Unis, bien qu’il ait longtemps fait la cour au chardonnay, l’a adopté depuis plusieurs décennies déjà. Ainsi Alfred Hitchcock, dans son film Les Enchaînés en 1946, mettait en évidence une bouteille de quarts-de-chaume dans la cave explorée par Cary Grant. Comme un témoignage de l’art de vivre à la française…

Le chenin se joue aussi des années. Goûter un 1873 ou 1893 est encore possible, et l’appellation quarts-de-chaume est la seule du val de Loire à pouvoir revendiquer la mention "Grand Cru". Son long cycle végétatif s'épanouit pleinement dans l'environnement ligérien. Le chenin y retranscrit de magnifiques expressions et permet aux vignerons d’exprimer tout leur talent. Depuis les millésimes 1989 et 1990, les vignerons ont pris totalement conscience des extraordinaires potentialités de ce cépage. Avec ces deux années, on venait de se rendre compte, par exemple, que le Sauternais n’était pas la seule région à pouvoir proposer de grands vins moelleux: un bonnezeaux 1996 a même reçu le titre de meilleur vin moelleux du monde.

Ce cépage a en outre l'immense atout de permettre à lui seul de produire une large gamme de vins. Des moelleux donc, mais aussi de très grands secs. Savennières en est un exemple, dont les vignerons ont tout simplement "l’ambition de devenir le Montrachet de la Loire", comme le souligne souvent Evelyne de Pontbriand (Domaine du Closel). Un attachement aux blancs secs qui semble d’ailleurs se développer dans tout l’Anjou. Sans oublier les fines bulles, qui malgré la concurrence trouvent toute leur place sur les marchés internationaux.

Mercredi 7 février

Les vins d'Anjou-Saumur lauréats du concours des Ligers 2018, décernés lors du Salon des vins de Loire les 5 et 6 février, seront à découvrir en avant-première sur le marché La Fayette, mercredi 7 février de 8h30 à 13h (place La Fayette à Angers), sur le stand Food'Angers.

L'occasion également de faire plus ample connaissance avec l'échalote d'Anjou, IGP présentée par les Fleurons d'Anjou, et de déguster les pains de la section boulangerie de la Chambre des métiers.

Trente-deux

Avec 32 Appellations d'Origine Contrôlée, le vignoble d'Anjou et de Saumur offre la palette la plus diversifiée du vignoble de Loire, en couleurs comme en saveurs: blancs secs ou moelleux, rosés secs ou tendres, rouges fruités ou charpentés et vins de fines bulles. Deux cépages dominent : le "chenin blanc" pour les blancs (comme les savennières, coteaux de l'Aubance, coteaux du Layon, bonnezeaux et quarts-de-chaume) et le "cabernet franc" pour les rouges (Anjou rouge, Anjou-Villages, Saumur Puy Notre Dame et Saumur Champigny) et les rosés (Cabernet d'Anjou et Rosé de Loire).