Culture

Après leur découverte dans le Saumurois, les ossements fossilisés d'un prédateur marin sont en cours d'analyse par le muséum des sciences naturelles d'Angers. Par son âge et ses dimensions, il s'agit d'un spécimen exceptionnel en Europe.

La découverte a eu lieu en 2013 dans le Saumurois: un particulier remarque dans sa cave un affleurement d'ossements fossilisés, pris dans le tuffeau. Contactée, l'équipe du muséum des sciences naturelles d'Angers se rend sur place et réalise rapidement qu'il s'agit d'un spécimen exceptionnel. "Il est très fréquent de trouver des animaux fossilisés dans le tuffeau, mais ils sont toujours de petite taille, indique Benoît Mellier, responsable des collections zoologie et préhistoire. Là, la forme et surtout la dimension des ossements nous ont tout de suite interpellés."

Un long travail d'extraction est alors mené, qui prend fin en décembre 2016. Encore prisonniers de leur gangue de tuffeau, les ossements sont lentement dégagés et révèlent un fémur, des vertèbres, une mandibule...

Pour leur analyse, le muséum s'adjoint les conseils de Peggy Vincent, paléontologue chargée de recherche au muséum national d'histoire naturelle de Paris. Laquelle confirme le caractère exceptionnel de la découverte: "On peut d'ores et déjà affirmer qu'il s'agit d'un plésiosaure, c'est-à-dire un prédateur marin, qui a vécu il y a 90 millions d'années et devait mesurer cinq à six mètres. Or nous ne savions pas que des espèces de ce type avaient vécu à cette période en Europe. Les seuls exemples connus ont été découverts en Amérique et en Afrique." Pour la paléontologue, même si de nombreuses recherches doivent encore être menées, il est très possible qu'il s'agisse d'une espèce inconnue jusqu'alors.

"Une seule fois dans une carrière"

"Une telle découverte, ça n'arrive qu'une fois dans une carrière, s'enthousiasme Benoît Mellier. Et je remercie le propriétaire de la cave, qui a eu la clairvoyance de nous contacter et nous a fait don des ossements." Lesquels, après avoir été entièrement dégagés et analysés, trouveront une place de choix dans la salle de paléontologie du muséum angevin.