Rénovation urbaine

Le maire, Christophe Béchu, a présenté au conseil municipal, lundi 28 novembre, les grandes lignes du nouveau programme de renouvellement urbain qui permettra à Belle-Beille et à Monplaisir de passer un cap très attendu. 22000 habitants sont concernés.

Avec La Roseraie, Angers a déjà pour elle la patience et l’expérience des longues et complexes opérations de renouvellement urbain.

L’impatience s’est déplacée depuis vers les habitants de Belle-Beille et Monplaisir. Ils sont à ce jour près de 22000 à y vivre, si on consolide les chiffres des deux quartiers, sachant que la moitié des familles en moyenne occupe un logement social (50% à Belle-Beille, 60% à Monplaisir). C’est bien plus que la moyenne angevine, tous quartiers confondus.

Si des micro-opérations ont déjà commencé ici et là, c’est au printemps prochain que le véritable Programme national de renouvellement urbain devrait s’enclencher. Celui-ci s’étalera sur une dizaine d’années et permettra de mobiliser une manne financière proche du demi-milliard d’euros, financée par la Ville, l’Etat, et d’autres sources qu’il reste aujourd’hui encore à formaliser.

4000 logements réhabilités, 1000 déconstruits,  1000 constructions neuves

Ce type d’opération à tiroirs nécessite toujours d’être remise dans son contexte et raccroché à une stratégie urbaine, sociale et économique d’ensemble. A ce stade, impossible de dévoiler plans et visuels précis. Des chiffres sont toutefois avancés: sur les deux quartiers confondus, près de 4000 logements seront réhabilités, près de 1000 autres détruits et 1000 autres encore construits, selon les équilibres attendus de la mixité sociale.

A Belle-Beille, la stratégie globale visera à reconnecter les trois micro-secteurs identifiés que sont le "vieux Belle-Beille" (zone pavillonnaire, grands ensembles, faubourg dont la zone d’activités Patton-Elysée où se situe aussi le pôle éducatif Jacques-Tati), le campus (universités, grandes écoles, maison du végétal...) et l’espace d’activités du Nid-de-Pie et du Grand-Périgné. Pour ce faire, les urbanistes ont l’idée de s’appuyer sur l’environnement, la facture paysagère et le cadre de vie exceptionnels de Belle-Beille, qui bénéficie de la proximité de l’étang Saint-Nicolas et des parcs.

Le vieux Belle-Beille sera très concerné par le changement; mais aussi le secteur Beaussier, qui fait le lien vers le campus, et où le centre commercial sera repensé, densifié, ouvert sur l’extérieur...

A Monplaisir, il s’agira plutôt de rouvrir toutes les fenêtres qui pourront l’être, qu’elles soient éducatives, sportives, sociales, économiques, commerciales... Ceci en s’appuyant sur la situation géographique exceptionnelle du quartier, à équidistance du centre-ville (2,5 km) et des basses vallées angevines.

De quoi imaginer une avancée du quartier vers le reste de la ville et plus particulièrement vers la rivière et le secteur en mutation du Quai Saint-Serge (via Chalouère et Ney), mais aussi vers le Nord via le parc Herbert de la Rousselière et le jardin Gallieni, après démolition de la "barre" de l’Europe. D’un autre temps architectural, cet ensemble agit aujourd’hui comme un rideau entre le coeur du quartier et le boulevard du Doyenné, pourtant très proche.

Quant à l’intérieur même du secteur de Monplaisir, une quarantaine d’actions ont déjà été pointées pour accompagner et amplifier "l’effet tramway". Toutes ces actions permettront de reconnecter les équipements du quartier les uns aux autres en jouant la carte de l’ouverture sur leur environnement. Ce sera le cas pour le plateau sportif et le stade, le gymnase qui sera agrandi, la cité scolaire, l’espace Galliéni et les services publics qu’il accueille, les parcs Galliéni et Herbert de la Rousselière...

Dernier grand défi enfin et qui symbolisera la réussite de cette opération urbaine pour tous les habitants du quartier: renouer avec leur centralité commerciale de l’Europe, son marché hebdomadaire et faire que le bien vivre ensemble puisse à nouveau bénéficier à tous.