Les fossés ont été creusés dès la construction de la forteresse sous le règne de Saint Louis. En 1232, Saint-Louis fit construire la place forte que nous connaissons aujourd’hui. Les fossés furent recreusés vers 1385 et restèrent très longtemps un parc à animaux.

Au sud, ils séparaient alors le château — bâti sur la colline du même nom — du faubourg de l'Esvière. Au nord, ils imposaient la limite entre la Cité et le château. Ils furent agrandis au XIVe puis au xvie siècle. Deux puits s'y situent : un à l'est, l'autre au nord. Bien que la Maine passe au pied du château, il n'a jamais été question de mettre les fossés en eau, principalement à cause du dénivelé du terrain.

Sous le roi René, les fossés auraient été transformés en lices pour le déroulement des tournois que le duc appréciait tant.

Des fossés, le Roi René en fait un des séjours de sa ménagerie.

Au XVIIIè une grande partie est cultivée en potager ; puis ces fossés sont loués par l'autorité militaire à des particuliers qui y installent poulaillers, appentis, enclos à moutons et monceaux de détritus au milieu d'une végétation de broussailles.

Devant ce spectacle, la Ville se rend adjudicataire de ces fossés et l'ingénieur Dupic est chargé de les aménager en jardins fleuris. Il dessine les parterres de broderie qui existent encore aujourd'hui. Ces parterres, que l'on découvre de la place ou encore mieux depuis les tours du château, obtiennent toujours beaucoup de succès. D'un entretien délicat, ces jardins demeurent toujours la meilleure carte postale d'Angers.

En 1909, la Société d’Agriculture, Sciences et Arts d’Angers émet le vœu d’entretenir ce lieu qui était devenu au cours des siècles un potager mal entretenu, un espace mal odorant.

Sur la proposition du Docteur Montprofit, Maire de la Ville, les fossés furent transformés en parterres à la française, à partir de 1912.  

De 1936 à 1999, des biches et des daims y sont installés.

Les douves du Château aujourd'hui

Les fossés ont été transformés en jardins.

Les promeneurs peuvent apprécier ces broderies à la "Française".

Les douves sont entretenues par la Direction Parcs, Jardins et Paysages. Les bordures de buis mises bout à bout représentent une longueur de 1500 m qu'il faut tailler sur ses trois faces deux fois par an (taille manuelle), l'équipe intervient pour des tâches telles que le sarclage, le ramassage des tailles, le nettoyage des petites allées sablées et de terre rouge puis la plantation des plantes qui bordent les buis (deux plantations à l'année mi-mai puis mi-octobre).

La mosaïculture en quelques mots

La mosaïculture est l'art de composer des massifs fleuris en associant certaines couleurs de floraisons et formes de feuillage pour créer des motifs ou des textes selon un dessin préétabli.

Ces tableaux colorés sont réalisés à l'aide de plantes vivantes choisies pour leurs couleurs, principalement la couleur du feuillage (Sempervivum, Cinéraire, Iresine, Alternanthera, Santoline) et de la fleur, leur homogénéïté de croissance.

Cette méthode d'ornementation se pratique surtout au niveau des plate-bandes dans les jardins publics, le plus souvent en deux dimensions, mais aussi en trois dimensions, donnant lieu alors à de véritables sculptures végétales.

Une mode très répandue à la fin du XIXe siècle est la création de « corbeilles », massifs floraux de forme géométrique courbe (ovale, ove, rond, elliptique, croissant, etc.) au profil bombé qui s'harmonise au vallonnement des pelouses, à la courbe des allées.

Un décor traditionnel de corbeille est la reproduction de blason, de nom des villes ou d'horloge fleurie.

L’origine de cet art est probablement lointain, cette forme d’horticulture étant surtout connue pour son développement en Europe aux XVIe et XVIIe siècles, influencée par les parterres en broderie. La mosaïculture est très en vogue sous le Second Empire qui voit des jardiniers, appelés mosaïculteur, se spécialiser dans la garniture des plates-bandes et corbeilles, puis décline au début du XXe siècle.

Les premières mosaïcultures végétales aux formes tridimensionnelles apparaissent au milieu du XXe siècle. Cet art connaît un regain d'intérêt vers la fin des années 1990 dans le cadre de concours nationaux et internationaux.



14 mai 2020 - Nettoyage des douves du Château par les jardiniers : tonte, désherbage thermique des allées et préparation des massifs en vue de la mise en place du fleurissement d'été (plantes annuelles).