Jusqu'en 1810, date du premier cadastre, Angers présente un vaste centre historique réparti sur les deux rives de la Maine, avec néanmoins ses principales institutions sur la rive Est. Avec ses sept faubourgs dont les plus importants au sud du château (l’Esvière) et vers Paris (actuel bd Saint-Michel), la ville rassemblait quelque 28.000 habitants à la fin de l’Ancien Régime. L’enceinte urbaine bâtie au XIIIe siècle sous saint Louis en complément du château est alors en cours de destruction au profit d’un anneau de boulevards qui marque le départ d’une ville ouverte vers de nouveaux quartiers.

Entre 1810 et 1914, le développement économique et démographique (de 30.000 à 82.000 habitants entre 1820 et 1900) s’accompagne d’une grande phase d’expansion sur la rive est, au total détriment de la rive ouest. Les quartiers aisés du centre-ville s’étendent largement vers l’est et le sud, du jardin du Mail à la gare Saint-Laud créée en 1849. A la fin du XIXe siècle, le faubourg sud-est de la Madeleine-Saumuroise s’allonge jusqu’à rejoindre la ville ardoisière de Trélazé, tandis qu’au nord-est, au-delà du faubourg Saint-Michel, s’étoffe un quartier populaire.

De grandes emprises périphériques, religieuses et hospitalières, militaires et industrielles, marquent les frontières de la ville en devenir. Parfois même, elles introduisent des césures dans l’espace urbain, cas des usines Bessonneau - textiles et métallurgiques - implantées sur 60 hectares entre le palais de justice (près de la mairie) et le carrefour ferroviaire du secteur Montrejeau. Sur la rive ouest, la couronne discontinue d’établissements hospitaliers et religieux, en lisière de la ville ancienne, souligne le faible développement du quartier de la Doutre.

Entre 1919 et 1939, dans l'entre-deux-guerres, à l’images de la plupart des villes de France, l’urbanisation est de faible ampleur. Elle est, à Angers, essentiellement localisée sur la rive est. Outre la densification de quartiers périphériques déjà en gestation dans le périmètre urbain de 1914 (Chalouère/Brisepotière ou le Lutin au nord, Eblé/Strasbourg au sud…), quelques rues ou lotissements concertés ponctuent régulièrement les lisières de la ville, du sud au nord-est, tels les secteurs Roger Salengro/Béjonnière, Pierre-Curie/Bon-Repos, Ronsard/Louis-Leroy.

Après 1945, l’urbanisation gagne l'ensemble du territoire communal. Pour répondre à la crise du logement aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, la campagne est absorbée par des quartiers planifiés sur d’immenses superficies. Isolé à l’ouest sur la rive rurale de la Doutre, le grand ensemble HLM de Belle-Beille (du nom de l’unique ferme d'un plateau couvert de landes) est l’un des premiers de l’Ouest de la France, dans la décennie 1950. Lui succèdent, sur la rive opposée, les ZUP de Monplaisir au nord (nom d’un ancien domaine rural dont le logis existe toujours) et de la Roseraie sur la principale zone horticole au sud de la commune.

L’explosion démographique des «Trente Glorieuses» porte alors la ville à 136.000 habitants. Les années 1980 donnent naissance à une nouvelle génération d’aménagements avec les ZAC dont témoigne le quartier du Lac-de-Maine. Celui-ci et le prochain quartier des Capucins au nord-ouest de la commune, tous deux outre-Maine, achèvent le rééquilibrage urbain des deux rives.

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