Ces images sont extraites d’un travail portant sur la communauté LGBTQIA+ de São Paulo (et tout particulièrement transgenre), très active dans la plus grande ville d’Amérique latine. Commencé en 2019 au début du mandat de Jair Bolsonaro, puis se prolongeant avec la pandémie, ce projet se poursuit aujourd’hui dans un nouveau contexte politique.
Touché par cette communauté à vif, Vincent Catala décide de faire de ce sujet un projet personnel inscrit dans une plus longue durée. Après une rencontre déterminante avec l’artiste et activiste transgenre Vicenta Perrota qui dirige l’atelier « Trans Moras » (un lieu d’accueil et de conseil aux personnes transgenres en situation de rue, situé en périphérie de São Paulo), le photographe met en lumière la résistance et la vitalité de cette communauté, malgré la violence et le rejet émanant d’une partie de la société.
Immergé au sein de la communauté LGBTQIA+, il accompagne le quotidien de ses membres, entre performances artistiques et événements de visibilisation, et moments plus intimes captés dans le quotidien. À ces occasions, le corps devient une arme politique destinée à imposer ses droits et à lutter contre l’hégémonie de la cisnormativité. Le travail qui en résulte opère un va-et-vient permanent entre le corps intime et le corps social, faisant ainsi écho à l’ambivalence de la société brésilienne, partagée entre la violence de l’exclusion et le désir profond de changement.
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