zéro pesticide = limitation des pesticides sur Angers

Face aux enjeux environnementaux et aux politiques engagées en terme de développement durable, la ville d’Angers marque son ambition de gérer de façon plus écologique (respectueuse de l’environnement) la nature et les espaces publics.

La limitation des produits phytosanitaires s’inscrit dans les actions de développement durable engagées par la ville

ANGERS dispose d’un patrimoine végétalisé important :

  • quantitativement (750 ha au total en domanialité propre, 1500 ha avec l’Ile St Aubin, les Offices HLM, y compris les surfaces d’eau)
  • qualitativement : 9 niveaux d’intervention différents qui marquent l’étendue et la variété du patrimoine proposé aux angevins, du très horticole au très « nature ». Cette diversité est une des caractéristiques de la végétalisation d’Angers et contribue à son image dans le domaine du végétal.
  • 400 kms de voirie

L’approche de la problématique des « mauvaises herbes », dites adventices, à Angers ne peut qu’être transversale puisqu’elle touche les domaines publics et privés de la Ville, et au sein du domaine public aussi bien les « espaces verts » en général, que les espaces de voirie.

L’objectif « Zéro pesticide » est de réduire l’usage des pesticides d’origine chimique dans la gestion de l’entretien des espaces végétalisés, et de voirie d’Angers, tout en tenant compte de la diversité des espaces gérés,  des techniques alternatives, des typologies des espaces végétalisés et minéralisés et du niveau d’acceptation du public dans la variation du paysage de la ville.

Le plan  d’actions de la ville

Ce qui se fait déjà : les grands parcs naturels angevins sont déjà en zéro pesticide

La Direction Parcs, Jardins et Paysages et la LPO Anjou collaborent notamment déjà sur le parc de Balzac mais aussi sur d’autres sites d’intérêt écologique comme le Lac de Maine et les parcs Saint-Nicolas (flore spontanée).

L’ensemble de ces parcs naturels sont en zéro pesticide.

Le projet actuel à l’échelle de la ville s’inscrit dans la même démarche et démontre l’engagement de la ville d’Angers de se positionner comme une agglomération de référence en terme d’entretien d’espaces végétalisés : respect de l’environnement tout en optimisant la gestion des sites ainsi que la valorisation pour un meilleur accueil et information des usagers. Ces démarches s’inscrivent tout naturellement dans la politique de développement durable de la ville d’Angers, à travers son Agenda 21.

 

Dans les cimetières, le zéro pesticide fonctionne déjà

Afin de réduire au maximum le désherbage chimique dans les cimetières, un carré par cimetière est actuellement complètement végétalisé.

Dans les zones non piétinées et pour agrémenter les espaces près des cases à déchets, des massifs d’arbustes sont mis en place. 

Pour les entourages de tombes, des tests de diverses vivaces couvre-sol sont effectués, avec en complément pour les lieux de passage peu fréquentés, l’inclusion de pas japonais.

Pour d’autres espaces, a été mise en place une pelouse avec des variétés de gazon peu poussant. Au niveau des intertombes, des essais de sedum sont réalisés afin d’éviter que certaines plantes ne se développent sur les tombes.

Les pratiques actuelles sans pesticides à la ville d’Angers

Les solutions alternatives : quelques exemples

Désherbage à l’eau chaude : le désherbage à l'eau chaude ou système aquacide est un procédé qui permet une sortie de vapeur d'eau à 130°, la chaleur fait éclater les cellules de la plante qui meurt.

Désherbage mécanique, autre procédé écologique, est un système qui utilise des "couteaux" qui grattent le sol afin de désherber une allée en un seul passage.

Désherbage thermique ou brûlage à la flamme provoque un choc thermique sur la plante. Lorsque la flamme effleure la mauvaise herbe, l'eau s'évapore et les protéines contenues dans les cellules se coagulent. L’effet est visible dans les heures qui suivent : la partie de la plante soumise à ce traitement se dessèche peu à peu.

Désherbage mousse de coco. De l’eau additionnée à une mousse d’origine végétale et 100% biodégradable, est chauffée à 95° et appliquée sur les végétaux. Les cellules de la plante sont détruites instantanément.

Désherbage manuel : à la main dans les massifs, binage et arrachage des mauvaises herbes

Lutte biologique, quelques exemples

Lutte raisonnée sur les arbres : Lâcher d’insectes

Lutter contre les insectes et acariens parasitant les arbres par l’utilisation d’auxiliaires (coccinelles, chrysopes) est une solution alternative aux traitements insecticides.

Exemples : installation de chrysopes qui vont se nourrir des pucerons, décision de ne pas traiter chimiquement lorsque l’on observe une population suffisante de larves de coccinelles sur arbre infesté de pucerons, mise en place de plantes relais pour la pérennisation des auxiliaires

Fleurissement au pied des arbres

Depuis 2008 des plantes mellifères en essais sont présentes aux pieds des arbres favorisant l'activité des auxiliaires et leur installation malgré les conditions difficiles de la ville.

Objectif : observer le type d’insectes qui s’installent, maintenir une population d’auxiliaires grâce à des plantes mellifères, ne pas utiliser de produit chimique

Sedum au pied des arbres sur les trottoirs

En 2009, essais de sedum sur des espaces minéralisés ou enrobés (trottoir, bande axiale). Des semis de fleurs vivaces ou des tapis de sedum sont mis en œuvre afin de tester le développement et la gestion de ces plates-bandes

Objectif : pas d’utilisation de produits chimique pour désherber, avoir une fréquence d’entretien moindre

Pièges à phéromones

Depuis 5 ans, la ville limite l'utilisation de produits insecticides et développe des méthodes « écologiques » pour protéger les arbres des parasites (processionnaires du pin, mineuses du marronnier).

Les pièges à phéromones contiennent des hormones femelles (un réceptacle imbibé)  attirant les mâles, qui piégés, tombent dans le fond de l’appareil rempli d'eau et de liquide vaisselle empêchant toute fuite du parasite.

Protection Biologique Intégrée (PBI) dans les serres municipales

Basée sur l’équilibre écologique naturel, la Protection Biologique Intégrée ou PBI est l’utilisation prioritaire de prédateurs qui vont naturellement éliminer les insectes nuisibles qui sont responsable de la dégénérescence des plantes. Les serres municipales sont en PBI depuis 11 ans.

Objectif : lutter contre les parasites (pucerons, acariens, cochenilles, mineuses, sciarides, thrips, aleurodes) devenus plus résistants aux produits, par l’utilisation d’auxiliaires et diminuer l’usage des produits phytosanitaires.

Les allées en mulching

110.000 arbres sur Angers : une partie du recyclage du bois d’élagage permet de garnir certaines allées des jardins de la ville en copeaux de bois, le mulching constitue de loin la meilleure méthode d'amélioration des sols, la plus douce et sans doute la moins coûteuse.

Les mulchs de qualité possèdent de bonnes capacités de rétention en eau et limitent les pertes par évaporation. Ils limitent aussi l'arrivée des "mauvaises herbes ". Le mulching constitue une solution transitoire de couverture du pied des arbres qui permet de restaurer en quelques années la vie microbienne dans le sol.

Avantages :

  • Réutilisation en mulching sur site des déchets verts broyés
  • Amélioration des conditions de sol pour les arbres et les arbustes (remplacement des toiles de paillage)
  • Pas d'utilisation de désherbants sélectifs sur les zones arbustives paillées
  • Pas d'arrosage, meilleure résistance des végétaux à la sécheresse.
  • Pas de tassements du sol au pied des arbres, aucun engin ne manoeuvre sur la zone
  • La vie organique est régénérée, décompactant ainsi le sol
  • La fertilisation qui se veut naturelle est beaucoup plus douce.

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