Belle-Beille

Belle-Beille: entre habitat, campus universitaire, recherche et innovation

Pour comprendre Belle-Beille, un peu d’histoire s’impose.

Le quartier de Belle-Beille et les alentours de l'étang Saint-Nicolas étaient entourés autrefois par une immense forêt (appelée la forêt des Echats), défrichés et mis en labour par les moines de l’abbaye Saint-Nicolas.

Toutes les terres et les fermes du quartier appartenaient aux moines de l’abbaye Saint-Nicolas fondée vers 1010-1020 par Foulques Nerra, comte d’Anjou (987-1040). L’étang en contrebas est une magnifique pièce d'eau de 19 hectares, d'autant plus remarquable qu'elle a été creusée de main d’homme, à l’initiative de Foulque Nerra. L’eau provient du ruisseau de Brionneau, né sur la commune de La Pouèze.

L’appellation de Belle-Beille vient d’une ferme, qui était située à proximité de l’actuelle église. Ce nom apparaît pour la première fois dans un acte de vente de 1594.

Quand vous empruntez la rue Montesquieu et la rue de la Barre, vous êtes sur la vieille route de Nantes, celle qu'il fallait emprunter pour se rendre en Bretagne, jusqu'à la construction de la nouvelle route de Nantes – l’avenue du Général-Patton actuelle, en 1779. Cette nouvelle voie a attiré l’implantation de commerces. L'auberge de la Palud, en haut de l’avenue, est l’un des premiers, à partir de 1836.


Les habitations et commerces s’intensifient et en 1906, le tramway arrive jusqu’au bas de la route de Nantes.


Dans le plan d'aménagement du territoire de 1926, Belle-Beille est mitraillé de photos. On pense donc déjà très fort à l'urbanisation de la banlieue angevine, mais plutôt sous forme de lotissements de pavillons, que de grands ensembles d’immeubles. C’est la pénurie de logements, née des bombardements de la Deuxième Guerre mondiale, et le baby boom de l’après guerre qui conduit à la création d’un nouveau quartier. Pendant la guerre, le champ de tir, actuelle avenue Notre-Dame-du-Lac, édifié vers 1876, est le théâtre de quarante-cinq exécutions de résistants. Une stèle, due au sculpteur René Guilleux, honore leur mémoire.


Le quartier garde sa configuration d’origine jusque vers 1950 (quelques maisons rue Edouard-Floquet). C’est à partir de 1951 que l’on voit pousser une cité le long de l’avenue Patton, la cité Phénix, détruite en 1965 et remplacée par les tours Hamon à partir de 1968, rasées à leur tour de 2003 à 2008.
En 1949, Claudius Petit, ministre de Reconstruction et Angevin, bouleversé par les taudis qu’il avait visités, dit aux élus : "Trouvez-moi un terrain d'au moins cinq hectares et un crédit d'un milliard sera mis à la disposition de la ville d'Angers".
C’est ainsi que le 20 avril 1953, les trois premiers coups de pioche sont donnés, annonçant la naissance d’un nouveau quartier sur les hauteurs de l’avenue Notre-Dame-du-Lac. Au programme, 679 logements répartis en 55 bâtiments, qui voient arriver en juillet 1954 leurs premiers locataires.
La cité de la Barre - cité de l’Abbé Pierre, aujourd’hui le hameau de la Licorne – fait aussi partie des premières constructions du quartier : elle est édifiée du 22 mars 1954 au 18 mai 1954.
Après tout va très vite, on construit de plus en plus, des commerces arrivent, un cinéma rue Edouard Floquet (1954), qui projette déjà les derniers films à succès, une école ouvre ses portes pour la rentrée de septembre 1955, on investit le quartier, mieux, on demande à venir habiter dans le quartier. Ce quartier dans lequel tous les habitants mettent leurs espoirs : l'espoir d'une vie meilleure dans "La Cité de l'Amitié", comme la définissent les journalistes en 1953.


Au milieu des années 60, l’arrivée du géant de l’informatique Bull affirme la vocation économique du quartier. L’entreprise compte jusqu’à 4 500 salariés. L’ensemble est complété quelques années plus tard par la construction d’un campus universitaire à l’américaine. Logements, économie et université en étant les trois piliers qui font aujourd’hui encore la diversité et la richesse de ce quartier.


C’est dans le courant des années 2000 que la ville lance sa vaste opération de rénovation urbaine, l’une des plus ambitieuses de France.  En huit ans, 322 logements vétustes ont disparu, 338 nouveaux ont été construits et 800 réhabilités. Les cheminements et les espaces publics ont été redessinés. Au total, plus de 55 millions d’euros ont été investis dans ce gigantesque chantier. Avec un symbole fort: la disparition en bordure de l’avenue Patton des sept tours Hamon, avantageusement remplacées par des résidences à l’architecture contemporaine.

Pour ce qui concerne l’économie, Belle-Beille a été plongé fin 2002-début 2003 au coeur d’un marasme économique avec la fermeture entre autres d’ACT. Rapidement, la Ville a su rebondir en obtenant de l’Etat le classement de ce périmètre en Zone franche urbaine. Objectifs de ce dispositif : favoriser l’implantation d’activités en échange d’exonérations fiscales et de charges sociales et permettre aux personnes du quartier d’en profiter prioritairement. Pour ce qui concerne le volet purement économique, la réussite a été au-delà des espérances. Depuis, le nombre d’entreprises inscrites dans le périmètre a plus que doublé et le nombre d’emplois triplé: immeubles de bureaux au 152, avenue Patton ; rez-de-chaussée dédiés au tertiaire ; développement d’une zone d’activités situé à cheval entre Belle-Beille et Beaucouzé…


Le campus et ses 10000 étudiants ne cesse également de se renouveler et a depuis longtemps ajouté un versant recherche et innovation à son offre universitaire, par ailleurs toute proche d’Angers Technopole.  Entre autres nouveautés récentes : on peut notamment citer l’extension et la rénovation de l’IUT (chantier commencé début 2013), l’agrandissement de l’école supérieure de commerciale l’Essca, la création de la Passerelle qui réunit des services pour les étudiants, 

La création de la Passerelle ou encore la construction de la dernière née des résidences étudiantes nommée Volta.

Pour plus d’informations, lire « Histoire d’hier, le Lac de Maine », de Yann KREJCI

La newsletter