Habité par le refus des faux-semblants, cru parfois, cash souvent, Martin Luminet fait planer la lucidité couperet de son "spoken word" impavide et mélodique: une électro cinématographique et cinglante, un télescopage entre le Biolay de "À l’origine" et la noirceur viciée d’Odezenne.
L’auteur-compositeur-interprète (et réalisateur de ses clips, eux aussi baignés d’un esthétisme incisif) a une conscience particulièrement aiguë de l’autre. Il embrasse ainsi un "nous" générationnel pour transfuser la lente agonie d’un monde responsable de son propre infarctus. C’est un appel au sursaut et à ne pas courber l’échine. C’est l’uppercut salvateur d’un garçon à la sensibilité exacerbée qui a l’élégance de vibrer par le collectif.