La poitrine qui convulse, le visage crispé, les pieds ancrés au sol, des mouvements saccadés... Telle est l’expression du K.R.U.M.P (Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise) qui signifie "éloge puissant d’un royaume radicalement levé" une danse issue de "Clown dancing".
Dans Silent Legacy, Maud Le Pladec se fait l’héritière de ces gestes de contestation et s’en sert pour trouver une émancipation du corps féminin. Sur scène: Audrey Merilus, 26 ans, dépositaire d’une danse académique, minimaliste et post moderne. À sa suite, Adeline Kerry Cruz qui, à seulement 8 ans, danse avec la rage de ceux qui ont connu le pire – sans doute cette énergie lui atelle été transmise par Kevin Jr MaddRipp, son mentor et légende du krump et du clown dancing. La rencontre de ces deux styles opposés est l’occasion pour la chorégraphe de brosser deux portraits croisés pour mettre en crise une danse "blanche" et institutionnelle au contact d’une danse de rue, fille d’une histoire sociale conflictuelle. Vêtues de costumes à frange, pareils à des peaux de fauves, les gestes des deux interprètes prennent une ampleur libératrice. Elles sont tour à tour accompagnées par Chloé Thévenin (Dj Chloé), qui joue une musique séquentielle, techno et répétitive. De quoi donner de la puissance à ce vent de révolte.