Thomas Jolly, pour sa première mise en scène au Quai en tant que directeur, adapte de manière flamboyante la fable fantastico-politique de l’auteur russe Evgueni Schwartz, Le Dragon. Une mise en garde universelle, aussi acerbe que réjouissante, contre la tyrannie et ses mécanismes.
Il était une fois un village plongé dans les ténèbres, soumis depuis quatre-cents ans à un dragon à trois têtes. Pantins résignés, pétris de croyances ancestrales, ses habitants sont convaincus qu’il les protège, et baignent dans une apathie qui va de la servitude volontaire à la compromission. Alors quand Lancelot, l’étranger proclamé héros professionnel le défie et le tue, il révèle les monstres tapis, les âmes rabougries et les yeux obscurcis. Que reste-t-il quand on enlève son despote à une population tyrannisée ? Thomas Jolly construit avec Le Dragon (créé au Quai et repris avant une deuxième tournée) une fresque baroque, à la théâtralité joyeuse, qui oscille entre le burlesque des cartoons des années vingt et le cinéma expressionniste : un décor en noir et blanc pour une ville à feu et à sang, une musique englobante et des moments épiques. Pour faire entendre la glaçante acuité politique d’Evgueni Schwartz, il use de tous les ressorts d’un appareil scénique qui ne sacrifie pas le remarquable jeu des quatorze comédiens et comédiennes.
Mercredi 11 janvier: Rencontre avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation.
Public
À partir de 12 ans
Accessibilité
Adapté pour l'handicap Visuel
Jeudi 12 janvier: audiodescription réalisée par Accès Culture