Elle peut tout jouer et ne s’interdit rien. La performeuse Marlène Saldana imagine avec son acolyte Jonathan Drillet un ovni libre, sulfureux et déjanté, qui réhabilite le film Showgirls de Paul Verhoeven, et Elizabeth Berkley, son interprète broyée par le monde du show-business.
Ce film raconte l’ascension balisée d’humiliations de Nomi Malone, jeune femme débarquée à Las Vegas, ville de l’extravagance où les paillettes ne suffisent pas à cacher la misère. Strip-teaseuse au Cheetah, elle devient la danseuse phare du Stardust, le casino le plus réputé de la ville. Fustigé par la critique, boudé par les spectateurs, le film reçoit plusieurs Razzie Awards, dont celui du pire film, avant de devenir un marqueur de la contre-culture qui dénonce l’exploitation des femmes et des actrices. L’incandescente Marlène Saldana et Jonathan Drillet flirtent effrontément avec le mauvais goût, dans ce cabaret kitsch qui s’inspire de Beckett et de R. Kelly, oratorio techno pensé par Rebeka Warrior. Coincée dans un volcan-mamelon jaillissant, la diva endosse tous les rôles. Le jeu hyperbolique et la danse survoltée donnent toute la (dé)mesure du texte en décasyllabes rimés, en haïkus tranchés.
