Portraits des combattants angevins de 1870-1871

Conférence proposée dans le cadre d'un cycle dédié à l'exposition 1870, une guerre oubliée ? Mémoire des arts en Anjou, présentée au musée des Beaux-Arts jusqu'au 7 novembre 2021

La mémoire de la guerre de 1870 en Anjou s’est, entre autres, traduite par le désir de garder une trace du sacrifice consenti à travers le portrait de combattants. Des commandes sont passées auprès de peintres renommés par les vétérans eux-mêmes, leur famille et parfois par les institutions dont ils sont issus. La grande peinture d’histoire très en vogue met alors en scène quelques soldats au cours de batailles (P. du Cambout, R. de Villebois-Mareuil), mais figure aussi la mort héroïque de l’engagé volontaire d’un régiment d’Angers (E. Richard).
Parmi les combattants décédés, essentiellement des officiers, on connait quelques portraits posthumes, essentiellement des officiers, réalisés à partir de photographies  (R. de Cossé-Brissac). Certains figurent même dans des vitraux d’église (R. Bernard du Port, F. Belon) et plus rarement en buste ou en médaillon sur leur tombe (E. Demarest). Des photographies de groupes sont parfois conservées mais le plus souvent il s’agit de clichés individuels du format carte de visite. Les dessins sont peu diffusés, d’où le rare et précieux témoignage des lithographies du 29e mobiles de Maine-et-Loire par Maurice de Villebresme. Alors que les portraits des officiers et soldats de la  légion de la garde nationale mobilisée de Maine-et-Loire, les plus nombreux, se font discrets, ceux des quelques 158 volontaires de l’Ouest (ex zouaves pontificaux) sont omniprésents en Anjou.

Par François Comte, conservateur en chef du patrimoine, chargé des collections archéologiques et historiques angevines aux musées d’Angers.