Culture

Promesse tenue. Le film d’animation est mis à l’honneur par l’édition 2020 de Premiers Plans. Chaque jour, le centre de congrès accueille enfants et familles dans un espace dédié pour en découvrir les origines et les ficelles en s’amusant.

Les traumatropes (1825), phénakistiscopes, zootropes, proxinoscopes et autres toupies fantoches n’auront bientôt plus de secret pour les cinéphiles de tous âges. Ces noms barbares, quasi animalesques, désignent des jeux mis au point au Moyen Age pour le plus ancien, et pour les plus récents, au 19e siècle. "Tous ont en commun de captiver la persistance rétinienne qui permet à celui qui regarde d’enregistrer l’image qu’il vient de voir, celle qu’il voit et celle qui suit déjà. Nous en sommes alors aux tout débuts de l’animation", explique Emmanuelle Guibault, médiatrice du studio d’animation de Premiers Plans dédié à la découverte et à la pratique de l’animation.

Ici, on réalise deux choses. Le cinéma d’animation est bien un cinéma à part entière et pas seulement réservé aux enfants. Autre chose: il est aussi très exigeant. Des milliers de dessins sans doute et des années de travail pour aboutir à des chefs-d’œuvre que certains réalisateurs créent encore de toute pièce, pinceau ou crayon à la main.   

A découvrir chaque jour de 17h à 19h

Dans cet espace en rez-de-jardin du centre de congrès, les organisateurs, soutenus par leur partenaire la Fondation Mécène et Loire, ont plutôt retenu l’option ludique. Premier arrêt devant les films de deux étudiants des beaux-arts d’Angers et leurs dessins associés. L’un des deux en compte 700 pour trois minutes de film! Autre étape: cette table où tout un chacun peut chaque jour, de 17h à 19h, s’installer pour réaliser des dessins sur table lumineuse avant de les assembler puis les animer sur écran. Un peu plus loin, cette "table de mixage" -le motion fiction- toute personnelle, créée, inventée, bricolée par l’Angevine Nathalie Guimbretière, artiste, chercheure et motion designer. Autant de propositions qui ont déjà vu passer près de 300 visiteurs (groupes scolaires et individuels) depuis l’ouverture du festival samedi 18 janvier.

Les nouveaux prix des Enfants et du Public

Mettre à l’honneur ce cinéma exigeant, c’était bien une promesse de l’édition Premiers Plans 2020. Ainsi et pour la première fois, les enfants, aidés de leurs enseignants et équipes des centres de loisirs de la ville, décerneront leur prix après avoir visionné une sélection de films d’animation.  Autre signe fort du festival: la mise en place, pour la première fois également, d’une sélection officielle de films d’animation et à la clé le premier prix du Public dédié. Des choix qui répondent à une vraie attente:
"Le récent succès de films comme ‘Les Hirondelles de Kaboul’ et ‘J’ai perdu mon corps’, pour ne citer que ceux-ci, ont confirmé l’intérêt grandissant du public pour le cinéma d’animation innovant", souligne Claude-Eric Poiroux, délégué général du festival. "Depuis 2006, Premiers Plans propose chaque année au public un panorama de l’animation européenne. Nous voulons aujourd’hui marquer un nouveau pas en contribuant à une véritable structuration du cinéma d’animation en région, grâce à une proposition artistique forte et diversifiée. Car l’animation permet une expression sans limites, narrativement et artistiquement, et procure de l’émerveillement."
Les convaincus sont invités à assister à la table ronde qui se tiendra ce vendredi 24 janvier, au centre de congrès à 10h30, et qui posera la question du cinéma d’animation à l’âge adulte.

premiersplans.org, Ouvre une nouvelle fenêtre