Economie // Emploi

La clause d’insertion professionnelle oblige les entreprises qui accèdent aux grands chantiers de la Ville à réserver un volume minimum d’heures travaillées aux personnes encore trop éloignées de l’emploi. Explications.

Imad et Gabyo, âgés respectivement de 36 et 30 ans, comptent parmi les onze personnes embauchées par Sogéo, l’entreprise qui construit le futur centre aqualudique Aqua Vita dans les Hauts-de-Saint-Aubin. Leur particularité ? Avoir intégré un grand chantier de la Ville d'Angers dans le cadre de leur parcours d’insertion professionnelle. Celui-ci leur permettant, à terme, de retrouver le chemin d’un emploi stable avec, en poche, une formation qualifiante. Pour favoriser ce type de recrutements, et ramener à l’emploi celles et ceux qui en sont encore assez éloignés, la Ville d’Angers et Angers Loire Métropole s’appuient sur les grands chantiers de la Ville pour activer le dispositif de la clause dite d’insertion dans leurs marchés publics.

Une obligation faite aux entreprises.

Mais cette clause, concrètement, c’est quoi ? "Nous obligeons les entreprises qui répondent à nos appels d’offres et a fortiori à celles qui les remportent, à réserver un volume d’heures de travail à des personnes éloignées de l’emploi et qui ont intégré un parcours d’insertion professionnelle. Sur le chantier, elles sont accompagnées et formées. Au même titre que la construction de la cité éducative Nelson-Mandela l’année dernière, ou encore du chantier d'Aqua Vita en cours, l’opération de rénovation urbaine qui commence dans l’ancienne cité Verneau était l’opportunité de dégager un gros volume d’heures travaillées. Comme cela fut le cas en son temps lors de la construction de la première ligne de tramway", rappelle Daniel Loiseau, conseiller municipal et vice-président d’Angers Loire Métropole, délégué à l’emploi et au développement économique.

Priorité aux habitants des quartiers prioritaires

Sur le seul chantier d’Aqua Vita, 13450 heures minimum seront ainsi effectuées par des personnes en insertion, avec cette particularité que neuf d’entre elles sur les onze recrutées, sont issues des quartiers prioritaires d’Angers (ndlr : les deux autres sont domiciliées dans l’agglomération). "C’est l’autre intérêt de la clause d’insertion. Nous voulons qu’elles profitent à des habitants des quartiers prioritaires où les chiffres du chômage restent encore trop lourds. En temps de crise, c'est encore plus vrai, il est important de tout mettre en place pour protéger plus encore les plus fragiles, les plus précaires…Le dispositif de la clause d’insertion est l'un des outils existants pour lutter contre le chômage", souligne à son tour le maire, Frédéric Béatse. C’est le cas d’Imad qui, quoiqu’habitant désormais Monplaisir, ne cache pas "sa fierté de travailler au renouveau du quartier où il a vécu toute son enfance et sa jeunesse".

150 000 heures de travail en insertion = 150 personnes au travail

En 2011, le volume d’heures de travail dégagé via la clause d’insertion était de 93000 heures. En 2012, ce volume est monté à 126000 heures "et nous avons la volonté de booster davantage encore cette clause d’insertion de manière à atteindre les 15000 heures travaillées en 2013 et 2014", conclut le maire.
Pour mieux comprendre l'enjeu d'une telle décision: 150000 heures, c’est du travail pour près de 150 personnes. On sait par exemple que les démolitions des immeubles de Verneau vont générer près de 5000 heures de travail au profit de 65 personnes….